À l’horizon 2030, la zone du centre des expositions au Kirchberg va être complètement repensée pour laisser place à une nouvelle zone urbaine avec des bureaux, quelque 1.100 logements, des commerces et surtout un nouveau Luxexpo The Box.
Dans , la direction de Luxexpo The Box esquisse les contours de la prochaine structure. Pour cela, elle a décidé de s’inspirer de grands concepts et de lieux parfois étonnants que l’on peut trouver aux quatre coins du monde ou encore ici, au Luxembourg. «Au final, nous souhaitons avoir une identité propre, une signature», espère , directeur de Luxexpo The Box, en imaginant ce que sera le prochain bâtiment de sa structure, mais surtout ce que sera l’ensemble du quartier. Il a accepté de commenter neuf lieux dont il faudrait s’inspirer pour le prochain centre de congrès et d’expositions luxembourgeois.
Il faut tout de même rappeler que, si tous les acteurs impliqués dans ce dossier (à savoir principalement le Fonds Kirchberg, l’État, la Chambre de commerce et la Ville de Luxembourg) ont donné leur accord à la refonte complète du site accueillant actuellement Luxexpo The Box, les étapes seront nombreuses et longues.
En plus de l’élaboration d’un projet d’urbanisme sous la compétence du Fonds Kirchberg, il faudra procéder à la modification du plan d’aménagement général (PAG) puis à l’élaboration d’un plan d’aménagement particulier (PAP) et d’un remembrement parcellaire. Enfin, il faudra négocier de nouveaux baux emphytéotiques avec le Fonds Kirchberg, propriétaire du foncier.
Le Seattle Convention Center
La première inspiration est le Seattle Convention Center, qui, comme son nom l’indique, est un centre de congrès et d’expositions situé à Seattle, aux États-Unis.
«À certains égards, il a beaucoup de similitudes avec nous. En termes de surface au sol, de volumétrie, mais aussi dans le fait d’être enclavé dans un quartier existant. Il y a donc eu une réflexion sur la verticalité du lieu. Cela montre que le concept de verticalité existe et fonctionne dans un souci d’optimiser le foncier afin de ne pas se retrouver avec un énorme paquebot à l’horizontale. Le Seattle Convention Center a également su optimiser les volumes intérieurs entre les commerces, la gastronomie et les espaces extérieurs, alors qu’il est situé en centre-ville. Il y a eu un travail de déminéralisation pour aller vers une végétalisation des lieux. Et puis la structure est vitrée, c’est rare les centres de congrès et d’expositions qui sont autant ouverts sur l’extérieur», explique Morgan Gromy.
Le Mall of America
Deuxième inspiration, plus étonnante, le Mall of America. Autrement dit, le plus grand centre commercial des États-Unis.
«C’est un vieux concept et je ne valorise pas du tout l’offre que l’on peut y trouver. Mais c’est intéressant de voir comment un centre commercial est devenu un lieu touristique et même de vacances. On retrouve une offre commerciale, hôtelière, du loisir. C’est la mécanique des équilibres et les synergies qui sont intéressantes dans ce lieu, contrairement au contenu», souligne le directeur de Luxexpo The Box.
Le Showfields de New York
Troisième inspiration, le Showfields de New York. Surnommé le concept-store le plus intéressant du monde, le lieu accueille sur trois étages toutes les jeunes marques les plus tendance du moment.
«Le Showfields est un espace pas si vieux. On est en contact avec Tal Zvi Nathanel, le CEO du Showfields. On discute, on échange sur plusieurs sujets. Des concepts promotionnels aux besoins d’un port d’attache temporaire pour des marques qui sont nées dans le digital et qui ne veulent pas d’engagement avec un bail, une durée et autre. Ce que fait le Showfields est aussi très intéressant dans la mesure où il permet d’apporter une nouvelle temporalité sur un carrefour entre l’online et le offline», décrit Morgan Gromy.
