Chaque mois, la Banque centrale du Luxembourg communique l’indicateur de confiance des consommateurs. Il résulte d’une enquête de conjoncture encadrée par la Commission européenne et réalisée par une entreprise externe. (Photos: Maison Moderne/Archives. Montage: Maison Moderne)

Chaque mois, la Banque centrale du Luxembourg communique l’indicateur de confiance des consommateurs. Il résulte d’une enquête de conjoncture encadrée par la Commission européenne et réalisée par une entreprise externe. (Photos: Maison Moderne/Archives. Montage: Maison Moderne)

Chaque mois depuis 2002, la Banque centrale du Luxembourg publie l’indicateur de confiance des consommateurs. Mais comment est-il calculé? À quoi sert-il et comment l’interpréter? On vous explique.

-16 en mai, -19 en avril, -13 en mars, -17 en février… Ces chiffres négatifs correspondent à l’indicateur de confiance des consommateurs. À la fin de chaque mois, la Banque centrale du Luxembourg (BCL) le publie, telle une donnée brute, sans donner davantage de précision sur son mode de calcul et ce qu’il revêt réellement.

Issu d’une enquête de conjoncture menée chaque mois depuis 2002, cet indicateur repose en fait sur les prévisions d’achats importants et sur la situation économique des ménages, tant au moment de l’enquête qu’à moyen terme. De plus, il a vocation à aider la prévision de la consommation future des ménages et des entreprises.

Plus précisément, son calcul se fait sur base de quatre composantes: la situation économique générale au Luxembourg (anticipation des douze prochains mois), la situation financière passée des ménages (sur les douze derniers mois), la situation financière des ménages (anticipation sur les douze prochains mois) et les achats importants (selon les intentions d’achats des ménages). L’indicateur de confiance résulte de la moyenne arithmétique des quatre composantes.

Mais, concrètement, comment est menée cette enquête de conjoncture et qui opère le fameux calcul arithmétique permettant de définir l’indice? La BCL a peu de marge de manœuvre dans la réalisation de l’enquête et dans le calcul de l’indice. D’une part parce que c’est la Commission européenne qui fixe le cadre de ces enquêtes qui sont opérées, selon la même trame, dans tous les pays de l’UE. C’est aussi elle qui définit la liste de questions à poser au panel de consommateurs interrogés. Et d’autre part parce que la réalisation de l’enquête est confiée à une entreprise externe et privée, depuis quelques années à TNS Ilres au Luxembourg.

L’enquête repose sur quinze questions. Douze sont posées de façon mensuelle et trois, plus spécifiques, de façon trimestrielle (voir ci-dessous).

 

Le panel doit être composé de 500 personnes, choisies selon différentes caractéristiques afin d’obtenir un échantillon représentatif de la population luxembourgeoise (âge, emploi, sexe, activité, niveau d’éducation…), explique la BCL. Chaque mois, le panel interrogé – uniquement par téléphone – est renouvelé. Les consommateurs interrogés doivent, pour chaque question, choisir une des cinq réponses proposées, sous forme de ++, +, =, - ou - -) en fonction de leur ressenti. La BCL précise ensuite que «le mode d’agrégation des réponses individuelles pour synthétiser les données et disposer chaque mois d’un résultat unique résulte de la construction de soldes d’opinion». Plus concrètement, le pourcentage de réponses négatives est déduit du pourcentage des réponses positives. Cette méthode est aussi celle choisie par la Commission européenne, et elle ne tient pas compte des réponses médianes (=) ou du type «je ne sais pas». 

Un indicateur la plupart du temps négatif

Contrairement à d’autres pays, impossible de disposer de cet indicateur et de son évolution avant 2002. La Banque centrale du Luxembourg ayant été créée lors de l’avènement de l’euro, ce type de statistique n’était pas opéré auparavant, là où la majorité des autres pays ont commencé à calculer cet indice en 1985.

Depuis mai 2021, l’indice est toujours négatif, sauf en juin 2021 où il était à 2. Mais selon la BCL, le fait qu’il soit positif ou négatif n’est pas très important en soi, ce qui est important, c’est son évolution. Dans ses analyses plus poussées, la BCL préfère d’ailleurs une interprétation non pas de la valeur absolue de l’indicateur, mais de sa comparaison à la moyenne historique pour mieux appréhender son évolution.

La situation se redresse en mai

En cette fin de mois de mai, la BCL indique que l’indicateur de confiance des consommateurs s’est redressé. En effet, alors qu’il était à -19 en avril (-13 en mars), il s’établit en mai à -16. En comparaison avec le mois précédent, la situation semble se redresser. De même lorsque l’on compare avec l’année 2022 avec un pic à -29 en septembre. Pour ce qui est du rapport avec 2021, la confiance s’est nettement détériorée. Cette année-là, le plus mauvais indicateur était de -8, en novembre. 

La BCL, recommande d’analyser une période allant de trois à six mois pour interpréter correctement un fléchissement de tendance. Finalement, depuis le début de l’année, la confiance des consommateurs se redresse, mais lentement. 

Si cet indicateur demeure relativement obscur pour un consommateur lambda, il est scruté de près par certains acteurs tels que la Confédération luxembourgeoise du commerce (clc), la Chambre de commerce, la Chambre des métiers ou encore la Banque centrale européenne (BCE) qui peuvent ainsi percevoir et anticiper la perception des consommateurs concernant l’évolution des prix.