Après un fort recul lors des trois premiers trimestres de 2022, l’industrie des fonds d’investissement devrait renouer avec la croissance selon l’EFAMA. (Photo: Shutterstock)

Après un fort recul lors des trois premiers trimestres de 2022, l’industrie des fonds d’investissement devrait renouer avec la croissance selon l’EFAMA. (Photo: Shutterstock)

Après une année 2012 marquée par un recul de 12,4% des actifs nets des fonds UCITS et alternatifs, 2023 se présente sous de meilleurs auspices selon les dernières données de l’EFAMA.

En 2022, l’actif net des fonds UCITS et des Fonds d’investissement alternatifs (FIA) a diminué de 12,4%. Un record depuis 2008. Près de 90% de cette baisse s’expliquant par le recul de la valeur des actions et des obligations et les 10% restants par la décollecte des investisseurs, détaille l’EFAMA (European Fund and Asset Management Association) dans sa dernière publication statistique.

Les sorties nettes ont atteint 184 milliards d’euros pour les UCITS et 101 milliards d’euros pour les FIA.

Les sorties nettes des fonds d’action UCITS sont restées relativement faibles à 70 milliards d’euros, soit 1,1% des actifs totaux. Les fonds actions ont beaucoup plus soufferts avec un retrait de 219 milliards. Un niveau de retrait à relativiser cependant, principalement parce qu’un certain nombre de fonds de pension aux Pays-Bas et au Danemark ont dû déboucler des positions en réaction aux nouvelles règles prudentielles IFR/IFD.

Les fonds obligataires ont fortement été pénalisés par la hausse des taux d’intérêt. Les fonds obligataires UCITS ont du faire face à une décollecte nette de 129 milliards d’euros, contre 4 milliards d’euros seulement pour les fonds obligataires FIA.

Le Luxembourg faiblit face à l’Irlande

Fait intéressant, si le Luxembourg demeure le domicile numéro 1 en Europe, devant l’Irlande pour les fonds UCITS, il a été le plus touché par la décollecte (-219 milliards) tandis que l’Irlande connaissant une souscription nette de 38 milliards.

Retour à une dynamique positive

Mais cette spirale négative a été brisée. Et ce dès le quatrième trimestre 2022 constate l’EFAMA.

«La décollecte nette des fonds UCITS à long terme a fortement décéléré au dernier trimestre 2022, les ventes nettes de fonds obligataires étant redevenues positives et la décollecte nette des fonds actions ayant fortement diminué. Avec la détente de l’inflation et les taux d’intérêt officiels de la Fed et de la BCE qui s’approchent des niveaux les plus élevés observés au cours des 20 dernières années, 2023 devrait être une bonne année pour les fonds obligataires. Il est moins évident de savoir comment la demande de fonds d’actions va évoluer dans les mois à venir, malgré un départ en fanfare, compte tenu des incertitudes qui subsistent quant à la résilience de l’économie mondiale face au resserrement de la politique monétaire et à la guerre en Ukraine», commente Bernard Delbecque, directeur principal pour l’économie et la recherche à l’EFAMA.

Au quatrième trimestre 2022, les actifs nets des fonds UCITS et des FIA ont augmenté de 0,8%. Et surtout pour la première fois de l’année, les ventes nettes ont été positives (+75 milliards d’euros), portée par les ventes nettes des fonds UCITS qui ont atteint 128 milliards alors que les FIA affichaient encore des sorties nettes de l’ordre de 53 milliards. La décollecte nette des fonds UCITS à long terme a ralenti à 36 milliards d’euros, contre 108 milliards d’euros au troisième trimestre 2022. Par contre, les ventes nettes des fonds monétaires ont atteint un niveau record (170 milliards d’euros).