Certes, , mais, à 6,8%, il demeure à des niveaux sensiblement plus élevés que ceux observés ces dernières années. Sans surprise, les prix des transports (+12,3%) et de l’énergie (+8,9%) figurent comme les pourvoyeurs les plus importants de cette hausse du coût de la vie au Luxembourg, selon les données du Statec publiées cette semaine.
L’institut de statistiques divise l’indice des prix à la consommation en divisions, groupes, classes et sous-classes qui offrent une lecture plus affinée, mais aussi plus nuancée, du phénomène de hausse des prix. Il faut dire que . En pourcentage, cela donne une lecture théorique dans laquelle les transports figurent comme la principale charge de dépense, avec 180,7 points, soit 18% de l’ensemble. Ce poste est plus conséquent que les biens et services divers (13%), le logement et les charges énergétiques (13%), ainsi que l’alimentation (13%). Mais dans la mesure où les produits énergétiques se retrouvent aussi bien dans la catégorie des transports que ceux des charges, le Statec précise que «la pondération des produits énergétiques est de 8%».
Mais revenons au mois de juillet. C’est dans la division dédiée aux vêtements et chaussures que l’inflation a été la moins marquée (+0,7% sur un an), effet oblige. «La variation mensuelle est fortement influencée par les soldes d’été, qui affectent en particulier les articles d’habillement, mais aussi les meubles, la bijouterie et l’horlogerie», ajoute encore le Statec.
Pourtant, au regard des groupes, les prix ont augmenté quasiment partout, à l’exception des équipements de téléphonie (-3%) et d’informatique, de photographie et d’audiovisuel (-0,7%). Ailleurs, les prix se sont stabilisés ou ont augmenté, à des niveaux très variables.
Les trois groupes signant la plus forte inflation annuelle en juillet 2022 sont l’utilisation des véhicules personnels (+19,8%), l’énergie (+26,9%) et les voyages à forfait (+27,3%). Le lien avec la flambée des coûts de l’énergie transparaît de ces tendances, mais soulignons toutefois que parmi les plus fortes hausses tarifaires figurent les services d’hébergement (+14,8%), les services financiers (+12,5%) et les services de consultation externe (+8,9%). Bref, la hausse des prix attribuée à des éléments au début de la chaîne de consommation, comme l’approvisionnement et l’énergie, se répercute sur des postes où un lien de cause à effet est moins évident à déceler.
L’alimentation, un poids lourd
Clairement, manger coûte plus cher: les produits alimentaires et boissons non alcoolisées s’affichent en hausse annuelle de 7,5% et, dans le détail, les produits alimentaires connaissent une inflation de 7,8%, les restaurants et cafés de 6% et les boissons non alcoolisées de 5%.
Mais un coup d’œil par classes montre que ce sont surtout les graisses et huiles qui sont les plus exposées à l’inflation (+15,6%). Viennent ensuite la viande (+10,8%), les poissons et fruits de mer (+9,9%) et les pains et céréales (+9,6%).
Certains aliments ne sont pas logés à la même enseigne: en juillet, le prix des fruits s’est contracté de 0,4% au Luxembourg et certains produits ont augmenté moins vite que le taux d’inflation. C’est par exemple le cas des bières (+2,7%), des vins (+3,2%), des boissons non alcoolisées (+3,6%), mais aussi du sucre et des confiseries (+4,8%), des biens affectés, comme tous, par les tensions d’approvisionnement, mais aussi la flambée des coûts d’emballage et de logistique.
«Un effet des promotions est tout à fait possible, mais des effets saisonniers peuvent aussi expliquer les variations mensuelles des produits alimentaires. Par exemple, les fruits frais ont diminué de 1,5% en juillet par rapport à juin», précise le Statec. Ce dernier reçoit les données des passages en caisse par les distributeurs actifs au Luxembourg. «Au total, plus de 66.000 prix entrent dans le calcul mensuel de l’IPC, +/- 7.600 prix par la collecte traditionnelle et plus de 58.000 prix par les données de passage en caisse (‘scanner data’).»
L’analyse par sous-classes des produits témoigne d’une baisse des prix des légumes surgelés (-2,1%), des fruits frais (-1,6%) et des spiritueux et liqueurs (-1%). Il n’empêche, la tendance est majoritairement ascendante sur les prix. Signalons la flambée des prix des autres huiles alimentaires (+28,8%), des pâtes alimentaires (+19, %) et du poisson frais (+16%). Si ces hausses sont marquées, elles semblent marginales au regard de l’évolution annuelle du prix du mazout de chauffage (+81,9%), de l’énergie thermique (+53,9%) et du diesel (+50,9%).
Clairement, la flambée des prix n’est pas une illusion, mais une réalité. Force est de constater qu’elle n’est pas uniformisée, mais que les prix de l’énergie confirment bien leur rôle de moteur dans la spirale inflationniste que nous traversons, bien que leur poids total soit – rappelons-le – de l’ordre de 8% de l’ensemble de l’indice des prix à la consommation. De là à dire que la hausse des prix de l’énergie fait tache d’huile, il n’y a qu’un pas.