Gabriel Bugala l’assure: si le principe a été découvert par André-Paul Miller, il est bien l’inventeur du dispositif. Sa société, Ingem QI, devrait annoncer une levée de fonds de 500.000 euros sous peu. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Gabriel Bugala l’assure: si le principe a été découvert par André-Paul Miller, il est bien l’inventeur du dispositif. Sa société, Ingem QI, devrait annoncer une levée de fonds de 500.000 euros sous peu. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Un ex-professeur de physique de Nancy et un ingénieur français résidant au Luxembourg se disputent la paternité de la technologie révolutionnaire de stockage d’énergie dont rêve Elon Musk. Un roman d’espionnage industriel qui sent la poudre.

(Article modifié lundi 21 février. Luxcontrol se distancie des affirmations de M. Bugala selon le rôle qu’elle a joué dans la certification de sa technologie et indique que le constat qu’elle a dressé, pour la précédente société de M. Bugala, n’est aucunement une certification ni même un contrôle des valeurs obtenues par le boitier de l’entrepreneur. Puis le 18 mars après un rendez-vous au cours duquel M. Miller nous a apporté tous les documents nécessaires à rester factuel)

Les policiers n’en reviennent pas. Ce matin du 1er avril 2015, le portique de sécurité en haut de l’escalier, conçu pour gazer tout intrus, ne les empêche pas de descendre à la cave. Mais ils y restent bloqués devant deux des quatre portes, dotées de systèmes de reconnaissance biométrique et d’un lecteur de carte magnétique. La perquisition ordonnée par la justice au domicile nancéien d’André-Paul Miller tourne court, ce dernier refuse d’ouvrir ses locaux qui sont, dit-il, la propriété de deux de ses sociétés.

Accusé d’avoir détourné 1,7 des 2,8 millions d’euros que lui ont confiés une cinquantaine de bons pères de famille, à coups de virements de 5.000 à 120.000 euros, l’homme est dans le viseur de la justice depuis 2012. Mais c’est lorsque les plus proches conseillers du président français, François Hollande veulent empêcher qu’un «Géo Trouvetou» de l’Hexagone est sur le point de vendre une révolutionnaire technologie de stockage d’énergie à la China Western Power Industrial, que les choses s’accélèrent.

André-Paul Miller, ici lors de son procès pour le détournement de 1,7 million d’euros, est convaincu d’être le seul à pouvoir développer la technologie. Son interdiction de quitter le territoire français et de gestion d’entreprise complique un peu la donne. (Photo: Eric Nicolas)

André-Paul Miller, ici lors de son procès pour le détournement de 1,7 million d’euros, est convaincu d’être le seul à pouvoir développer la technologie. Son interdiction de quitter le territoire français et de gestion d’entreprise complique un peu la donne. (Photo: Eric Nicolas)

Le 2 avril 2015, à 10 jours de sa rencontre programmée avec trois proches du président, à l’Élysée, parce que la France, en pleine préparation de la COP21, voudrait bien exhiber ce savoir-faire français qui tient dans une boîte de la taille d’un briquet, M. Miller est placé en détention provisoire pour deux mois. Il a beau changer d’avocats, recruter des ténors locaux, rien n’y fait, ce rendez-vous avec les hommes du président n’aura pas lieu: la justice a effrayé le politique.

Il a tout fait pour voler ma vie!

André-Paul Miller

Pire même, un ingénieur français qui réside au Luxembourg, Gabriel Bugala, que Renaud Jacques lui a présenté en 2014, fait tourner une certification de Veritas Metz et maintient les contacts avec les émissaires de Renault Batteries et de l’État, en expliquant qu’il a le contrôle sur la technologie, raconteront à la justice certains témoins luxembourgeois. Interrogé au dernier étage du Sofitel Le Grand Ducal, fin janvier, M. Bugala, installé au Luxembourg et interdit de gestion d’entreprise en France jusqu’en 2024 pour avoir négligé sa société immobilière en Corse, s’en défend à peine.

