Pour Claude Hirtzig, vice-président senior et chef de département banque de détail et privée à la Spuerkeess, une meilleure efficacité énergétique augmente la valeur des biens résidentiels. (Photo: Mike Zenari/Maison Moderne. Illustration: Maison Moderne)

Pour Claude Hirtzig, vice-président senior et chef de département banque de détail et privée à la Spuerkeess, une meilleure efficacité énergétique augmente la valeur des biens résidentiels. (Photo: Mike Zenari/Maison Moderne. Illustration: Maison Moderne)

De nombreux épargnants commencent la nouvelle année avec la résolution de réorganiser leurs finances personnelles, et beaucoup souhaitent avoir un impact positif sur l’environnement. Cependant, pour l’investisseur particulier lambda, les options ne sont pas toujours claires.

Delano s’est entretenu avec Claude Hirtzig, responsable de la banque de détail et de la banque privée à la Banque et caisse d’épargne de l’État (Spuerkeess), au sujet des mesures simples à prendre pour rendre son épargne et ses investissements personnels durables.

Que peut faire un investisseur moyen pour «verdir» son portefeuille?

Claude Hirtzig. – «Il y a trois choses à faire. Nous avons, pour les clients de détail, des fonds d’investissement que nous avons lancés au cours des deux dernières années, qui sont dans la mouvance verte. Nous avons le fonds actions Lux-Equity Green et également un fonds d’obligations vertes. Nous avons aussi des fonds d’investissement d’impact qui veulent avoir un impact spécifique sur les investissements finaux. Nous voulons que les entreprises dans lesquelles nous investissons changent leur comportement, et nous voulons avoir la preuve qu’elles le font, et nous voulons que ce soit mesurable. La question des données est ici très importante, car nous devons montrer à nos clients que nos véhicules d’investissement répondent à leurs attentes.

Dans le domaine de la banque privée, nous venons de lancer, en novembre, une nouvelle offre de comptes gérés, Activmandate Green, qui est notre produit de gestion discrétionnaire de portefeuille. Les investissements portent sur l’espace vert – environnement et climat – puis sur des approches thématiques – énergie propre, eau, etc.

Pour les produits de la banque privée, quel est l’investissement minimum?

«Le minimum absolu est de 150.000 euros pour ces comptes gérés. Il devrait être un peu plus élevé idéalement, mais il est possible de le faire pour une partie de vos actifs avec 150.000 euros.

Et pour les fonds de détail?

«Dès 100 euros… Il n’y a pas vraiment de limite. C’est probablement le produit qui a le plus de succès sur ce segment. Nous avons des plans d’investissement qui combinent les investissements dans nos deux fonds verts. Lorsque nous avons lancé ces offres, nous avons vu que cela répondait à la demande de nos clients et nous avons mis l’accent sur ce point. Nous avons donc des milliers de plans d’investissement maintenant qui permettent d’investir même de petits montants. Vous pouvez commencer par investir 50 euros chaque mois dans ces deux fonds.

C’est peut-être une première étape facile…

«Oui, c’est un premier pas facile à faire.

Je pensais que vous alliez mentionner un autre produit.

«Lorsque nous parlons d’investissements, nous parlons généralement de fonds, donc de contrats de conseil en investissement. Mais il ne faut pas oublier l’approche patrimoniale générale et ici, investir dans votre maison ou dans votre appartement peut avoir du sens. Et c’est ce que nous conseillons à nos clients pour commencer. Si vous ne l’avez pas encore fait, vous devriez commencer à réfléchir à l’entretien de votre maison ou de votre appartement, à investir dans des rénovations, en tenant compte des aides publiques que vous pouvez obtenir pour cela. Nous avons formé nos conseillers pour aider nos clients à s’informer sur les subventions publiques disponibles pour améliorer l’efficacité environnementale. Et c’est un sujet très important, car, d’abord, cela permet d’économiser de l’énergie, bien sûr, et ensuite cela augmente la valeur de votre propriété résidentielle.

Avez-vous une ligne de crédit ou un produit spécifique pour financer les projets de rénovation ou d’efficacité énergétique d’un logement?

«Vous pouvez, bien sûr, faire des prêts hypothécaires résidentiels traditionnels. Pour les grands projets, c’est un moyen facile. Pour les investissements plus petits, vous pouvez faire un prêt à la consommation si vous le souhaitez. Et nous avons un véhicule intermédiaire, Coprêt, qui est destiné aux investissements que vous souhaitez rembourser sur 10 ans, jusqu’à 100.000 euros. Et c’est exactement ce que peut coûter l’amélioration d’une maison ou d’un appartement standards, en améliorant l’isolation ou en changeant les fenêtres, par exemple.

Existe-t-il des produits d’épargne qui ont une bonne influence verte?

«Oui, du côté des produits d’épargne, nous avons notre produit d’épargne Etika, mais les taux sont bas. Ce n’est donc pas le point sur lequel nous mettons le plus l’accent en ce moment.

Lorsqu’il s’agit d’investissement vert, il y a beaucoup de jargon et de termes techniques comme ESG et SFDR que l’investisseur moyen peut ne pas vraiment comprendre. Selon vous, quel est l’élément d’éducation financière le plus important à communiquer aux gens au sujet de l’investissement vert?

«Eh bien, le point de départ est que les banques sont utilisées comme levier pour faire bouger les choses. En ce qui concerne l’éducation financière, nous avons intégré l’ESG dans tous nos discours, tant dans le domaine des prêts hypothécaires que dans celui des investissements. Il faut donc au moins vous dire que la possibilité existe. C’est le niveau de base. Et au cours des prochains mois et des prochaines années, nous serons plus stricts à cet égard. Si vous investissez dans des propriétés résidentielles, vous devez simplement tenir compte du fait que les économies d’énergie ou la classe énergétique sont importantes pour la valeur de votre maison.

En vertu des nouvelles règles Mifid de l’UE, vos conseillers devront commencer à demander à leurs clients leur appétit pour le risque environnemental. Est-ce difficile à mettre en œuvre?

«Cette règle entrera en vigueur en août. Je devrais dire que le discours est prêt, les conseillers sont formés pour cela, ils connaissent le contexte. Ce qui est important, évidemment, ce sont les aspects techniques, comment structurer les questionnaires? Comment prenez-vous en compte les scores des réponses? Comment les mesurer par la suite? Et tout cela est encore en cours de mise en œuvre, ce qui est assez compliqué, je dois le dire. Mais nous devons trouver un moyen de faire en sorte que le discours reste suffisamment simple pour que les clients le comprennent, mais que le fond soit suffisamment solide pour que vous puissiez fonder vos décisions dessus.

Que faut-il savoir d’autre sur l’investissement vert?

«Nous devons éduquer nos clients, du moins la plupart d’entre eux, à une manière d’investir durablement dans des investissements verts. Et le faire de manière à ce que tout le monde comprenne. Il ne faut donc pas qu’ils le considèrent comme une contrainte, qui peut être un risque. Vous avez parlé de méthodes. Dans le contexte de Mifid, vous devez poser des questions. Mais nous devons trouver un moyen de prendre le client par la main et d’avancer avec lui vers les objectifs fixés par les dirigeants politiques, et que nous voulons également mettre en œuvre, car nous, en tant que banques – le client ne le verra pas –, serons sous la pression des autorités.»

Cette interview a été rédigée pour , traduite et éditée pour Paperjam.