Pour l’opposition, la nouvelle réglementation «marginalisera davantage les mendiants» et consiste, en ce qui concerne la lutte contre la mendicité organisée, en une «une polémique électorale bon marché». (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/Archives)

Pour l’opposition, la nouvelle réglementation «marginalisera davantage les mendiants» et consiste, en ce qui concerne la lutte contre la mendicité organisée, en une «une polémique électorale bon marché». (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/Archives)

La majorité DP-CSV a adopté, ce lundi 27 mars, la réglementation permettant d’interdire de manière localisée la mendicité dans la capitale. L’opposition a voté contre, dénonçant une mesure inapplicable et symbolique, «motivée par des considérations électorales».

Après de longs débats lors du conseil communal de la Ville de Luxembourg lundi, la majorité DP-CSV a bien adopté . Cette interdiction est prévue de 7h à 22h et concernera les parcs et les places publiques de la ville, ainsi qu’un certain nombre de rues, principalement situées en Ville Haute, mais aussi dans le quartier de la Gare, comme sur l’avenue de la Liberté ou l’avenue de la Gare.

«Le phénomène de mendicité organisée prend une ampleur que nous n’arrivons plus à contrôler», expliquait l’échevin (CSV) à Paperjam pour justifier la mise en place d’une telle mesure. De fait, jusque-là, la lutte contre la mendicité organisée s’est avérée peu efficace, car prouver celle-ci reste une gageure.

«Poudre aux yeux»

L’opposition déi Gréng-LSAP-déi Lénk a voté contre la réglementation, en dénonçant une mesure «inapplicable» et purement «symbolique». Pour déi Gréng, cette interdiction, qui vise la mendicité simple comme la mendicité organisée, «marginalisera davantage les mendiants» et consiste, en ce qui concerne la lutte contre la mendicité organisée, en une «une polémique électorale bon marché».

Si ce problème doit être «pris au sérieux», déi Gréng insiste sur le fait qu’une réglementation à ce propos existe déjà. La police et la justice ayant enregistré entre 12 (2019) et 42 (2020) cas dans tout le pays, elles «agissent donc comme le prévoit l’État de droit».

Cette interdiction générale, inapplicable dans la pratique, est ainsi de «la pure poudre aux yeux». «Au lieu d’une politique symbolique motivée par des considérations électorales, nous avons besoin d’une approche globale des questions de politique sociale et de sécurité», insiste déi Gréng.