Laurent Marochini, Responsable de l’Innovation chez Société Générale Securities Services Luxembourg. Crédits : Olivier Minaire Photography

Laurent Marochini, Responsable de l’Innovation chez Société Générale Securities Services Luxembourg. Crédits : Olivier Minaire Photography

L’innovation est un atout incontournable pour rester compétitif dans un monde en perpétuelle évolution. Cependant, il est déterminant de concilier les enjeux auxquels les entreprises font face tout en faisant preuve de sélectivité afin d’atteindre ses objectifs.

La digitalisation du secteur financier, en particulier le métier d’asset servicer, s’est accélérée ces dernières années, notamment à la suite de la pandémie, mais aussi des nouvelles technologies omniprésentes dans notre quotidien. Le sujet de l’intelligence artificielle (IA) générative est sur toutes les lèvres, tant les promesses d’efficacité sont grandes.

Dans ce contexte, l’ABBL1 en collaboration avec Société Générale a publié en mai 2024 sa deuxième enquête sur l’adoption de l’IA générative dans le secteur financier. 94% des banques au Luxembourg considèrent l’IA générative comme une opportunité.

La course à l’innovation ouvre de nouvelles opportunités tout en créant des défis pour les acteurs traditionnels. Dans ce contexte, le dilemme de l’innovation se pose: comment trouver le juste équilibre entre l’innovation et la sélectivité, tout en prenant en compte les contraintes financières auxquelles les entreprises font face?

Pourquoi changer?

L’innovation est essentielle pour rester compétitif dans un environnement qui est à la fois concurrentiel, mais aussi en constante évolution. Les assets managers qui sont les principaux clients des assets servicers ont les mêmes contraintes et attendent de leur prestataire innovation, compétitivité et qualité de services. Les nouvelles technologies permettent en particulier de répondre à ces besoins changeants. Là où l’intelligence artificielle pourrait être considérée comme le meilleur outil de productivité, la blockchain et la tokenisation permettront quant à eux de redéfinir de nouveaux modèles d’affaires. Ces deux technologies ne sont pas en compétition, mais plutôt complémentaires pour rechercher ses «zones d’océan bleu et rouge», définies par les chercheurs Chan Kim et Renée Mauborgne en 2005 dans leur ouvrage «Stratégie Océan Bleu: comment créer de nouveaux espaces stratégiques». L’océan rouge représente le marché existant, où les entreprises luttent pour obtenir une part de marché en se concurrençant les unes avec les autres. Cela crée un environnement concurrentiel intense, où les entreprises rivalisent principalement sur les prix et les fonctionnalités. En revanche, l’océan bleu représente un espace de marché non exploré, où les entreprises créent de nouveaux marchés en offrant des produits ou des services uniques et innovants. Dans l’océan bleu, la concurrence est moins intense, car les entreprises créent un espace de marché incontesté.

SGSS Luxembourg a ainsi participé en novembre 2022 à l’émission d’une obligation de la Banque européenne d’investissement en tant que teneur de compte. Nous avons en parallèle poursuivi nos efforts d’automatisation avec l’IA et d’amélioration de l’expérience client. SGSS a ainsi été récompensé en 2024 par Celent2 pour sa transformation digitale, et notamment pour son portail client mySGSS.

L’innovation dans un contexte de sélectivité

Cependant, cette course à l’innovation peut générer des investissements importants et le secteur financier fait face à des contraintes financières strictes. Il est donc crucial de faire preuve de sélectivité dans le choix des initiatives d’innovation à entreprendre, en privilégiant celles qui apportent une réelle valeur ajoutée, un retour sur investissement significatif ou qui permettent de générer une expérience client sans précédent. Cela nécessite une analyse approfondie des projets et de pouvoir concilier d’un côté les besoins des clients, les tendances du marché, la stratégie de l’organisation avec une évaluation rigoureuse des coûts et d’un autre côté, les bénéfices potentiels de chaque projet d’innovation avec les ressources de développement et projets associés. Chez SGSS, tout projet suit une méthodologie de Lean Portfolio Management (LPM) pour assurer cette sélectivité.

Quels risques?

Il est donc important de ne pas considérer l’innovation comme une fin en soi, mais comme un moyen pour atteindre ses objectifs au service d’une expérience client irréprochable. La non-maitrise de l’innovation peut entraîner des risques importants, notamment en termes de sécurité des données et conformité règlementaire. Le juste équilibre entre innovation et prudence est donc une des clés du succès pour les organisations.

En définitive, l’innovation est un moteur essentiel de croissance et de compétitivité, mais elle doit être menée de manière réfléchie et stratégique. La sélectivité sera la clé du succès pour concilier ces enjeux.

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Laurent Marochini - Responsable de l’Innovation chez Société Générale Securities Services Luxembourg.

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