Nathalie Cravatte: «Le leader doit être un bon observateur, capable de déceler les comportements qui traduisent une baisse ou un manque de motivation.» (Illustration: Hadi Saadaldeen/Maison Moderne)

Nathalie Cravatte: «Le leader doit être un bon observateur, capable de déceler les comportements qui traduisent une baisse ou un manque de motivation.» (Illustration: Hadi Saadaldeen/Maison Moderne)

La motivation au travail, ça ne s’improvise pas. Quels en sont les facteurs-clés? Une bonne com­mu­nication, bien sûr, mais aussi un environnement de travail sain. Voici plusieurs pistes.

Pour Nathalie Cravatte, coach de vie professionnelle et consulting, la motivation des employés est intimement liée à la motivation du leader: «C’est le manager qui fait l’équipe, et non l’inverse. Il doit avoir envie de donner le maximum, pour que l’équipe ait envie de le suivre. Le leader doit donner du sens. D’où l’importance de définir des objectifs clairs. Si on ne sait pas pourquoi on fait les choses, le risque, c’est de voir décroître la motivation au sein de l’équipe.»

La clé pour insuffler du dynamisme? «La communication et l’exemplarité, poursuit Nathalie Cravatte. Le patron montre l’exemple, ‘Je vais au combat avec vous’. Les employés ne doivent pas non plus avoir peur de venir pousser la porte du leader. La communication doit être saine, claire et facile. Or, le principal problème observé en entreprise, c’est le manque de commu­nication. Le leader doit également donner des feed-back à ses employés, les valoriser. Les personnes doivent sentir qu’elles aussi sont actrices des bons résultats de l’entreprise.»

Un environnement sain

Bien communiquer, c’est aussi expliquer. «Dans le cas où une personne introduit une demande de congé tous les samedis, si le patron lui répond ‘non’, sans aucune explication, la personne risque de ne pas comprendre. Il faut lui expliquer que le samedi est tout simplement le jour le plus rentable pour l’entreprise.»

Le sentiment d’incompréhension est source de démo­tivation. «Le leader doit être un bon observateur, capable de déceler les comportements qui traduisent une baisse ou un manque de motivation, comme lorsque le travail ne fait pas/plus sens ou la personne ne se sent pas à sa place.»

Tout comme la communication, l’environnement général doit être, lui aussi, positif. «Il faut laisser aux employés la possibilité d’exprimer leurs idées, peu importe le niveau hiérarchique. Il arrive que certains employés soient en attente de formations, ou même d’un frigo, depuis plusieurs années, l’impact sur l’atmosphère générale peut se faire ressentir.»

Selon Nathalie Cravatte, lorsque les personnes se sentent écoutées, le regain de motivation est tangible. «Le personnel a besoin de reconnaissance, de valeurs, d’identité et de sentiment d’appartenance. Bien que la prise en compte des besoins des employés puisse être considérée comme une perte de temps par certains patrons, cette dimension signifie moins ou plus du tout de congé maladie et de turnover, et donc, entre 10 et 20% de chiffre d’affaires en plus.»