Andrew Lee, directeur des investissements chez Capital Group et basé à Hong Kong (Crédit photo: Capital Group. Illustration: Maison Moderne)

Andrew Lee, directeur des investissements chez Capital Group et basé à Hong Kong (Crédit photo: Capital Group. Illustration: Maison Moderne)

«Il convient de garder un esprit ouvert à l’heure d’investir dans le secteur des services financiers», explique Andrew Lee, directeur des investissements chez Capital Group et basé à Hong Kong, dans le nouvel épisode de la série de podcasts mensuels «Investing for the Long Term» pour Paperjam et Delano. Poussées par l’évolution de la réglementation et une conjoncture moins favorable, certaines sociétés du secteur des services financiers sont en effet en train de se réinventer.

Les nouvelles tendances découlant de l’évolution des attentes des clients et des avancées technologiques ont un impact sur de nombreux acteurs du secteur des services financiers. Les banques, qui sont a priori les premières concernées, tardent dans certains cas à s’adapter. En revanche, on observe une dynamique intéressante dans les segments de niche, où les sociétés les mieux armées pour tirer parti de ces innovations devraient ainsi tirer leur épingle du jeu.

Andrew Lee cite l’exemple du secteur des places boursières, qui « s’est radicalement transformé ces vingt dernières années ». Si ces opérateurs permettent toujours la négociation de tous types d’instruments financiers et de matières premières, ils n’ont désormais plus rien à voir avec la cotation à la criée d’autrefois. Ce sont aujourd’hui des plateformes mondiales, consolidées et accessibles en ligne, qui traitent des volumes considérables de transactions, en plus de proposer des services à forte valeur ajoutée.

« Le trading est une activité très rentable, et les contrats à terme ‘futures’ sont, de ce point de vue, la classe d’actifs la plus importante et la plus attrayante. Mais les places boursières sont désormais aussi des fournisseurs d’infrastructures de marché – entre la diffusion de données, les services de dépositaire ou encore la fourniture de technologies financières et d’infrastructure – ce qui leur procure un deuxième levier de croissance. » Selon Andrew Lee, ce segment capte un chiffre d’affaires six à sept fois supérieur à celui du trading. Et outre leur position dominante dans le trading, « les places boursières se trouvent à la confluence de puissantes tendances à long terme : croissance des marchés financiers (y compris ceux des marchés émergents comme la Chine), des produits dérivés et, surtout, des volumes de données. »

En plus de bénéficier d’une croissance interne, ces sociétés semblent avoir les moyens de réaliser des acquisitions. Dans le podcast, Andrew Lee évoque le cas du groupe London Stock Exchange (LSE), autrement dit la Bourse de Londres, qui a récemment acheté le géant des données Refinitiv. « Après cette opération, on estime que l’activité boursière traditionnelle ne représente plus qu’un tiers des revenus du groupe, les deux autres tiers provenant des données. » Précisons par ailleurs qu’il s’agit de revenus récurrents, et donc anticycliques. Les agences de notation sont elles aussi portées par la multiplication des données : rares, de nos jours, sont les produits d’investissement qui ne sont pas assortis d’une note, ce qui crée un flux de revenus réguliers pour ces sociétés – et donc pour les investisseurs qui choisissent de s’y exposer.

Lorsque l’on parle de FinTech, on a tendance à penser avant tout aux start-ups, mais ce concept désigne également les acteurs historiques qui ont su s’approprier efficacement les (nouvelles) technologies. Pour identifier les vrais leaders technologiques, il importe donc de s’intéresser aussi bien aux « disrupteurs » qu’aux sociétés établies de longue date. « Dans les économies développées, beaucoup de banques ont tardé à investir dans les technologies, mais certaines sont passées à la vitesse supérieure ces dernières années, une stratégie qui commence à transparaître dans leurs résultats », précise Andrew Lee.

Les technologies donnent également naissance à de nouveaux marchés. « Si la vocation des premières FinTech était la dématérialisation de produits et services existants, les sociétés de la génération ‘FinTech 2.0’ nous donnent accès à des produits réellement nouveaux, comme le portefeuille électronique, les services de paiement différé ou encore les robots-conseillers. » Pour les investisseurs, il est également possible de cibler des sociétés non financières qui, comme Tencent, Amazon ou encore Meta, tirent parti de leur écosystème et de leurs technologies pour tenter de se faire leur place au sein du secteur.

Les technologies financières ont le vent en poupe en Asie, où les classes moyennes d’économies en plein essor n’ont pas d’a priori sur ce à quoi une société de services financiers est censée ressembler. « Plusieurs multinationales, dont la compagnie d’assurance hongkongaise AIA, disposent de solides réseaux de distribution dans la région et se sont montrées capables de bien gérer leurs engagements, tout en déployant efficacement des services de FinTech. »

Vous souhaitez en savoir plus sur l’expertise de Capital Group ? pour consulter notre site Internet.