Philippe Ledent est optimiste pour le redressement de l’industrie au niveau mondial. (Photo: Maison Moderne/archives)

Philippe Ledent est optimiste pour le redressement de l’industrie au niveau mondial. (Photo: Maison Moderne/archives)

Alors que l’Europe reconfine, mettant à nouveau en péril le secteur des services, l’industrie se relève rapidement et rattrape les mois perdus en 2020. Si la tendance est mondiale, elle est un peu moins évidente en Europe, où la stratégie de vaccination reste trop lente, observe Philippe Ledent, expert economist chez ING Belux.

Cette semaine restera marquée par la multiplication d’annonces de reconfinement dans plusieurs pays de la zone euro (, ou ), qui fait clairement face à une troisième vague de la pandémie. Cela retarde la reprise économique et va surtout affecter le secteur des services, et plus particulièrement ceux liés directement à la consommation des ménages. C’est d’autant plus dommage que les indices PMI du mois de mars, publiés cette semaine, indiquaient que le secteur des services se portait un peu mieux en début de mois. Mais, compte tenu de la situation sanitaire actuelle et de la réaction nécessaire des autorités de plusieurs pays, ces indices sont devenus obsolètes.

Ce n’est pas le cas des indices du secteur industriel, publiés au même moment. A priori, ce secteur ne devrait pas être durement touché par les nouvelles mesures. La forte hausse des indices PMI du secteur manufacturier européen en mars n’est donc pas un feu de paille: elle est le signe d’un secteur retrouvant un rythme de croissance correct et rattrapant rapidement son retard accumulé pendant la crise de 2020. Il ne faut pas oublier que le secteur manufacturier est le plus impliqué dans le commerce mondial. Or, l’Asie tourne à plein régime et, grâce à un processus de vaccination efficace, les États-Unis devraient rapidement entamer leur reprise. La plupart des entreprises cherchent donc déjà à reconstituer leurs stocks, ce qui crée un surcroît d’activité pour le secteur manufacturier.

La forte hausse des indices PMI du secteur manufacturier européen en mars n’est donc pas un feu de paille.

Philippe Ledentexpert economistING Belux

La meilleure santé du secteur industriel est assurément une bonne nouvelle pour la reprise économique. Les faillites et les pertes d’emplois devraient y être limitées. Elle est également le signe que l’économie européenne ne demande qu’à repartir. Mais en même temps, elle est aussi le signe que d’autres zones économiques (Asie et États-Unis en tête) prennent de l’avance sur l’Europe, qui reste engluée dans une pandémie qu’elle a du mal à maîtriser et dans un processus de vaccination bien trop lent. Et cela, c’est une moins bonne nouvelle.