Êtes-vous bien payé? Hays publie, ce mardi 7 novembre, son Guide des salaires 2023 pour le Luxembourg. L’étude, qui sort tous les deux ans, couvre plus de 200 métiers dans 14 secteurs.
Pour l’élaborer, le cabinet de recrutement se base sur les données de «plus de 10.000 candidats», explique son responsable national, . «Nous avons leurs CV et ils nous indiquent leur salaire actuel et celui souhaité. D’un autre côté, nous avons les missions que nous remplissons pour les entreprises clientes.» Un «mix d’éléments» qui permet de déterminer une fourchette de salaires par métier et selon l’expérience.
Que retenir de cette édition? «La multiplication des index, depuis trois ans, fait que certains employeurs ont subi et n’ont pas eu de latitude pour proposer, eux-mêmes, des augmentations», résume Matthieu Hodas. «On a donc peu de hausses, à part dans l’IT, où les salaires continuent de grimper, et dans la finance.»
De 25.000 à 250.000 euros…
Les deux catégories où se trouvent d’ailleurs les salaires les plus élevés. Le plus important: celui d’un chief information officer avec plus de huit ans d’expérience, qui peut grimper jusqu’à 250.000 euros bruts par an, soit plus de 20.800 par mois.
En début de carrière, le poste de directeur des achats, dans l’industrie, arrive en tête des salaires avec 102.000 euros annuels.
Les revenus les plus bas pour des juniors (moins de trois ans d’expérience) se trouvent dans la construction (25.000 euros annuels). Alors que pour les seniors (plus de huit ans), il s’agit du métier de vendeur, avec un minimum de 38.000 euros annuels avec huit ans d’ancienneté.
Voici le détail par secteur. Les salaires, bruts, ne tiennent pas compte des éléments variables et avantages en nature, sauf pour les métiers de commerciaux, du marketing et de la communication, «compte tenu de l’ampleur que peut représenter la partie variable».
Architecture et bureau d’études
Dans l’architecture, les salaires vont de 33.000 euros annuels pour un profil junior, à 110.000 euros après huit ans d’expérience pour des responsables d’agence. Des chiffres à peu près similaires à ceux des éditions précédentes, à quelques exceptions près.
Un secteur concerné par la . «Bien que les cabinets d’architecture et les bureaux d’étude la voient arriver, ils ne sont pas encore touchés», grâce aux projets toujours en cours, analyse Hays.
Assistanat et office support
Dans l’assistanat, les salaires démarrent à 37.000 euros, mais peuvent atteindre 44.000 euros pour un assistant de direction multilingue avec moins de trois ans d’expérience. Après huit ans, ce même poste peut donner droit à 70.000 euros par an. Les salaires ont légèrement augmenté par rapport à 2021 dans ce secteur.
«Malgré ce qui a longtemps été annoncé, à savoir la disparition progressive des assistants, le marché reste stable et intéressant, tant en nombre d’emplois offerts qu’en termes d’évolution de carrière», analyse Hays. «La maîtrise des langues étrangères et une spécialisation métier sont des critères importants pour s’assurer une carrière évolutive.»
Banque et services financiers
Dans les banques et services financiers aussi, les salaires ont légèrement augmenté ces deux dernières années. Le risk manager, qui pouvait espérer plus de 110.000 euros annuels en 2021 après huit ans de carrière, peut désormais dépasser les 121.000 euros. Sans expérience, les revenus vont de 39.000 (pour un analyste des risques) à 72.000 euros (gestionnaire de crédit/liquidité/marché).
«Les recrutements pour les métiers opérationnels sont en forte hausse», note Hays. «Les institutions financières ont tendance à rechercher des profils expérimentés en private equity et immobilier.» La mise à jour constante des textes réglementaires crée également une demande dans les métiers «Compliance et risques (de marché, de crédit, de liquidité…)».
Bâtiment et travaux publics
«La pénurie de profils qualifiés dans le BTP constitue le levier d’amélioration vers lequel doit tendre le secteur, en multipliant les éléments attractifs pour les employés», estime Hays. Les salaires démarrent à 25.000 euros pour un chef d’équipe, alors qu’un responsable d’exploitation peut dépasser les 150.000 euros avec huit ans d’ancienneté. Les revenus ont stagné par rapport à 2021.
Second œuvre
Dans le second œuvre, les salaires peuvent varier entre 30 et 40.000 euros pour les juniors, et même atteindre entre 75 et 80.000 euros pour un poste de directeur de travaux. C’est aussi le job qui promet le revenu le plus élevé après huit ans d’expérience: plus de 95.000 euros par an. Dans les autres cas, les salaires tournent entre une cinquantaine et une soixantaine de milliers d’euros. Ils ont peu évolué en deux ans.
Commerciaux et marketing
Un junior dans le commerce/marketing peut espérer entre 29 et 53.000 euros par an, avec des salaires plus élevés dans l’industrie manufacturière. Après huit ans d’expérience, certains postes peuvent rapporter des centaines de milliers d’euros par an comme celui de directeur commercial dans la construction (125.000 euros) et directeur des ventes dans l’informatique (150.000 euros). Là aussi, peu de variation en deux ans.
«Du côté commercial, les entreprises (…) recherchent des commerciaux ayant une expertise spécialisée dans un domaine particulier. Au niveau du marketing, on observe une forte demande pour les spécialistes du digital. La maîtrise des langues reste incontestablement la compétence la plus recherchée pour ces deux secteurs.»
