La start-up i-Virtual a été désignée Start-up de l’année pour sa solution Caducy.  (Photo: i-Virtual/Linkedin)

La start-up i-Virtual a été désignée Start-up de l’année pour sa solution Caducy.  (Photo: i-Virtual/Linkedin)

La première édition de la Healthcare Week Luxembourg s’est terminée vendredi soir par la remise des HWL Awards dans trois catégories: i-Virtual (Start-up de l’année), le Centre François-Baclesse (projet médical de l’année) et SSWHG Ireland (projet innovant de gestion hospitalière. Rendez-vous en 2024.

Des panels, des discussions, des démonstrations, des conférences… Le futur de la santé s’écrit bien aujourd’hui: démonstration faite ces derniers jours à Luxexpo à l’occasion de la première Healthcare Week Luxembourg, à l’initiative de la FHL. Plus de 2.500 visiteurs ont été enregistrés sur les trois jours à Luxexpo.

Les organisateurs ont déjà annoncé les dates de la deuxième édition, qui se tiendra du 2 au 4 octobre 2024. Dans le même temps, la FHL, avec l’appui de l’Association européenne des directeurs d’hôpitaux, organisait les HWL Awards, trois prix destinés à récompenser l’innovation. Quinze candidats avaient soumis leurs projets dans trois catégories: la start-up de l’année, le projet médical de l’année et le meilleur projet innovant de gestion hospitalière. Parmi eux, des Luxembourgeois, mais pas que, qui ont pu «pitcher» leurs projets tout au long de l’événement, sur scène. 

La Start-up of the year est française

La start-up i-Virtual a été désignée Start-up de l’année pour son outil Caducy. Spécialisée dans la mesure des signes vitaux, cette start-up a été lancée par le professeur Alain Pruski qui menait des recherches visant à aider les personnes autistes, et par le Dr Abdelhak Moussaoui, passionné par les algorithmes. Aujourd’hui, elle implique une vingtaine de personnes et constitue une équipe pluridisciplinaire. Son outil, Caducy, qui lui a valu la récompense a été développé après cinq années de recherche et développement. C’est un dispositif médical qui permet de mesurer les signes vitaux via un selfie vidéo de 30 secondes.

Pour ce faire, i-Virtual exploite plusieurs techniques innovantes qu’elle combine entre elles. Il s’agit de la photopléthysmographie sans contact, et l’analyse du signal. Cela permet de détecter l’onde du pouls qui, une fois traité, permet de déduire la fréquence cardiaque instantanément. Des algorithmes qui sont appliqués à la zone située sous le menton permettent de calculer le rythme respiratoire en analysant les mouvements de la cage thoracique. Le dispositif doit encore être peaufiné de manière à pouvoir mesurer la pression artérielle, en utilisant l’intelligence artificielle. Cette solution d’e-santé peut être intégrée dans des plateformes facilement, nécessitant seulement une page web.

Le dispositif Caducy a fait l’objet d’une étude clinique dans la Grande Région, au CHU de Nancy, sur plus de 1.000 patients. L’outil s’adresse plutôt aux professionnels de santé qu’aux patients et ne propose pas d’application à destination de ces derniers. Pour l’heure, il n’a pas encore été validé cliniquement sur les enfants et privilégie donc les patients de 18 à 80 ans. 

Deux autres candidats étaient en lice dans cette catégorie; la spin-off du SnT de l’Université, Wavy Meet, avec sa plateforme de réhabilitation cardiaque à distance, et MediNation, un site d’offres d’emploi spécialement pour les métiers de la santé et de l’action sociale au Luxembourg, lancé par Patrick Kersten. 

Le projet médical de l’année au Centre François-Baclesse

Le Centre de radiothérapie François-Baclesse a reçu l’award du projet médical de l’année pour son programme d’excellence en chirurgie/radiothérapie. À noter que ce projet a également reçu le prix spécial du ministère de la Sécurité sociale. Ce projet offre des modules de formation en chirurgie, médecine d’urgence et cancérologie-radiothérapie à destination des médecins et des manipulateurs de radiologie. Cet enseignement est basé sur des méthodes pédagogiques innovantes (robots, e-learning).

D’autres partenaires sont impliqués dans le projet, tels que l’Université de Lorraine, l’Université et le CHU de Liège, le CHRU de Hombourg/Sarre ou encore l’Université de la Sarre. Ce projet marque la première collaboration transfrontalière coordonnée en matière de formation de médecins. 3,5 millions de personnes sont prises en charge pour un cancer chaque année en Europe, et environ 3.000 au Luxembourg.

Dans le même temps, la FHL note que «respectivement une dizaine d’oncologues radiothérapeutes, une dizaine de physiciens médicaux et 60 ATM sont formés dans la Grande Région chaque année avec très peu d’échanges transfrontaliers». C’est donc face à cette hétérogénéité de formation entre les pays et face au besoin d’harmonisation que ce projet a été lancé.

Deux autres candidats étaient en lice dans cette catégorie: le nouveau réseau ParkinsonNet Luxembourg qui souhaite connecter à l’échelle nationale les différents professionnels impliqués dans le traitement et le soin des patients atteints de la maladie de Parkinson; et l’Université de Luxembourg, pour son projet Personalized OrthoCare pour faire progresser le traitement des fractures pelviennes. 

Le meilleur projet innovant de gestion hospitalière illustré en Irlande

Dans cette troisième catégorie, c’est le Groupement Hospitalier Sud/Sud-Ouest en Irlande (SSWHG Ireland) qui a été désigné, pour son programme Transforming Theatre. Cette initiative destinée à améliorer la prise en charge périopératoire est menée dans dix hôpitaux du groupement sud/sud-ouest en Irlande. Cette approche a pour but d’identifier et d’améliorer les flux de patients dans les blocs opératoires. Cela passe par la mise en place d’un système de mesures standardisées. L’objectif est d’aligner les processus d’examens, fournir une méthodologie structurée d’amélioration, fournir de la formation…

Les blocs opératoires sont des environnements complexes, à risque et gourmands en ressources. Ils mobilisent d’ailleurs des compétences diverses. Il s’agit donc de mettre en place une gestion prudente pour garantir la meilleure utilisation de ces espaces. 

Deux autres candidats étaient en lice dans cette catégorie: l’hôpital général Maria Middelares de Gand, pour son système de recouvrement rapide dans le cadre de l’optimisation du flux des patients, et le CH Emile Mayrisch pour sa cellule de planification, un service de support pour l’accessibilité de la centrale de prise de rendez-vous pour les examens d’imagerie médicale.