Problème: le document est un faux que M. Miller, de plus en plus obsédé par sa technologie au point de se voir remercié par l’Université de Nancy où il est professeur de physique, en raison de ses nombreuses absences, a laissé traîner, convaincu qu’on va lui voler ses secrets.

«Il a tout fait pour voler ma vie», s’énerve le scientifique, vendredi 28 janvier, au lendemain de sa condamnation par la Cour d’appel de Nancy à 28 mois de prison dont 12 fermes – 2,5 ont déjà été effectués et le reste est en sursis probatoire - et 100.000 euros d’amende pour abus de biens sociaux et escroquerie, lors d’un appel vidéo avec Paperjam en présence de l’avocate Frédérique-Audrey Hakkens, aujourd’hui in-house legal counsel de M. Miller.

900.000 euros investis sur fonds propres dès 2007

L’histoire commence en 2007. Fils d’une institutrice et d’un forestier, André-Paul Miller a toujours baigné dans l’expérimentation. «Je crois que j’ai créé un nombre incalculable de frayeurs chez mes parents avec des expériences de chimie, de poudres explosives, de fusées, de moteurs électriques, d’électricité, de fonderie et j’en passe», raconte-t-il dans trois courtes vidéos où il se dévoile et disponibles sur internet. Un jour, en faisant des calculs comme d’autres feraient des mots croisés, il a l’impression qu’il envisage le stockage d’énergie comme jamais personne ne l’a fait avant lui. Il pousse les calculs, les pousse encore et finit par élaborer un prototype qui achève de le convaincre. Au point qu’il crée sa première société, dans laquelle il injecte près de 900.000 euros, dégagés de son patrimoine immobilier.

«Je ne savais pas trop quoi faire pour les brevets», raconte M. Miller à Paperjam. «Je suis physicien et les physiciens ne sont pas très discrets sur ce qu’ils font. On m’a dit qu’il fallait être discret. Nous allons voir des cabinets de propriété intellectuelle. Un, deux, on les teste pour voir comment ils réagissent. Et certains nous inspirent confiance et d’autres beaucoup moins. Par exemple, on leur interdit de nous renvoyer des courriers par mail et certains nous renvoient directement des documents par mail! Alors qu’on leur a dit qu’on se déplaçait! On a surtout essayé de mettre en place une stratégie de propriété intellectuelle entre ces cabinets et PwC qui me suit depuis 2011. À l’époque, PwC valorise la technologie à un très très bon prix. C’est leur métier. On s’aperçoit qu’au lieu d’avoir un ou deux brevets, au grand minimum, il faut un premier dépôt d’une centaine de brevets. Prenez la Nespresso. Vous avez une idée du nombre de brevets déposés depuis qu’elle a été créée? 3.700 brevets! Nous ne sommes pas dans le cadre d’un marché de capsules de café. La seule capsule est d’ailleurs protégée par 60 brevets aujourd’hui. PwC avait estimé qu’il fallait un minimum d’une centaine de brevets et des budgets en centaines de millions d’euros derrière.»

La 30e fortune de France entre dans le projet

Le Big Four n’est pas le premier ni le seul acteur luxembourgeois qui s’implique au côté de M. Miller. La banque privée Edmond de Rothschild Europe est la première à lui apporter son expertise dans la structuration au service des indispensables levées de fonds que sous-entend le développement du projet et de sa commercialisation. Les premières sociétés voient le jour au Luxembourg et les contacts se nouent avec des investisseurs. Puis Miller emprisonné, c’est Jean Fuchs, le fondateur de Fuchs Group en 2000, qui paie sa caution de 350.000 euros. «Je soutiens toujours les personnes de valeur, surtout si ce sont des amis», fait-il savoir par mail à Paperjam.

Quand celui que la justice française présente comme «un savant idéaliste et passionné», et pas comme un illuminé instable, sort de prison, il finit par trouver un emploi… chez Industrial Global Energy Management (Ingem). Un premier engagement irrévocable est signé le 29 juin 2015 en même temps que deux contre-lettres qui l’annulent si jamais les négociations n’aboutissent pas. Le véritable contrat de travail est signé en 2016 et comme les discussions capotent, M. Miller est licencié fin septembre 2017, sans jamais avoir cédé quoi que ce soit de sa propriété intellectuelle, fait-il savoir.

