L’intelligence artificielle va considérablement transformer nos manières de travailler. Depuis plusieurs mois, suite notamment au lancement de solutions s’appuyant sur des modèles d’IA générative, chacun peut prendre pleinement conscience du potentiel de ces technologies. «Les dirigeants ont pris la mesure du caractère disruptif de ces solutions et du levier d’amélioration de la compétitivité qu’elles représentent. L’enjeu cependant est de parvenir à les intégrer dans le contexte de l’entreprise et de ses activités, précise Eva Gram, Head of Codit Luxembourg, l’entité de Proximus Luxembourg dédiée à la transformation numérique des organisations. Dans ce sens, il est important de mettre en œuvre une approche pragmatique, en lien avec les enjeux de l’organisation.»
L’intelligence artificielle va considérablement transformer nos manières de travailler.
De nouveaux leviers d’amélioration des performances
Les solutions d’intelligence artificielle, d’analyse des données ou encore d’automatisation, contribuent à améliorer l’efficience opérationnelle ou encore le développement commercial. Leur bonne intégration permet de soulager les collaborateurs et renforcer les capacités des équipes dans de nombreux domaines comme dans la vente et le marketing, la gestion des risques, les ressources humaines, la logistique, etc.
«Mettre en œuvre ces solutions implique toutefois de développer une culture de l’innovation et de la donnée à l’échelle des organisations, poursuit Eva Gram. Les acteurs qui tirent actuellement pleinement avantage de ces technologies sont ceux qui, depuis plusieurs années, se sont inscrits dans une démarche d’innovation continue. Ils ont développé une maîtrise des données auxquelles ils ont accès dans l’optique de les valoriser. Cela ne s’acquiert pas du jour au lendemain. Il faut procéder par étape.»
À l’heure actuelle, cette culture de l’innovation fait encore défaut dans la plupart des organisations. «Il s’agit pourtant de prérequis qui permettront d’envisager des stratégies mettant en œuvre des solutions technologiques telles que l’intelligence artificielle», ajoute Eva Gram.
À l’heure actuelle, cette culture de l’innovation fait encore défaut dans la plupart des organisations.
Procéder progressivement pour gagner en maturité
Cette culture de l’innovation s’exprime notamment à travers une approche «try-fail». «Il ne s’agit pas d’opérer une révolution, mais au contraire d’envisager un changement pas à pas. En commençant avec des projets de petite envergure, on peut progressivement appréhender de nouvelles solutions technologiques en impliquant l’ensemble des personnes concernées par la transformation. Le premier défi est d’identifier les cas d’usage intéressants, relativement faciles à mettre en place et dont on peut aisément évaluer les résultats», précise Eva Gram. En la matière, Codit accompagne les acteurs désireux de s’inscrire dans une telle démarche, partant de la compréhension des enjeux business pour mieux identifier de nouveaux cas d’utilisation de la technologie.
Considérer l’ensemble des dimensions du changement
Faire évoluer la culture d’une organisation ne peut se faire sans le soutien des dirigeants ou un réel engagement en faveur de l’intégration des nouvelles technologies au service des objectifs poursuivis dans le cadre de l’activité. Progressivement, en considérant l’ensemble des dimensions inhérentes au changement, l’organisation va gagner en maturité. «On ne met pas en œuvre des solutions d’intelligence artificielle parce que c’est tendance, mais parce que cela répond à de réels enjeux business. Tout projet doit poursuivre des objectifs précis et mesurables, ajoute Eva Gram. Très rapidement, on comprend alors que la réussite d’un projet de transformation ne dépend pas uniquement des solutions techniques ou technologiques mises en œuvre. Il est nécessaire d’accompagner le changement, de former les équipes, de faire évoluer les compétences.»
Des enjeux de gouvernance, de gestion des risques ou de compliance doivent aussi être considérés. «Si l’on prend le cas de l’intelligence artificielle, une donnée incomplète, de mauvaise qualité ou encore obsolète peut conduire à des prises de décision caduque ou encore alourdir les opérations. De nouveaux risques doivent dès lors être considérés», ajoute Eva Gram. Il est en outre essentiel de comprendre comment fonctionnent les solutions envisagées au regard des exigences règlementaires qui s’imposent à certains acteurs. En l’occurrence, tout n’est pas permis.
Le plus important, c’est de commencer
Au regard de l’accélération des développements technologiques et de leur intégration de plus en plus rapide au sein des organisations, les entreprises doivent investir dans cette transformation culturelle, technologique et organisationnelle, sans quoi elles risquent de souffrir d’une perte de compétitivité. «Ce changement ne s’opère pas facilement. Si, effectivement, il faut y aller petit à petit, il est surtout essentiel de commencer à s’engager dans cette voie. Plus les organisations attendront, plus elles auront du mal à combler le retard accumulé vis-à-vis du marché», conclut Eva Gram.