Visières unifiées et élastiques de toutes les couleurs, symboles de toutes les petites mains qui participent à une opération de solidarité inédite. (Photo: Marc Ollinger)

Visières unifiées et élastiques de toutes les couleurs, symboles de toutes les petites mains qui participent à une opération de solidarité inédite. (Photo: Marc Ollinger)

En quelques heures, les frères Schockmel, Kim Franck et Marc Ollinger ont lancé une grande opération de fabrication de visières pour le personnel soignant à partir d’imprimantes 3D – la deuxième au Luxembourg – grâce à la solidarité de couturières, de fournisseurs et de petites mains.

«C’est… émouvant! C’est beau! C’est très fort, cette solidarité à laquelle chacun participe sans se poser de question. Pour aider!», Marc Ollinger a eu un peu de mal à trouver ses mots face à l’émotion. 

Au départ, il y a des geeks, qui voient comment la République tchèque a mobilisé une communauté autour de la nécessité de fabriquer des masques, à l’heure où les fournisseurs traditionnels ont du mal à suivre la cadence. «On a commencé à se dire: ‘Pourquoi on ne ferait pas ça, nous aussi?’». Marc Ollinger, Kim Franck, Jeff et Tom Schockmel lancent , «parce que nous sommes un petit pays où tout le monde connaît tout le monde».

Sauf que l’élan dépasse leurs attentes. Combien sont-ils? 500? 600? 700? 857, selon le dernier chiffre, en ce samedi matin, dont 202 inscrits dans la liste de ceux qui produisent les visières. «En une demi-journée, nous étions 650 membres. Je ne sais pas vraiment, ça change tous les jours à une telle vitesse», explique-t-il. À une telle vitesse qu’il a fallu le soutien du Lycée technique des arts et métiers pour pouvoir organiser la coordination. Aujourd’hui, les visières sont collectées au LTAM, au Lycée Guillaume Kroll à Esch, au Nordstad-Lycée à Diekirch, au Lycée Edward Steichen de Clervaux, à l’école fondamentale Rénert à Berbourg, et chez Jean-Paul Logelin – tous les détails sont sur la page Facebook.

Chez eux, des anonymes utilisent leur imprimante 3D, avec un modèle, pour produire des visières à base d’un composant qui ressemble à du plastique. Puis, les visières sont collectées et découpées correctement par Grun et QB Design.

C’est .

2.730 visières déjà produites

«Dans le même temps, on a été contacté, par exemple, par la dame qui s’occupe des costumes au Théâtre national du Luxembourg, pour voir si on avait besoin d’élastiques. Une autre dame qui a une boutique, Retouches Ginette, aussi. Ma mère et sa copine, d’autres couturières, préparent les élastiques. Vous savez, c’est drôle de voir tous ces élastiques de toutes les couleurs qui arrivent et qui vont être utilisés pour cela», explique-t-il.

Aux dernières nouvelles, 2.730 visières avaient déjà été produites. Dans l’intervalle, un fournisseur de matériel et surtout de ce plastique en poudre, Lux 3D Tech, a commandé de nouveaux stocks, qu’il cède à prix coûtant pour que l’initiative puisse continuer à se développer.

Les visières sont assemblées. «Dans le respect des consignes», explique le professeur du LTAM. «Les gens viennent avec leurs masques et leurs gants, font attention à tout!»

Ce matériel fabriqué pour le personnel soignant coche toutes les cases de sécurité, assure-t-il, grâce à un film de protection que les soignants enlèveront au dernier moment et qu’ils pourront nettoyer. 

L’initiative a déjà été remarquée… à l’autre bout de la France: la Ville de Cognac a appelé les Luxembourgeois pour essayer d’avoir les fiches techniques et un support. . «On aime bien le cognac, à Luxembourg», s’amuse Marc Ollinger, «alors on leur a donné ce dont ils avaient besoin! C’est amusant!»

La solidarité, oui, mais dans une bonne ambiance.