Pascal Denis, Head of Advisory, KPMG.  (Crédit: KPMG)

Pascal Denis, Head of Advisory, KPMG.  (Crédit: KPMG)

La crise sanitaire et économique a fait prendre conscience aux gestionnaires de fonds et sociétés de gestion de la nécessité d’accélérer leur transformation numérique. Moteur de leur croissance future, la technologie les invite à repenser les modèles d’affaires et les processus opérationnels à un niveau plus stratégique.

À l’aube d’une nouvelle décennie, avant que la crise sanitaire et économique engendrée par le COVID-19 ne vienne jouer les trouble-fête, la transformation numérique de l’industrie des fonds semblait toute tracée. «Progressivement, les gestionnaires de fonds allaient transférer leurs données et leurs processus vers le cloud. L’intelligence artificielle et les technologies d’automatisation étaient envisagées comme de nouveaux leviers d’efficience opérationnelle. De nouvelles infrastructures et ‘plateformes’ devaient permettre d’améliorer l’efficience des fonctions middle et back-office à l’échelle de l’écosystème», explique Pascal Denis, Partner, Head of Advisory, au sein de KPMG Luxembourg.

L’horizon 2030 ramené à 2025

Dans quelle mesure la crise sanitaire et économique a-t-elle bousculé ces plans bien établis? Il semble que les objectifs à atteindre n’ont pas fondamentalement évolué. Le délai de mise en œuvre de cette transformation, par contre, a tendance à se réduire considérablement. «La crise que nous traversons a fait prendre conscience aux acteurs qui ne s’appuyaient pas encore sur des plateformes digitales et intégrées de l’opportunité d’investir dans de nouveaux outils», poursuit Pascal Denis.

Avant la crise, les plans envisageaient des investissements technologiques sur dix ans. Désormais, les ambitions envisagent une transformation complète à l’horizon 2025, voire plus tôt encore.

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Investir à bon escient

C’est avant tout une meilleure gestion des données qui est au cœur des préoccupations des gestionnaires de fonds et des prestataires de services constituant l’écosystème. L’enjeu est de parvenir à mieux organiser et partager les données pour les communiquer efficacement vers les gestionnaires, les régulateurs, les auditeurs, et bien entendu les investisseurs. «Dans cette perspective, les acteurs se demandent aujourd’hui comment tirer parti de technologies nouvelles, comme les systèmes de bases de données multiples ou encore la blockchain», précise Pascal Denis.

Si la transformation numérique s’apparente aujourd’hui à une nécessité impérieuse, la principale difficulté rencontrée par les acteurs réside dans les investissements qu’elle implique. À cela s’ajoute le manque de compétences au cœur des organisations pour mener à bien cette évolution.

Redessiner l’écosystème

«Une des réponses à ces enjeux réside dans l’adoption de nouveaux modèles opérationnels, en s’appuyant davantage sur des sous-traitants, des plateformes et des services extérieurs», ajoute Pascal Denis. 

L’écosystème est appelé à se redessiner autour du cloud, élément central de la transformation digitale de l’industrie des fonds ,  où chacun pourra trouver des services et outils évolutifs servant leur activité.

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La technologie au cœur d’un projet de transformation global

Pour maintenir leur niveau de compétitivité, les entreprises du secteur doivent donc, dès aujourd’hui, envisager des investissements stratégiques leur permettant d’atteindre plus rapidement leurs objectifs.  

Les meilleures entreprises en 2025 seront celles qui seront parvenues à faire du digital un catalyseur de leur croissance.

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«Cela implique d’intégrer la technologique au cœur d’un projet de transformation plus globale du modèle d’affaires, des processus opérationnels et in fine de la proposition de valeur au client.»

Se réinventer fondamentalement

Les gestionnaires de fonds et sociétés de gestion devront se concentrer sur les activités créatrices de valeur, qui leur permettront de se distinguer de la concurrence, et d’envisager d’externaliser ou d’automatiser tout ce qui ne relève pas de leur cœur de métier. Les processus au niveau du middle-office et du back-office, comme les reportings réglementaires, l’exécution des transactions, la gestion comptable, des risques et de la conformité, sont appelés à rapidement évoluer. «Les gérants de fonds les plus innovants considéreront l’opportunité qui leur est aujourd’hui offerte de se réinventer fondamentalement.

Des technologies émergentes, comme l’intelligence artificielle, ou encore le Edge Computing et le Quantum Computing, peuvent être à l’origine de nouveaux avantages compétitifs.

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Il faut dès à présent explorer ces possibilités, en commençant sans doute par chercher à comprendre les attentes nouvelles de leurs clients.»

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