L’Ingem originale, aujourd’hui en faillite comme la plupart des sociétés des deux hommes, a été remplacée par Industrial Global Energy Management Quantum Intelligence dès 2017. Car non seulement l’homme d’affaires français a réussi à convaincre la trentième fortune de France, Alain Samson, à la tête du groupe Malherbe et qui n’a pas donné suite à nos demandes de contact, de rejoindre le tour de table, mais il a séduit l’équipe du Luxembourg-City Incubator. Là encore, les deux hommes sont fâchés. «Nous avions des divergences», commente M. Bugala.

LCI, ministres et recteur

Deux mois après le lancement de l’incubateur de start-up de la Ville de Luxembourg et de la Chambre de commerce, la société y occupe un bureau au fond à droite de ce rez-de-chaussée. «Y occupe» est un bien grand mot parce que le bureau est fermé la plupart du temps. La start-up travaille en secret à la Poudrerie, à Kockelscheuer, dans un hall qui lui prêté. En petit comité – seuls les VIP luxembourgeois dignes de confiance sont invités, trois ministres du gouvernement Bettel ou l’ex-recteur de l’Université par exemple –, le dispositif fait un carton. Une petite boîte, quatre fils… le prototype est complètement déchargé, il est rechargé une minute et délivre de l’électricité pendant de longues minutes.

Sauf qu’à priori, M. Bugala n’a aucun prototype entre les mains.

«M. Miller est un physicien hors pair, doté d’une intelligence surprenante», reconnaît M. Bugala spontanément fin janvier. «C’est un système qui permet de stocker de l’électricité sans oxydoréduction. C’est-à-dire sans matériaux (rares, ndlr). Bien sûr, il y a tout un système complexe qui permet à ce principe physique d’être contenu dans ce contenant. M. Miller a compris ce principe physique qu’il a voulu appliquer.»

Lorsque Laurent Probst lui parle pour la première fois de cet incroyable personnage fin 2014, M. Bugala, qui travaillait pour un groupe koweïtien, n’a pas vraiment envie de le rencontrer, mais il garde un souvenir «amusé» de ce moment. «Un gars qui prétend pouvoir stocker de l’électricité, comme ça, dans son garage, c’est un peu rigolo. Surtout qu’on imagine le nombre de sociétés qui investissent des milliards pour pouvoir trouver cette solution de stockage rapide et moins lourde», raconte M. Bugala.

«J’ai pensé que c’était n’importe quoi! Mais une de mes connaissances est restée en contact avec lui. Six mois plus tard, j’étais près de chez lui à Nancy. Au sous-sol, il avait tout un laboratoire qu’il avait aménagé et il m’a montré une expérience. Quelque chose se chargeait très rapidement et se déchargeait beaucoup plus lentement, et faisait fonctionner une télévision. Pour que ce soit probant, je lui ai demandé une décharge complète, à zéro. Qu’on puisse vérifier qu’il n’y a plus d’électricité. Puis nous avons fait une charge d’une minute pour savoir quelle énergie nous pouvions ressortir. Nous l’avons fait. Pendant 10 minutes, nous avons utilisé cette énergie, ce qui est impossible avec les technologies existantes.»

«Il était comme dingue», se souvient M. Miller de son côté. Dingue, comme follement enthousiaste. Vous ne l’aurez probablement pas noté, mais les mots ont toujours un sens en ce début d’année 2022: M. Miller parle du contenu de la boîte, M. Bugala du contenant. «Il est l’inventeur du principe, mais celui qui a conçu la technologie, c’est moi», affirme d’ailleurs ce dernier.

