«Si, en matière de commerce international, certains désaccords avec les autorités américaines persisteront sans doute, le regard tourné vers l’avenir du nouveau président nous donne désormais de l’espoir», déclarait, lundi, le ministre des Affaires étrangères et européennes, (LSAP), lors d’une réunion des ministres du Commerce de l’UE.
L’UE venait pourtant d’adopter la décision, effective ce mardi, d’augmenter les droits de douane contre des importations américaines d’un montant cumulé de 4 milliards de dollars.
«Nous n’avons pas d’autre choix que d’imposer ces contre-mesures», a assuré le commissaire au Commerce, Valdis Dombrovskis, alors que le timing de la décision peut surprendre, juste après l’élection du successeur de Donald Trump.
Un levier dans les négociations
«L’UE exerce ses droits légaux en vertu de la récente décision de l’OMC», a-t-il précisé, faisant référence à celle prise le 26 octobre dernier dans le cadre du contentieux entre Airbus et Boeing sur leurs subventions respectives.
Surtout, cette décision devrait permettre aux Européens de disposer d’un levier dans la future négociation avec Washington, note le journal . «Malgré les déclarations de Joe Biden, certaines positions américaines, comme les lois extraterritoriales ou le blocage de l’OMC, ne sont pas éloignées de celles de Donald Trump», explique ainsi le ministre délégué en charge du Commerce extérieur en France, Franck Riester, au quotidien français.
Elle se justifie d’autant plus quand on sait que les droits de douane américains, qui frappent les produits européens pour un montant cumulé de 7,5 milliards de dollars, .
+15% sur les avions
Les nouvelles mesures européennes incluent notamment une hausse des tarifs de 15% sur les avions et de 25% sur des produits agricoles et industriels importés depuis les États-Unis. Le détail des produits visés devrait être publié au Journal officiel de l’Union européenne en fin d’après-midi.
Une nette amélioration des relations commerciales avec les États-Unis est tout de même attendue du côté des Européens. «J’espère que nous pourrons être capables de trouver des dénominateurs communs et de travailler ensemble pour une meilleure coopération internationale, notamment en ce qui concerne le changement climatique, le recours aux droits de douane qui heurtent les consommateurs et les entreprises, ainsi que la réforme du système commercial international basé sur les règles», a ainsi déclaré Jean Asselborn.