Sébastien Denis, directeur Conseil services, CGI Luxembourg. (Photo: CGI Luxembourg)

Sébastien Denis, directeur Conseil services, CGI Luxembourg. (Photo: CGI Luxembourg)

Il est loin le temps du fordisme et du taylorisme, cette époque dont Charlie Chaplin se moquait dans Les Temps modernes. Aujourd’hui, nous parlons de la 4e révolution industrielle, l’industrie 4.0 ou smart manufacturing, dont l’IA, le Big Data et la cybersécurité sont les piliers.

Alors qu’en 1974, la part de la sidérurgie représentait encore 25% de l’économie luxembourgeoise, elle n’en représentait plus que 12% en 1975 suite à la crise liée au premier choc pétrolier. Plus tard, en 2016, l’industrie ne pesait plus que 7,2% du PIB du pays à opposer aux 27,3% pour les activités financières, selon Eurostat. L’industrie est bien présente au Grand-Duché: avec respectivement 4.120 et 3.450 salariés au 1er janvier 2018, ArcelorMittal et Goodyear font partie des dix premiers employeurs du pays. La notion d’industrie elle-même a évolué ces dernières années avec l’arrivée des nouvelles technologies, du Big Data et du concept d’écologie vertueuse.

Une abondance de technologies au service de la réduction des coûts

Jamais les nouvelles technologies n’ont été aussi abondantes et abordables. En même temps, la capacité à recueillir, distribuer, relayer et analyser l’information s’est considérablement améliorée. Bientôt, nous visualiserons l’impact de la 5G sur nos modes de vie. La 5G va devenir l’accélérateur qui va permettre de lancer le mode applicatif de l’industrie 4.0, tout comme le smartphone a révolutionné le marché du téléphone portable dans le monde. Pour certaines industries, l’amélioration exponentielle de la bande passante permettra de réduire les temps de latence pour les processus industriels, les flux vidéo, la garantie de la continuité des applications critiques, sans parler des objets connectés.

Une chaîne d’approvisionnement intelligente qui intègre le numérique permet d’obtenir un degré de collaboration et une visibilité en temps réel et de bout en bout afin de répondre aux attentes grandissantes des clients. Concrètement, certaines études récemment réalisées affirment que, si un industriel est en mesure de prendre en compte toutes les données de son usine, il sera en mesure de réaliser des économies d’énergie supplémentaires en optimisant les processus, en automatisant certaines tâches et en optimisant les quantités produites en s’adaptant à la demande.

Une adaptation des métiers de l’industrie

N’oublions pas que toutes ces technologies sont au service de l’Homme. Même si, durant les révolutions industrielles, la place de l’humain a été mise au second plan, il ne faut pas oublier que les conditions de travail ont également connu une véritable évolution ou «révolution». Il suffit pour cela de visiter une usine aujourd’hui pour s’en rendre compte: les tâches répétitives sont automatisées, ce qui laisse la place à des métiers valorisants et à plus forte valeur ajoutée.

De même, si l’IA prémâche la réflexion analytique, elle n’est qu’un outil pour l’Homme, qui garde son plein pouvoir décisionnel: l’IA permet d’agir plus rapidement et au bon moment. Ainsi, les outils et les processus évoluent et les humains doivent aussi se mettre à jour en se formant et en accompagnant cette nouvelle ère.

Vers une production flexible et évolutive

Le rêve de l’industriel consiste à obtenir une production flexible, évolutive et à la carte: pour cela la smart manufacturing est la voie royale. L’adoption des principes de l’industrie 4.0 devient une nécessité. Les dirigeants de demain doivent être prêts à se doter d’une nouvelle structure organisationnelle. Dans ce nouvel ordre économique, l’industrie 4.0 transformera le visage de l’ensemble du système industriel, tant son architecture et sa structure organisationnelle que les produits, services et modèles opérationnels, tout en permettant d’accélérer la transition écologique.

L’élaboration et la mise en œuvre de ces solutions se feront certes de manière progressive en s’inscrivant dans une tendance à long terme, mais la conjoncture est déjà favorable. Les entreprises qui ne sont pas au fait des nouvelles technologies et qui n’investissent pas dans des projets pilotes perdront leur avantage concurrentiel et rateront l’occasion d’être à la tête de la transformation qui balaie actuellement le secteur de l’industrie.

Cet article a été rédigé pour  de l’édition magazine de  qui est parue le 17 décembre 2020.

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