Le laboratoire d’agriculture urbaine du Palais des congrès de Montréal
Quatrième et cinquième inspiration, le laboratoire d’agriculture urbaine du Palais des congrès de Montréal et la ferme urbaine de la porte de Versailles à Paris.
«Ce sont deux sites qui sont assez vieux et qui ont eu le même souci, celui de se déminéraliser pour se végétaliser. Dès lors, on se retrouve dans le fameux concept du donnant-donnant. Cette notion de pouvoir utiliser localement la production du site pour la partie gastronomie par exemple. On est sur du circuit très court. À Paris, on parle tout de même de 14.000m² de ferme urbaine. Sur les deux sites, on voit une réelle volonté d’ouvrir le lieu sur la ville, de décloisonner. C’est vraiment très intéressant», commente Morgan Gromy.
Le Old Spitalfields Market
«Ici, ce qui est inspirant, c’est la programmation du lieu et son équilibre. C’est 7 jours sur 7, le site et l’offre commerciale ne sont jamais fermés. C’est très intéressant de travailler à l’installation d’un événement et qu’en même temps toute l’activité autour continue de fonctionner. On est sur l’optimisation de la gestion du temps, il n’y a pas de période ‘morte’. Ce qui est intéressant aussi, c’est qu’ils arrivent à faire des marchés, des salons B2B, des conférences et événements promotionnels en plus de concerts. Ce qui est étonnant, c’est cette capacité à travailler dans un univers en même temps qu’un autre univers. Et l’un va apporter de la valeur à l’autre, créant un lieu très dynamique», décrit Morgan Gromy.
L’aéroport de Singapour
Septième inspiration, la végétalisation à l’extrême de l’aéroport Changi de Singapour. «On est dans la sublimation à l’extrême de la végétalisation. Avec cette notion de la nécessité de végétaliser, certains vont vraiment très loin. Aujourd’hui, c’est un lieu qui interpelle. Nous avons un projet de végétalisation de l’une de nos salles et, sans aller dans la même démesure qu’à Singapour, on peut y trouver les dernières tendances en la matière et l’on se doit de s’y intéresser pour comprendre comment cela fonctionne. Outre la végétalisation, c’est aussi le travail sur la lumière et la connexion de ce hub aéroportuaire avec l’extérieur qui sont impressionnants. L’espace intérieur est assimilé à un espace extérieur», explique Morgan Gromy.
Rout Lëns à Esch-sur-Alzette
Retour au Luxembourg pour l’avant-dernière inspiration pour le futur Luxexpo The Box.
«Après avoir fait le tour du monde, on se retrouve à Esch-sur-Alzette avec Rout Lëns. Un projet local qui montre l’importance de l’enracinement au local, à son histoire, à ses acteurs. L’équilibre entre le logement, l’associatif, l’enseignement, la vie de quartier. C’est ce dont nous avons besoin pour mieux vivre. Alors même si on peut trouver des inspirations à l’autre bout du monde, on peut aussi trouver de bonnes intentions ici, au Luxembourg», commente le directeur de Luxexpo The Box.
Le Futurium de Berlin
Enfin, dernier lieu inspirant, le Futurium de Berlin, qui est un centre d’expositions interactives ayant un angle marqué sur les problèmes majeurs à venir comme le climat, le logement, l’alimentation et la technologie.
«Il sacralise ce que nous développons dans le livre blanc. De l’économie à associer à notre infrastructure, l’innovation, le trait d’union entre la création et l’entrepreneuriat. C’est une caisse de résonance de l’avant-garde dans des formats très différents. Ce ne sont pas juste des objets que l’on présente, il y a des expériences, du live, des workshops, etc. Finalement, c’est un lieu alliant la créativité et l’événementiel au service du développement économique. C’est aussi vers ça que nous souhaitons amener le Luxexpo The Box de demain», termine Morgan Gromy.