500.000 euros à venir, première étape du décollage

Chacun des deux marche sur des œufs, condamnés qu’ils sont tous les deux par la justice française et toujours opposés devant la justice luxembourgeoise. Le Parquet reconnaît deux plaintes sur les trois qui nous ont été présentées par les différents acteurs. «C’est sûr que si quelqu’un fait quelques recherches sur internet, ce n’est pas glorieux», reconnaît M. Bugala.

«Mais les gens avec qui nous discutons ont dépassé cela et voient le travail accompli par M. Bugala pour que la technologie puisse être développée au Luxembourg avec des fonds européens», glisse Me Sébastien Lanoue, avocat de profession et administrateur de la société de M. Bugala, présent lors de notre rendez-vous au Sofitel. Sous-entendu, ni chinois, ni américains.

Les affaires judiciaires des deux hommes ont-elles définitivement entamé leur chance de voir leur(s) technologie(s) répondre aux attentes de toute la planète industrielle? Difficile à dire. Interrogé sur l’enveloppe financière qu’il cherche, M. Bugala commence par refuser de répondre, puis finit par dire qu’il a écarté une offre à plus de 500 millions d’euros. Que les représentants de nombreuses agences gouvernementales suivent sa société avec attention et qu’il va annoncer une première levée de 500.000 euros dans les semaines qui viennent. Comme un premier pas avant une levée de fonds plus spectaculaire pour le Luxembourg avant la fin de l’année. Spectaculaire, parce que la plus grosse levée de fonds de 2021 pour une start-up a été de moins de 15 millions d’euros.

Seulement, aucun VC (venture capitalist) européen n’est capable d’apporter plus de 500 millions d’euros à une start-up à la technologie non éprouvée. Et selon un expert que nous avons contacté, il n’existe même que deux ou trois fonds de private equity qui pourraient casser leur tirelire, comme Apax ou Permira. Aucun de ces deux acteurs ne semble injecter de pareils tickets en une fois. «Le temps est l’ennemi avec ce type d’investisseurs», ajoute notre expert. «Ils ne sont pas pressés avec les montants qu’ils investissent» et vont passer les porteurs du projet à la moulinette.

Deux à trois fois mieux que le rêve de Musk

Or, le temps presse. Cela impose de s’arrêter sur les deux technologies. Une batterie de Tesla 3 a une densité énergétique de 240 wattheures par kilo. Pour avoir une autonomie plus grande, il faudrait soit que la batterie soit plus grande – et donc plus lourde – soit qu’elle offre une densité énergétique supérieure. En 2020, lors de la Journée de la batterie, Elon Musk avait indiqué que d’ici trois ans (soit en 2023), il comptait voir ses batteries passer à 400Wh/kg.

«Nous pouvons imaginer le double ou le triple», assure M. Bugala. Sans matériau rare. Et en rechargeant la batterie en quelques minutes à peine, ce qui résoudrait, ajoute-t-il dans un document qu’il nous fait parvenir après notre entretien, tous les problèmes d’infrastructures de recharge. À quoi bon investir des dizaines de millions d’euros dans des bornes de recharge tous les 50 kilomètres si une voiture peut embarquer sans difficulté assez d’énergie pour rouler 2.000 ou 3.000 kilomètres?

Sauf que l’automobile n’est pas la priorité de l’ingénieur. Trop complexe, trop de normes, pas assez de débouchés. Non, ce qu’il vise, lui, c’est le secteur énergétique. «L’automobile, ce n’est pas un bon choix pour l’industrialisation. Il faut des industriels qui ont une vision plus large de la technologie, qui ont envie de l’implémenter sur de l’éolien, du solaire, du stockage massif… Le stockage de l’électricité pour un véhicule demande un temps fou, que ce soit pour réussir à le connecter à l’électronique, mais aussi en raison des normes. Admettons que demain matin, nous ayons fait un système qui permette à un véhicule de fonctionner avec notre technologie, vous en avez pour six à dix ans avant que ce soit opérationnel en raison des normes. L’aéronautique et l’aérospatiale, c’est pareil. Par contre, pour une éolienne, pour la distribution de l’énergie dans une maison ou pour des panneaux solaires… Les éoliennes tournent et injectent leur électricité dans le réseau quand il en a besoin. Mais quand il n’en a pas besoin, elles ne servent à rien. Avec ce boîtier, probablement de plus grande taille que nos prototypes, on pourrait stocker de l’électricité directement en bas de l’éolienne. Électricité qu’elle injecterait dans le réseau quand il en aurait besoin.»

