(Et c’est avec ces mots que nous terminons ce live du lancement de la mission d’ispace. Il faudra attendre de vérifier que la communication et tout se présente bien pour l’alunisseur et le rover. Puis, dans quatre à cinq mois, comment se passe l’arrivée sur le sol lunaire – première étape importante – avant éventuellement de pouvoir remplir ses missions. Le mot ‘itération’ prend un sens particulier dans l’aventure spatiale, puisque c’est pas après pas que les équipes d’iSpace progressent vers leur but ultime: étendre la présence humaine au-delà de la Terre en construisant les infrastructures dont les humains auront besoin. Merci de nous avoir suivis).
8h45. «Je vous félicite.» Avant d’aller visiter les installations luxembourgeoises (et donc européennes) d’ispace, notamment son «bac à sable» qui a permis d’entraîner le rover à affronter les obstacles qu’il pourrait rencontrer sur la Lune, le Premier ministre a ajouté quelques mots. «C’est fascinant de voir ce que vous pouvez faire. Avec le soutien du Luxembourg et en collaboration avec le Japon. Vous préparez le futur de nos sociétés, bien au-delà de la Terre. C’est beaucoup plus qu’un lancement, c’est important pour l’Humanité et nous allons continuer à soutenir ispace et ses futures missions»
8h40. La séparation des deux missions s’est bien passée et la mission d’ispace peut aller chercher son orbite. Pour l’instant, les ingénieurs sont occupés à vérifier que la communication peut être établie et que tout se passe bien.

Après la séparation des deux missions, court instant de connexion avec ispace HQ au Japon, en présnece du Premier ministre. (Photo: Maison Moderne)
8h28. À bord de l'atterrisseur lunaire Resilience, ispace démontrera aussi sa capacité à embarquer des charges pour des clients:
- Équipement d'électrolyse de l'eau : de Takasago Thermal Engineering Co.
- Expérience de production alimentaire : un module autonome d'Euglena Co.
- Sonde de rayonnement dans l'espace lointain : développée par le Département des sciences et de l'ingénierie spatiales, Université nationale centrale, Taiwan.
- Plaque commémorative en alliage: développée par Bandai Namco Research Institute, Inc. et inspirée de la « Charte du siècle universel » de l'animation Mobile Suit Gundam UC.
- Moonhouse : Une maquette de maison de l'artiste suédois Mikael Genberg qui sera montée sur le rover.
8h15. Comme prévu (aussi), le Premier ministre, Luc Frieden, rejoint le QG d’ispace au Luxembourg. «Je croise les doigts», dit le chef du gouvernement à une audience tout sourire, avant de se faire expliquer les prochaines étapes.
7h35. La question sur toutes les lèvres pour les profanes est: «Quand le rover arrivera-t-il sur la Lune?» ispace a pris un pari différent de l’autre entreprise du jour. Il ira chercher une trajectoire à un million de kilomètres de la Lune pour profiter de la gravité et économiser son carburant. L’alunisseur et le rover devraient normalement arriver d’ici quatre à cinq mois.

La mission ne sera un succès que lorsque les dix étapes seront franchies. Ce mercredi matin, seules les étapes 1 à 3 sont visées. (Illustration: iSpace)
7h30. La tension est toujours palpable ici dans le quartier de la Gare. Normal, ispace n’est pas totalement maître de son destin. Non seulement l’espace est un champs extrêmement complexe mais les engins de l’entreprise sont en deuxième position pour être «libérés» et prendre leur orbite vers la Lune. Derrière le vaisseau spatial Blue Ghost, développé à l’époque où le propriétaire de Firefly Aerospace, l’entrepreneur et philanthrope ukrainien Max Polyakov. Il faudra donc que tout se passe bien pour le Firefly pour que la mission Hakuto-R poursuive sa route vers la Lune.
7h15. Après les applaudissements, la prochaine séquence attendue est le second boost de la fusée vers 8h30. Le Premier ministre, Luc Frieden (CSV), devrait arriver à ce moment pour assister à cette seconde partie.
7h10. Dix, neuf, huit, sept, six, cinq, quatre, trois, deux, un… Go! Comme un seul homme, l’audience réunie ce mercredi matin dans les installations d’ispace sur le sol de Paul Wurth a décompté les secondes avant que la fusée de Space X s’arrache du sol. Direction la Lune.
Bonjour et bienvenue dans ce live qui durera jusqu’à 9 heures environ. Plus que trois minutes avant le lancement.
À une minute près. L’aventure spatiale a l’habitude de ces destins bousculés pour une seconde, une minute ou une heure. C’était le 25 avril 2023, à 18h41, heure luxembourgeoise. À une minute de toucher le sol lunaire, le vaisseau indiquait une altitude de 740m pour une vitesse de 126km/h, deux paramètres qui ont semblé ensuite continuer de s’approcher de zéro. Jusqu’à ce que Hakuto-R ne transmette plus aucune donnée.
Ce mercredi, ispace retente sa chance, toujours avec SpaceX, avec laquelle elle avait signé très tôt un contrat pour deux lancements. L’entreprise japonaise, survivante des cinq finalistes du Google X Prize de 2017-2018, espère expédier vers la Lune son nouvel atterrisseur lunaire, Resilience, et que le rover imaginé, construit et fabriqué au Luxembourg, Tenacious, puisse aller enfin récupérer un peu de régolithe lunaire. 5 kilos, 26 centimètres de haut, 31,5 centimètres de large et 54 centimètres de long, construit en plastique renforcé de fibres de carbone, le rover «luxembourgeois» est équipé d’une caméra HD et d’une pelle.
Tout ce que le Japon compte d’industriels de premier plan avait apporté les premiers 90 millions de dollars, dès 2016, des 500 millions levés à ce jour à ces ingénieurs un peu fous, qui rêvaient d’aller sur la Lune et d’y construire, dès 2040, un embryon de civilisation. Bon, 2040 semble un objectif un peu ambitieux mais iSpace rêve toujours d’être la première société privée à se poser sur la Lune après les États-Unis et la Chine.
Arrivée en 2017 au Luxembourg, sous l’impulsion d’Étienne Schneider, visitée une nouvelle fois, l’été dernier par le Grand-Duc Henri, comme un signe de l’attachement du Luxembourg à cette entreprise logée dans l’incubateur de Paul Wurth, dans un quartier en pleine reconfiguration, ispace a continué à travailler à son projet, sous la conduite de Julien Lamamy, son ex-chef des ingénieurs, ancien de Centrale à Lyon diplômé d’un master en science et d’un doctorat en philosophie du MIT, où il a passé cinq ans, et arrivé au Luxembourg en mai 2017 après un passage dans le Jet Propulsion Laboratory de la Nasa puis chez Orbital ATK.