(Article modifié à propos de la déductibilité dégressive des intérêts débiteurs)
La pauvreté n’a jamais été aussi élevée au Luxembourg et les mesures sociales n’ont jamais été aussi inefficaces, disent deux rapports de fin d’année de la Commission européenne, surtout en raison de la difficile situation sur le marché du logement et de l’inflation. Pourtant, depuis ce 1er janvier, un paquet de mesures entrent en vigueur qui vont changer la donne pour de nombreux particuliers.
«Je suis particulièrement fier que nous ayons réussi à réduire, de manière substantielle, la charge fiscale des ménages avec une adaptation à l’inflation du barème d’imposition des personnes physiques de 6,5 tranches indiciaires depuis le 1er janvier 2024», disait le ministre des Finances, (CSV), mi-juillet, lors de la présentation du paquet de mesures. «Avec l’exonération fiscale du salaire social minimum non qualifié et des familles monoparentales jusqu’à un salaire brut annuel de plus 50.000 euros, le gouvernement souligne par ailleurs l’importance qu’il accorde à la lutte contre la pauvreté. Une démarche volontariste pour renforcer la cohésion sociale dans notre pays.»
À travers l’adaptation du barème de l’impôt sur le revenu des personnes physiques de 2,5 tranches indiciaires supplémentaires, le gouvernement a d’ores et déjà neutralisé 6,5 tranches indiciaires dans le tarif d’imposition. Une réduction substantielle de la charge fiscale de tous les ménages et surtout des petits revenus. En plus de l’adaptation du barème à l’inflation et de la revue de la formule mathématique applicable à la classe d’impôt 1a, les crédits d’impôt monoparental (CIM) et du salaire social minimum (CISSM) ont été fortement réévalués.
Des exemples
– Une famille avec deux enfants et appartenant à la classe d’impôt 2, dont le salaire brut annuel s’élève à 75.000 euros, paie 4.024 euros d’impôts en 2025 au lieu 4.718 euros en 2023. Une économie de 694 euros ou -14,7 % par rapport à leur situation en 2023, respectivement 444 euros ou -9,9 % par rapport à 2024.
– La même famille avec un salaire brut annuel de 125.000 euros paie 16.358 euros d’impôts en 2025. En tout, 2.793 euros ou -14,6 % moins d’impôts qu’en 2023, respectivement 1.460 euros ou -8,2% moins d’impôts qu’en 2024.
– Un célibataire avec un salaire brut annuel de 50.000 euros paie 5.208 euros d’impôts en 2025 au lieu de 6.135 euros en 2023. Autrement dit, 927 euros ou -15,1 % moins d’impôts qu’en 2023. Par rapport à 2024, il économise 502 euros (-8,8%) d’impôts.
– Un ménage monoparental disposant d’un salaire brut annuel allant jusqu’à 52.400 euros et bénéficiaire de l’intégralité du CIM ne payera plus d’impôts au titre de l’année d’imposition 2025. Le même ménage avec un salaire brut annuel de 50.000 euros sera créancier de l’État (impôt négatif de 614 euros) en 2025 au lieu de devoir 2.888 euros d’impôts en 2023, respectivement 2.179 euros en 2024.
– De même, toutes les personnes payées au salaire social minimum non qualifié, y compris celles appartenant à la classe d’impôt 1, ne payeront plus d’impôts au 1er janvier 2025.
Deux autres mesures
– La hausse de l’abattement pour charges extraordinaires pour enfants ne faisant pas partie du ménage de 4.422 euros à 5.424 euros par an et enfant à partir de 2025,
– et la déductibilité fiscale de l’intégralité des intérêts débiteurs sur prêts immobiliers pour l’acquisition d’une habitation existante, y compris dans le cadre de crédits-relais, à partir de l’année d’imposition 2024. Selon le règlement de l’administration des contributions directes, ils sont déductibles intégralement la première année qui suit la valeur de la la fixation de la valeur locative, jusqu’à 4.000 euros la deuxième année, 3.000 pour les cinq années suivantes et 2.000 pour les années suivantes.