Une certification chez Miller

«Alors, il prend peut-être le problème dans le mauvais sens», dit un autre expert, davantage spécialisé dans l’industrialisation de nouveaux produits. «Il n’a pas forcément besoin de 600 ou de 700 millions d’euros pour commencer. Mais de produire, je ne sais pas, 500 ou 1.000 exemplaires de son boîtier, qu’un potentiel client va tester jusqu’à devenir son véritable premier client. Et là, sa traction sera meilleure.»

Si, comme son désormais concurrent, André-Paul Miller n’a toujours pas breveté quoi que ce soit – «mais j’ai rédigé des dizaines de brevets pour le moment où j’aurai réuni le financement» –, la sixième version de son boîtier, BEE6, affiche une densité électrique de 789Wh/kg sur au moins un millier de charges. Les deux boîtiers s’appuient sur le même nombre de charges, simplement pour montrer qu’il ne suffit pas de réussir une fois à charger sa voiture, mais à la charger autant de fois que nécessaire pendant toute la durée de vie de celle-ci. 1.000 charges à 2.000 kilomètres d’autonomie, c’est 200.000 kilomètres. Encore dans l’incertitude compte tenu de sa condamnation à 18 mois de prison ferme, donc 16 à effectuer encore, et son interdiction de quitter le territoire, le physicien reste positif. «Nous allons voir et trouver des solutions.»

Et non content de montrer la certification que lui a délivrée le laboratoire d’Engie, Laborelec, il invite à se rapprocher de l’ex-directeur de Renault Batteries, Antoine Herteman, devenu en 2020 le président de l’Association française pour le développement de la mobilité électrique. Le nom de Renault est intéressant: le constructeur français a refusé de joindre cet «Airbus des batteries» emmené par Automotive Cells Company, la filiale de Stellantis (soit, entre autres, Citroën, Opel, Abarth, Alfa Romeo, Chrysler, Dodge, Fiat, Jeep, Lancia, Maserati) et de TotalEnergies, et rejoint par Mercedes-Benz, chacun des trois groupes détenant aujourd’hui 33% des parts.

Renault et son pari de la différence

Le constructeur français explore différentes possibilités: la batterie lithium dotée d’un électrolyte solide, moins gourmande en cobalt, mais moins rapide à recharger; la technologie LFP (lithium-fer-phosphate), sans cobalt, mais plus volumineuse et plus lourde, donc à densité énergétique insuffisante; ou encore la batterie au lithium métal, beaucoup trop chère.

Si M. Miller avait raison, Renault profiterait d’une opportunité unique. L’ex-professeur de physique avoue qu’il aimerait pouvoir présenter un véhicule, même de plus petite taille, pour démontrer le bien-fondé de ce projet sur lequel il travaille depuis 15 ans. M. Bugala, lui, n’a pas encore tout à fait décidé, mais ce serait plutôt un drone, qui tourne et qui tourne encore alors que les autres rejoignent leur base.

«Ce serait dommage qu’une technologie développée au Luxembourg, mise en place au Luxembourg, au pays de l’inventeur de la batterie, Henri Tudor, soit rachetée par Elon Musk ou par des Chinois», glisse M. Bugala en regardant par l’immense baie vitrée du Sofitel la ville haute jusqu’au plateau européen.

Une belle référence luxembourgeoise pour un Français: étudiant à Polytechnique à Bruxelles de 1879 à 1883, Henri Tudor testa son premier éclairage électrique chez son père à Rosport en 1879; puis la première batteuse agricole électrique en 1884 et déposa son premier brevet, le numéro 711, «Nouveaux perfectionnements apportés aux électrodes des accumulateurs électriques», en 1886. Il y a 136 ans.