Le Luxembourg tient à la présence des institutions européennes – ici, le Parlement européen et la Cour des comptes – sur son sol mais doit affronter des vents contraires. (Photo : Matic Zorman / archives Maison Moderne)

Le Luxembourg tient à la présence des institutions européennes – ici, le Parlement européen et la Cour des comptes – sur son sol mais doit affronter des vents contraires. (Photo : Matic Zorman / archives Maison Moderne)

Le ministre des Affaires étrangères et européennes, Jean Asselborn, tente d’apaiser les inquiétudes soulevées par les révélations de Paperjam sur la désaffection croissante du site luxembourgeois par les fonctionnaires européens.

Fervent promoteur de l’idée européenne, pays fondateur de la première Communauté économique européenne, le Grand-Duché s’enorgueillit d’accueillir plusieurs institutions européennes sur son sol – dont la Cour de justice de l’UE et sa nouvelle terrasse panoramique permettant d’embrasser du regard ses trois voisins.

Cette présence prestigieuse doit toutefois être préservée et défendue face aux vents contraires, qu’il s’agisse d’une désaffection des fonctionnaires européens  qu’à Bruxelles ou d’une  dans laquelle la capitale belge prend l’avantage, comme le relatait Paperjam ces derniers mois. M. Asselborn avait d’ailleurs déjà répondu à une , soulignant la difficulté de dissocier le statut des fonctionnaires basés à Bruxelles et à Luxembourg. La Commission européenne a entre-temps évoqué qui n’implique pas de modifier le statut de la fonction publique européenne.

Trois questions parlementaires

La perte d’attractivité du siège luxembourgeois a inspiré trois questions parlementaires venant des rangs du CSV, soumises par Laurent Mosar, Léon Gloden et plus récemment Viviane Reding concernant le Parquet européen.

M. Gloden a ainsi interrogé M. Asselborn (LSAP) sur l’existence d’un «malaise entre Bruxelles et Luxembourg», craignant que «le siège [soit] politiquement évidé de l’intérieur», et s’est enquis des «mesures concrètes» prises par le gouvernement depuis octobre 2019 – date d’une première question parlementaire au sujet de l’écart de pouvoir d’achat des fonctionnaires basés à Luxembourg et à Bruxelles après que l’Union syndicale Luxembourg .

Le gouvernement travaille activement afin de consolider et de développer le siège toujours davantage, par exemple, en tirant profit des synergies potentielles entre pôles d’excellence et développements économiques au niveau national.
Jean Asselborn

Jean Asselbornministre des Affaires étrangères et européennes

«Il n’appartient pas au gouvernement de s’exprimer sur d’éventuelles discussions internes des institutions européennes», répond M. Asselborn. «Les quelque 14.000 fonctionnaires et agents des institutions européennes installées ou ayant leur siège au Luxembourg tout comme les projets immobiliers de grande envergure des institutions européennes en cours témoignent de l’engagement à long terme des institutions envers la capitale européenne de Luxembourg.»

Il assure que «le gouvernement travaille activement afin de consolider et de développer le siège toujours davantage, par exemple, en tirant profit des synergies potentielles entre pôles d’excellence et développements économiques au niveau national» et cite «l’implantation en cours au Luxembourg de nouvelles structures créées au niveau européen telles que le Parquet européen et l’entreprise commune européenne pour le calcul à haute performance (EuroHPC)».

Prochaine entrevue avec Johannes Hahn

Et ce alors que le Parquet européen pâtit justement de profondes difficultés à recruter le personnel nécessaire pour mener à bien sa mission de traquer la fraude touchant le budget de l’UE, .

Le ministre LSAP annonce par ailleurs une prochaine rencontre avec le nouveau commissaire européen au budget et aux ressources humaines, Johannes Hahn, au cours de laquelle il compte évoquer des développements potentiels, y compris dans d’autres domaines tels que la santé et la recherche.

La question de Laurent Mosar concernant , révélé par Paperjam, n’a pas encore reçu de réponse.