Finance et comptabilité
Les salaires dans la finance et la comptabilité vont de 36 à 99.000 euros par an avec moins de trois ans d’expérience. Ils grimpent rapidement à des centaines de milliers d’euros dans les fonctions d’encadrement, et même dans certaines opérationnelles. Après huit ans d’expérience, un directeur audit interne touche plus de 138.000 euros annuels et un directeur financier plus de 132.000 euros. En 2021, le maximum était de 95.000 euros sans expérience et de plus de 125.000 euros après huit ans.
«Les profils comptables avec quatre à cinq ans d’expérience et parlant au minimum le français et l’anglais sont assurés de trouver assez facilement de nouvelles opportunités. En effet, la tranche des profils ayant entre trois et huit ans d’expérience connaît un fort turnover au sein des sociétés», constate Hays.
Génie électrique et climatique
Les salaires des profils peu expérimentés varient entre 35 et 45.000 euros par an. Après huit ans d’expérience, un facility manager (directeur d’établissement) peut atteindre 88.000 euros annuels. Pour d’autres postes, les revenus des profils les plus seniors vont de 42 à 80.000 euros. Peu d’évolution par rapport à 2021.
«Ce marché continue son évolution, sur toute la partie maintenance et rénovation des installations des logements (pompes à chaleurs, photovoltaïques) et e-mobility.»
Immobilier privé
Hays décrit l’immobilier privé comme un «marché à deux vitesses»,
Les salaires tournent entre une trentaine et une quarantaine de milliers d’euros en début de carrière, pour atteindre plus de 80.000 euros pour certains métiers dans la maîtrise d’ouvrage (chef de projet ou responsable de programmes) après huit ans. Si on compare à 2021, certains revenus ont cependant diminué. Par exemple, un responsable de programmes pouvait prétendre jusqu’à 90.000 euros par an après huit années d’expérience en 2021, contre 85.000 en 2023.
Industrie et ingénierie
Les salaires tournent autour des 40.000 euros annuels en début de carrière et vont même jusqu’à 55.000 euros pour les responsables production (contre 48.000 euros en 2021). Ils dépassent souvent les 100.000 après huit ans d’expérience. Les directeurs de site peuvent toucher au maximum 180.000 euros dans l’industrie de grande série (170.000 euros en 2021).
«Les demandes les plus fortes concernent les techniciens de maintenance, les ingénieurs process/méthodes et les ingénieurs conception», commente Hays. «En revanche, certains domaines d’activité vont subir de manière prononcée les manques de visibilité sur leurs carnets de commandes, entraînant une frilosité accrue sur les recrutements.»
Ressources humaines
Dans les ressources humaines, les salariés disposant de moins de trois ans d’expérience peuvent demander entre une trentaine et une quarantaine de milliers d’euros annuels dans des fonctions opérationnelles, et 55.000 euros pour des fonctions d’encadrement. Celles-ci laissent espérer jusqu’à 138.000 euros annuels (poste de DRH) après huit ans de carrière – contre 134.000 euros en 2021.
Hays décrit les ressources humaines comme un «secteur en mutation» et dans lequel les candidats restent de moins en moins longtemps à leurs postes (environ deux ans).
Supply chain, achats et logistique
L’industrie «cherche à dynamiser son activité en investissant dans l’automatisation de sa production.» Le marché de l’emploi semble malgré tout «dynamique. Les perspectives de croissance sont bonnes pour certains secteurs. D’autres restent plus vigilants et basent leurs besoins en recrutements sur une production prévisionnelle timide.»
Les salaires commencent à 33.000 euros annuels et peuvent atteindre 102.000 euros pour un directeur des achats junior. Après huit ans d’expérience, ce poste, le plus rémunérateur, permet de prétendre à 154.000 euros annuels – en hausse par rapport à 2021 (140.000 euros).
Juridique et taxes
Avec entre une quarantaine et une soixantaine d’euros annuels en début de carrière dans le secteur juridique et des taxes, on peut monter à 200.000 euros de revenus après huit ans d’expérience lorsqu’on travaille comme head of compliance (responsable de la conformité), «partner» du département juridique ou head of risk (responsable des risques). En 2021, le plus haut revenu s’élevait à 160.000 euros pour un «partner» juridique.
Hays relate une demande accrue en «compliance officers» (agents en charge de la conformité) pour «répondre aux exigences du régulateur».
Postes en IT
Hays classe les métiers de l’IT en deux catégories: le technology recruitment (embauche en interne) et le technology contracting (sous-traitance d’indépendants).
Dans le premier cas, un junior peut toucher entre 38 et 68.000 euros par an, le poste le mieux payé étant celui de responsable de projet. Après huit ans, les salaires atteignent souvent la centaine de milliers d’euros, et même les 250.000 euros pour un chief information officer (directeur de l’information) – autant qu’en 2021.
Sous-traitance en IT
«La croissance du nombre de consultants indépendants ne laisse pas d’autres choix aux entreprises» que d’opter pour la sous-traitance, ajoute Hays. Ici, les tarifs vont de 350 (helpdesk L1-L3) à 950 euros la journée (IT interim manager) pour un junior, et peuvent même dépasser les 1.000 euros la journée lorsqu’on travaille avec des seniors (1.750 euros la journée pour un IT Interim manager). Des taux similaires à ceux de 2021.