Isabella Sardo a fondé Degustatori Italiani Lussemburgo en 2013. L’Italienne est aujourd’hui la présidente de la société qui œuvre dans le secteur de l’œnologie et qui compte au total cinq employés.

Pourquoi avoir décidé de vous lancer et de fonder votre entreprise?

«Pour combler un vide et offrir des outils pour s’initier à la culture de l’œnologie (italienne, mais pas uniquement) et de la dégustation (de vin, mais pas uniquement). Tout comme une bouteille de bon vin, qui doit toujours être partagée avec quelqu’un de spécial, l’amour pour le vin aussi doit être partagé avec tous ceux qui en ressentent le charme. 

Quelles sont les qualités nécessaires pour fonder une entreprise?

«De la détermination, de l’intelligence et peut-être un brin de créativité. Et la passion aide beaucoup à continuer à s’investir, même quand les choses deviennent difficiles…

Est-ce que le fait d’être une femme a impacté ou impacte encore votre expérience en tant que fondatrice?

«Au début, oui. Quand j’ai commencé, il y avait pas mal de monde qui s’étonnait de voir une femme travailler dans le secteur de l’œnologie, certaines personnes s’en offusquaient, comme si c’était en quelque sorte inapproprié. Petit à petit, les choses ont évolué, le secteur œnologique est aussi devenu beaucoup moins machiste. Je suis heureuse de me retrouver entourée de plein de jeunes collègues, dont je peux constater (et admirer) le professionnalisme et les compétences. En effet, être une femme peut être perçu comme un avantage considérable dans le domaine de la dégustation, car les femmes ont souvent des capacités olfactives plus affinées que les hommes (bien que certains confrères hésitent à le reconnaître!).

Pouvez-vous citer un événement ou une date marquante pour votre entreprise?  

«Je dirais l’année 2020. Avec la pandémie, on a vraiment risqué de paralyser toute l’activité. Mais, au mois de septembre, nous nous sommes lancés dans un projet qui était théoriquement absolument fou: proposer des dégustations en ligne. Elles ont rencontré un franc succès. Puisque nos followers étaient prêts à se lancer dans d’autres ‘aventures’,  nous nous sommes motivés à changer profondément la cible de nos activités. Aujourd’hui, nous avons suspendu notre proposition de voyages œno-artistiques, et nous nous focalisons sur les cours d’œnologie, les événements corporate, les dégustations ouvertes au public et, particulièrement passionnant, les dégustations entre art et vin que je donne régulièrement pour la Villa Vauban.

Quelle est votre devise ou quel est le meilleur conseil qu’on vous ait donné?

«C’est quelque chose que j’ai appris en regardant une émission télé du même genre que MasterChef. Il y avait un chef étoilé, très célèbre, qui disait à un des candidats: ‘Il faut que tu aies toujours faim.’ Cela m’a beaucoup impressionnée, et j’ai réalisé que dans cette devise se résume la clé du succès: il faut avoir toujours faim (au sens métaphorique, bien sûr). Puisque, quand on a vraiment faim, on est prêts à tout faire pour se rassasier.

Qu’avez-vous découvert sur le monde du business, ou de manière générale, en devenant fondatrice?

«Sur le monde du business, que c’est probablement à ça que pensait Jésus quand il parlait de ‘brebis au milieu de loups’!

Avez-vous une autre activité en parallèle de votre entreprise? 

«Je travaille pour la Cour de justice de l’Union européenne, au service d’accueil des visiteurs. Je suis aussi écrivaine.

Quels sont vos projets et vos ambitions pour l’avenir?

«De publier un livre où le vin soit un protagoniste.»

Cet article a été rédigé pour l’édition magazine de Paperjam , paru le 28 février 2024. Le contenu du magazine est produit en exclusivité pour le magazine. Il est publié sur le site pour contribuer aux archives complètes de Paperjam.  

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