Deux réunions du comité de coordination tripartite ont eu lieu en 2022, en mars et en septembre (ici le 20 septembre 2022 au château de Senningen), où l’indexation des salaires était au cœur des débats. (Photo: SIP/Jean-Christophe Verhaegen)

Deux réunions du comité de coordination tripartite ont eu lieu en 2022, en mars et en septembre (ici le 20 septembre 2022 au château de Senningen), où l’indexation des salaires était au cœur des débats. (Photo: SIP/Jean-Christophe Verhaegen)

La rédaction de Paperjam fait un retour sur 2022 pour mieux introduire les thèmes qui devraient être centraux en 2023. Dans un contexte de forte inflation, l’indexation automatique des salaires a été au cœur des débats politiques tout au long de l’année 2022. Et elle le restera en 2023, alors que trois tranches indiciaires pourraient devoir être payées d’ici la fin de l’année.

L’indexation des salaires a été au cœur de bien des débats politiques tout au long de l’année 2022 et elle le sera encore en 2023. Pour rappel, le avait provoqué – sur fond de flambée des prix de l’énergie – un emballement de l’inflation et, par voie de conséquence, le franchissement potentiel de plusieurs tranches indiciaires.

Avant la tripartite de mars, le gouvernement, les partis et même le patronat se montrent dans un premier temps , face à laquelle le syndicat OGBL marque déjà très clairement son opposition.

Mais la prévoyant un mécanisme de report de l’indexation, avec un principe: pas plus d’une indexation par an. L’UEL, rassurée, salue la mesure, mais , illustrant le semi-échec de cette tripartite.

Encore faut-il transposer cet accord dans la loi. Et la suite s’avère plus confuse: les – notamment concernant la problématique du paiement de nombreuses indexations cumulées au 1er avril 2024 par les entreprises –, pour ne finalement prévoir que le report d’une indexation, celle de juillet.

Volte-face sur le report de l’index

, mais le ministère des Finances et le patronat tentent de rassurer les entreprises en assurant que le principe d’une limite d’une indexation par an maximum, tel que négociée dans le cadre de la tripartite, reste valable.

Las, alors que l’inflation s’emballe et que de nouvelles tranches indiciaires se profilent pour l’année 2023, . Et, cette fois-ci, les trois syndicats – OGBL, LCGB et CGFP – font .

défait ce qu’il avait fait en mars et n’envisage plus d’autres reports de l’index, au désarroi et . À la place, il et met à la charge de l’État le coût d’une éventuelle troisième indexation en 2023.

Une nouvelle tripartite en 2023?

Le Statec prévoit quant à lui une inflation à 3,4% en 2023, avec, dans deux scénarios sur trois, le paiement de trois tranches indiciaires dans l’année: une au premier trimestre 2023, une deuxième – celle reportée de 2022 – en avril 2023, et une tranche supplémentaire en fin d’année.

Or, dans ce cas de figure, le cadre actuel ne satisfait pas le milieu entrepreneurial: «Personne, du côté des employeurs, n’était content avec cet accord», déclarait ainsi le directeur de la Chambre de commerce, , lors de . «Il y aura probablement rapidement une nouvelle réunion bipartite, peut-être aussi tripartite, pour discuter de la troisième tranche. Le gouvernement va-t-il prolonger les mesures de façon à contrôler l’inflation pour éviter cette troisième tranche? Je ne sais pas, nous sommes dans le flou actuellement.»

Les débats sur la manière de gérer l’indexation automatique des salaires dans un contexte inflationniste semblent en tout cas loin d’être définitivement clos. Reste à savoir quels rebondissements l’année 2023 nous réserve.