La compagnie d’assurance vie qui propose des fonds ISR (Investissement Socialement Responsable) au sein de ses contrats a mis ce sujet au premier plan de son dernier à Bruxelles. Anthony Lorrain, Chief Investment Officer, revient sur les questions abordées lors de la conférence qu’il a animée avec plusieurs maisons de fonds.
Quelle approche pour l’ISR?
L’investissement éthique s’est développé en premier lieu sur des critères d’exclusions visant à exclure des entreprises ne répondant pas aux critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance), telles que les activités liées à l'alcool, au tabac ou à l'armement.
Les méthodes ont évolué depuis. L’approche Best-in-class est un type de sélection ESG privilégiant les entreprises les mieux notées d'un point de vue extra-financier au sein de leur secteur d'activité, sans favoriser ou exclure un secteur par rapport à l'indice boursier servant de base de départ.
Plus récemment nous avons vu l’émergence de l 'investissement à impact social (Impact investing), qui a poussé la durabilité un cran au-dessus, en intégrant une considération de contribution, avec cette question : Quel impact aura mon investissement ? Cette stratégie d’investissement cherche à générer des synergies entre impact social, environnemental et sociétal d'une part, et retour financier neutre ou positif d'autre part. Les entreprises peuvent être évaluées sur ce qu’elles font de manière explicite pour adresser les enjeux climatiques et sociaux ainsi que l’ampleur et la matérialité de leur impact.
Durabilité et performance financière sont-elles compatibles?
L’ISR est fondé sur la conviction que la prise en compte de facteurs ESG assure la performance financière des sommes investies à moyen et long terme compte tenu d’une meilleure appréhension des risques et litiges potentiels et d’un meilleur management qui cumulés ont in fine un impact réel sur la performance d’une entreprise et donc des fonds d’investissement. Enfin, le passé nous a prouvé que l'investissement socialement responsable résiste bien dans un contexte de crise financière et économique.
Existe-il certaines limites au modèle ?
A ce jour, de nombreuses questions peuvent toutefois être soulevées avec des réponses multiples et contrastées sur certaines d’entre elles. Par exemple est-il normal de pouvoir proposer un fonds ISR avec une exposition sur le secteur pétrolier réputé responsable d’atteinte sur l’environnement ? Une transparence et une harmonisation des labellisations européennes semblent primordiales afin de rendre davantage accessible cette typologie d’actifs aux investisseurs finaux.
Un secteur en plein essor
Le nombre de gestionnaires de fonds d’investissement qui intègrent les facteurs ISR et ESG dans leurs critères d’investissement est aujourd’hui en pleine explosion. Ce sujet est bien sûr suivi de très près par les secteurs bancaire et assurantiel. Il en sera d’ailleurs question aujourd’hui lors de la , l’Association des Assureurs luxembourgeois.