Kévin Bultez, Head of Clients & Media Strategy au sein du Brand Studio de Maison Moderne. (Photo: Maison Moderne)

Kévin Bultez, Head of Clients & Media Strategy au sein du Brand Studio de Maison Moderne. (Photo: Maison Moderne)

Mutation des usages et nouvelles exigences de communication des annonceurs, nécessité de transformation numérique et besoins grandissant sur la digitalisation du marché luxembourgeois: autant de thèmes abordés durant notre entretien avec Kevin Bultez, nouveau Head of Clients & Media Strategy chez Maison Moderne.

En quelques mots, parlez-nous de votre carrière professionnelle. Pourquoi avoir intégré l’entreprise Maison Moderne? 

. – «J’ai effectué l’essentiel de ma carrière jusqu’à présent dans des groupes de communication internationaux, en agence média notamment, en France à Paris. Mon rôle: penser et conseiller les marques sur leurs stratégies de communication à travers les médias, essentiellement en digital. Je suis marqué au fer rouge par le digital, dans tous mes usages au quotidien, je suis de la génération FOMO (Fear Of Missing Out), de fait je suis toujours très connecté à l’actualité et aux tendances.

Je suis arrivé chez Maison Moderne car… je ne les connaissais pas!

Leur proposition a tout de suite résonné dans ma tête comme un challenge attrayant: pérenniser le positionnement haut de gamme de cette maison indépendante et reconnue au Grand-Duché, tout en l’accompagnant dans sa transformation pour répondre aux problématiques de demain, de nos clients. Pour ce faire, j’ai pris la fonction de Head of Clients & Media Strategy et je dirige l’équipe composée de 12 media advisor qui conseille nos annonceurs au quotidien, sur leurs enjeux de communication.

Que pensez-vous de la consommation du print vs digital au Luxembourg aujourd’hui? Quelles sont les évolutions à venir?

«Ce que je constate après quelques mois passés ici, c’est que le marché luxembourgeois reste encore très attaché à la presse. Force est de constater que cela fait plusieurs années que l’on nous parle du déclin quasi fatidique de la presse et pour autant, ce média est plus que jamais toujours présent. Lire la presse, c’est prendre un autre rythme: le lecteur choisit le moment favorable pour lire, comprendre et décrypter, dans un monde où la concentration est désormais une denrée extrêmement rare.

C’est toutefois une réalité, les média traditionnels dont fait partie la presse, déclinent depuis plusieurs années désormais face au digital. Nouveaux usages, nouvelles technologies, il ne se passe pas 6 mois sans que nous soyons confrontés à une révolution sur le digital. Regardez dernièrement ChatGPT: nous ne faisons pas face à une énième mode passagère, mais plutôt à une révolution – que l’on savait toutefois plus que naissante, comparable à celle de l’arrivée d’Internet dans les années 90.

J’enfonce volontairement une porte ouverte en le disant: nous ne faisions pas ce métier de la même manière il y a 5 ans et nous ne le ferons encore pas de la même manière dans les 5 prochaines à venir.

La vitesse d’accès aux données et l’IA viennent déjà bouleverser nos vies dans tous ses aspects, sans que nous nous en rendions nécessairement compte. La place qui est prise aujourd’hui et sera prise par les technologies dans les prochains mois sera phénoménale. Pour le meilleur et pour le pire.

Nous l’avons compris chez Maison Moderne et nous devons désormais accompagner nos clients dans l’appréhension de ces nouveaux enjeux. Ils doivent pleinement embrasser ces changements, sous peine de se voir disrupter par des nouveaux arrivants qui seront eux, nés de ces nouvelles technologies et en parfaite maitrise.

D’après vous, est-ce que les clients utilisent plus le digital pour certaines enjeux en particulier? (notoriété…)

«J’ai principalement côtoyé des clients dans mes précédentes expériences qui utilisaient le digital comme le canal de la performance. L’avantage de ce média, c’est qu’il permet une maitrise totale de ses investissements, un ciblage précis et des résultats mesurables instantanément. L’usage du digital a symbolisé à son arrivée une réelle avancée pour les directeurs MarCom des annonceurs les plus ROIstes (ROI, retour sur investissement) qui doivent sans cesse rendre des comptes sur l’apport de telle ou telle solution.

Le digital permet également tout autant d’adresser des enjeux de notoriété, à travers des formats engageant, comme la vidéo par exemple, canal de communication incontournable désormais. Et comme je le disais donc, c’est la solution idoine pour les marques qui cherchent à maitriser leurs investissements tout en obtenant des réponses rapides sur la pertinence de leurs dispositifs de communication.

Aujourd’hui, les enjeux du digital pour les entreprises sont majeurs. Quel est votre point de vue?

La transformation digitale a révolutionné le monde de l’entreprise. Nouveaux modèles économiques, nouveaux métiers, nouvelles cultures ou organisations du travail. Tout a été remis en question. Et c’est peu dire qu’elle contribue grandement à la prospérité des économies modernes. Par exemple, l’usage et la qualité de la data sont désormais incontournables. Que ce soit les collaborateurs, les managers ou toutes les strat de l’entreprise, tout le monde doit pleinement s’approprier ce virage digitale.

Et il faut également pleinement l’intégrer aujourd’hui et demain, du point de vue de l’enjeu RSE. La technologie n’a de cesse de modifier profondément nos vies, nul doute qu’il faudra que le digital joue un rôle-clef pour que nous puissions laisser un monde aux prochaines générations dans lequel vivre, ne sera pas un sacerdoce.

Et l’urgence est déjà là.

Enfin, avec l’essor de l’intelligence artificielle et notamment du Chat GTP, comment pensez-vous que ces outils vont révolutionner les stratégies médias?

«J’ai écrit toutes mes réponses à l’aide de ChatGPT… non je plaisante. Parenthèse d’ailleurs, l’on va avoir de plus en plus de mal à dissocier les gens ayant encore un avis de ceux qui auront l’idée d’utiliser un peu d’aide…

Plus sérieusement, il ne se passe pas une semaine sans que je parle de cette avancée majeure à mes équipes. Je pense que la crainte de ce nouvel outil est avant tout liée à sa méconnaissance ; c’est pour cela qu’il est important sinon essentiel, de se tenir au courant des dernières avancées et progrès en la matière.

L’outil n’est pas encore parfait, on le voit tous les jours avec des réponses qui paraissent parfois un peu déconnectées – c’est un beau paradoxe quand on est sur Internet – mais ses usages sont d’ores et déjà bluffant. A l’être humain d’en garder la maitrise et de l’exploiter uniquement à des fins qui feront avancer la société…

Du points de vue des stratégies média, le Web3 ouvre désormais une nouvelle ère. Microsoft et Google ces jours-ci – et tous les autres qui arrivent – se livrent d’ores et déjà une lutte sans merci. La curiosité liée à l’IA et son utilisation quotidienne dans nos vies auront nécessairement un impact sur nos usages. Google était déjà passé d’un moteur de résultat, à un moteur de réponse. Il y a fort à parier que le déploiement massif de l’IA vienne à nouveau bousculer l’ordre établit. Entrainant de nouveaux paradigmes et donc, de nouveaux besoins de communication pour les marques. La société évolue et continuera à le faire, à nous chez Maison Moderne au travers de nos média, de continuer à servir l’intérêt des marques qui nous font confiance!»