Aiva Technologies a su utiliser les mécanismes d’aides publiques pour orchestrer ses démarches innovantes dans le domaine de la création musicale.  (Photo: Lance Bachelder)

Aiva Technologies a su utiliser les mécanismes d’aides publiques pour orchestrer ses démarches innovantes dans le domaine de la création musicale.  (Photo: Lance Bachelder)

La loi du 17 mai 2017 relative à la promotion de la RDI fête ses deux années d’existence. Le mécanisme a permis l’accompagnement de près d’une centaine d’entreprises dans leurs démarches d’innovation, en leur rendant la vie plus facile.

Entrée en vigueur en juin 2017, la loi du 17 mai 2017 constitue l’un des maillons-clés de la stratégie de diversification économique du Luxembourg. Cet instrument a été conçu pour inciter les entreprises à innover, que ce soit dans le développement de nouveaux services ou produits, ou encore dans l’amélioration des processus de production, afin de leur procurer des avantages en termes de compétitivité.

La nouvelle loi RDI a ainsi permis d’appliquer des régimes dédiés aux PME, comme la protection de la propriété industrielle, le service de conseil et d’appui à l’innovation ou encore le régime dédié aux jeunes entreprises innovantes.

Davantage de projets soutenus

En 2018, la première année «pleine» d’effet de la loi, 86 projets ou programmes ont été avisés pour un montant de dépenses prévu en Recherche, Développement et Innovation de plus de 100 millions d’euros, et un montant d’aide accordé de près de 34 millions d’euros. Comparé à 2017, le nombre de projets avisés a augmenté de 8% et 11 d’entre eux ont excédé le montant d’un million d’euros.

Les trois quarts des financements alloués ont concerné trois secteurs d’activité plus spécifiques: l’ICT (31%), l’Industrie 4.0 (26%) et les Matériaux (24%).

Cette loi dite «Loi RDI» se veut exhaustive. «Les règles de l’Union européenne en matière d’aides d’État ont été transposées à l’identique, de sorte que nous proposons le cadre réglementaire le plus complet qui soit», analyse Marco Walentiny, chargé de la Direction de la Recherche et de l’Innovation au sein du ministère de l’Économie.

Un accent particulier est mis sur la collaboration avec d’autres entreprises ou des centres de recherche publics, et sur la possibilité de partager des installations.

Marco Walentinyministère de l'Économie

«Notre dispositif couvre toute la chaîne de l’innovation, y compris pour des PME dont la démarche d’innovation serait inédite et pour lesquelles nous pouvons cofinancer l’intervention d’un expert externe.» Toutes les étapes suivantes sont également couvertes, depuis les études de faisabilité jusqu’aux développements technologiques en eux-mêmes. «Un accent particulier est mis sur la collaboration avec d’autres entreprises ou des centres de recherche publics, et sur la possibilité de partager des installations, des équipements ou des laboratoires de recherche», précise M. Walentiny.

Ce dernier point est loin d’être anodin: il permet, de la sorte, la mise en commun d’infrastructures de recherche qui ne sont pas utilisées en permanence, de manière à permettre une répartition des financements et rendre moins coûteuse leur mise en œuvre.

Les entreprises, quelle que soit leur taille, peuvent prétendre à bénéficier de telles aides, à la condition principale de ne pas être considérées comme étant «en difficulté»; c’est-à-dire si plus de la moitié de leur capital social souscrit a disparu en raison des pertes accumulées ou bien si, à plus forte raison, elles font déjà l’objet d’une procédure collective d’insolvabilité ou bénéficient d’une aide au sauvetage.

Au côté des entreprises

Si les entreprises intéressées peuvent évidemment solliciter directement de tels mécanismes d’aide, elles peuvent aussi se faire accompagner gratuitement par l’équipe R&D and Innovation Support de Luxinnovation. «Nos conseillers disposent d’une connaissance approfondie des programmes de financement nationaux et européens, et peuvent ainsi guider les entreprises, quelle que soit leur taille ou leur activité, dans la structuration de leurs projets», explique Marc Ferring, director R&D and Innovation Support chez Luxinnovation.

«Ainsi, nous sommes en mesure de définir, ensemble, les solutions les mieux adaptées à leurs besoins. Cela peut aussi passer par un de nos programmes de performance Fit 4.»

Ces programmes peuvent en effet constituer un tremplin pour les entreprises susceptibles de faire appel à un tel mécanisme d’aide. «Elles peuvent ainsi se rendre compte de l’impact que peut avoir une démarche d’innovation et, par conséquent, aller plus loin dans le cadre de la loi de 2017», note M. Ferring.

Le savoir-faire et les conseils pertinents que nous avons reçus de Luxinnovation nous ont permis de gérer plus facilement ce processus complexe de demande d’aide.

Tobias Kühnechief scientific officerPM-International

C’est ainsi, par le biais du programme Fit 4 Start, que la société Aiva Technologies, qui développe des algorithmes basés sur l’intelligence artificielle pour composer des musiques, est entrée dans une démarche accélérée d’innovation. «Nous avons reçu 150.000 euros au terme des 16 semaines de coaching. Cela nous a permis dans un premier temps de boucler une levée de fonds auprès, notamment, de Kima Ventures, le fonds de Xavier Niel», témoigne Pierre Barreau, un des fondateurs d’Aiva.

«Nous avons ensuite travaillé avec Luxinnovation pendant trois mois, début 2018, sur la préparation d’un dossier dans le cadre du régime ‘Innovation de procédé et d’organisation’. Nous avons pu obtenir une aide supplémentaire du ministère de 450.000 euros pour cofinancer un projet de recherche dont nous avons déjà réalisé la moitié.»

Dans un tout autre domaine, la société PM-International, basée à Schengen, et qui développe et commercialise des compléments alimentaires et des cosmétiques haut de gamme, a également fait appel à Luxinnovation pour être accompagnée dans le cadre de deux dossiers pour le cofinancement de deux projets de recherche, dont l’un en partenariat avec le List.

«Nous savons qu’une telle démarche peut nous donner un avantage concurrentiel décisif», explique le Dr. Tobias Kühne, chief scientific officer chez PM-International. «Le savoir-faire et les conseils pertinents que nous avons reçus de Luxinnovation nous ont permis de gérer plus facilement ce processus complexe de demande d’aide. Au final, nous avons pu obtenir un financement public pour un volume de projets en cours de 1,1 million d’euros.»