Éditeurs de logiciels, fintech, internet ou cybersécurité. Tout semble indiquer que la filière technologique recèlera de nombreuses opportunités d’investissement à l’avenir. Les actifs non cotés offrent un moyen attrayant de s’exposer à ce secteur et de tirer parti de son potentiel de croissance.

Le secteur des logiciels, par exemple, demeure le plus dynamique au monde, avec un taux de croissance moyen attendu de 15,6% par an d’ici 2024 (1). Internet, dont l’utilisation s’est envolée ces dernières années, continue pour sa part d’afficher un potentiel de développement formidable, puisque 41% de la population mondiale n’y a pas encore accès (2). Et n’oublions pas la 5G: avec l’Internet des objets, la nouvelle génération de technologies sans fil promet de repousser les limites de la connectivité.

Une multitude de nouvelles sociétés innovantes est vouée à apparaître. Certaines d’entre elles deviendront même des noms familiers, d’autres, moins connues, n’en seront pas moins des investissements très rentables, tandis qu’un important troisième groupe finira par faire faillite.

Dans ces conditions, la prudence s’impose. D’une part, la réglementation représente un risque majeur. Les instances gouvernementales et les autorités de la concurrence prennent des mesures énergiques visant à préserver la confidentialité des données et étudient de nouvelles manières de taxer les entreprises du secteur.

D’autre part, les valorisations nécessitent un suivi étroit. La révolution numérique – à laquelle la pandémie a donné un coup d’accélérateur – a propulsé les valorisations des sociétés cotées, qui surperforment quasiment tous les autres secteurs par rapport à leur propre parcours passé. Preuve en est, le ratio cours/bénéfice (PER) des sociétés composant l’indice MSCI ACWI Tech a bondi à 25, contre une moyenne décennale de 15,7.

Les actifs non cotés offrent une alternative de plus en plus attrayante, avec des valorisations plus raisonnables et un univers d’investissement élargi.

Les actifs non cotés offrent une alternative de plus en plus attrayante, avec des valorisations plus raisonnables et un univers d’investissement élargi.
Maurizio   Arrigo

Maurizio ArrigoGlobal Head of Private EquityPictet Alternative Advisors

Le nombre d’entreprises non cotées augmente rapidement, au détriment de leurs homologues cotées, lesquelles sont passées, aux États-Unis, de 7.000 en l’an 2000 à 4.000 aujourd’hui. Et les introductions en bourse sont plus tardives: de sept ans dans les années 80, l’âge médian des sociétés américaines qui franchissent le pas a augmenté à 11 ans entre 2010 et 2018.

Ce phénomène est d’autant plus notable dans le secteur technologique, où l’accès à des capitaux privés permet de retarder cette décision. Aux États-Unis, les investissements en private equity (ou capital-investissement) et en venture capital (ou capital-risque) dans des éditeurs de logiciels a plus que triplé depuis 2010, à USD96 milliards (96.000.000.000). Le fait de rester plus longtemps hors cote convient aux petites sociétés technologiques en forte croissance, car elles ont tendance à posséder d’importants actifs incorporels et préfèrent ne pas rendre publics les fruits de leurs premières recherches. Elles privilégient donc un groupe restreint d’actionnaires, plus souples dans l’évaluation de leurs actifs.

De ce fait, au moment où elles décident de s’introduire en bourse, les sociétés technologiques ont tendance à avoir atteint une certaine maturité et à avoir franchi la période de croissance ultrarapide et de résultats d’investissement élevés.

Les investisseurs sur les marchés privés disposent d’une plus grande marge de manœuvre pour orienter et favoriser le développement des sociétés dans lesquelles ils placent leurs avoirs, ce qui renforce le potentiel de réussite de ces dernières. Dans les opérations d’acquisition avec effet de levier (également connues sous le nom de leveraged buy-out ou LBO), le fait de détenir une participation majoritaire contribue à limiter la dispersion des intérêts liée à la multiplicité d’actionnaires minoritaires ou à ne pas être à la merci des recommandations émises par les analystes. Dans les opérations de capital-risque (ou venture capital), les fondateurs recherchent plutôt des partenaires à valeur ajoutée, c’est-à-dire des investisseurs apportant des fonds, leur expertise et, dans la plupart des cas, leur carnet d’adresses. Ceci contraste avec les grandes sociétés cotées, dans lesquelles même les plus grands investisseurs ne détiennent qu’une infime partie du capital et ne peuvent exercer qu’une influence limitée.

Les investisseurs sur les marchés privés disposent d’une plus grande marge de manœuvre pour orienter et favoriser le développement des sociétés dans lesquelles ils placent leurs avoirs.
Maurizio   Arrigo

Maurizio ArrigoGlobal Head of Private EquityPictet Alternative Advisors

La convergence des intérêts est elle aussi décisive: il est courant que les gérants de fonds de private equity et de venture capital investissent une part significative de leurs avoirs propres dans leurs meilleures idées, un comportement qui nous paraît essentiel pour procurer des résultats supérieurs dans ce type de placement. Il est donc primordial de bien sélectionner ses partenaires d’investissement.

Par ailleurs, les sociétés non cotées ne sont pas soumises à la pression des marchés, elles peuvent donc se concentrer sur leur prospérité à long terme, même si cela implique une rentabilité moindre à court terme. L’horizon d’investissement en private equity étant de cinq ans en moyenne, les dirigeants peuvent ainsi établir un plan de développement sur plusieurs années. Grâce à l’essor récent de l’univers du private equity, les opportunités d’investissement ne se limitent plus aux seules jeunes pousses très risquées, elles s’étendent désormais à différents niveaux de maturité. C’est selon nous le meilleur moyen de minimiser les risques, tout en maximisant les résultats.