Le ministre des Finances, Gilles Roth (CSV), a expliqué que «l’utilisation de l’intelligence artificielle et du numérique est un point extrêmement important. Nous devons être prêts au niveau de la législation.» (Photo: SIP/Julien Warnand/archives)

Le ministre des Finances, Gilles Roth (CSV), a expliqué que «l’utilisation de l’intelligence artificielle et du numérique est un point extrêmement important. Nous devons être prêts au niveau de la législation.» (Photo: SIP/Julien Warnand/archives)

Sujet récemment évoqué dans la dernière enquête «KPMG 2024 CEO Outlook», l’impact de l’IA sur les emplois dans le secteur financier a également été au cœur d’une question parlementaire, mercredi 13 novembre, à la Chambre des députés.

Le député  (DP) s’est fait le porte-parole, mercredi 13 novembre, des salariés de la finance inquiets de voir l’IA prendre de plus en plus de place dans leur secteur, à travers une question orale posée à la Chambre des députés. Un sujet en partie déjà évoqué également dans , dans laquelle tous les CEO luxembourgeois interrogés (et 76% des CEO au niveau mondial) ont déclaré que l’IA n’aurait pas d’impact fondamental sur le nombre d’emplois dans leur entreprise.

Citant une récente étude de Citigroup qui annonçait que l’IA pourrait remplacer environ 54% des emplois dans le secteur bancaire, André Bauler voulait notamment savoir comment les ministres, avec leurs services respectifs, évaluaient l’impact de l’IA sur le développement et le profil futur des emplois dans le secteur financier, et si des initiatives étaient prévues pour soutenir la formation continue et le perfectionnement ou la reconversion des salariés.

Plus de 250 entreprises fintech

En ce qui concerne le domaine plus spécifique du secteur financier, qui représente 30% de l’emploi national du pays, les ministres des Finances,  (CSV), et du Travail,  (CSV), ont répondu à André Bauler. «Il est vrai que les nouvelles technologies entraînent dans un premier temps une certaine incertitude chez les gens. Mais elles offrent aussi une série de nouvelles opportunités. Aujourd’hui, il existe déjà de l’intelligence artificielle, par exemple pour détecter les fraudes, pour la reconnaissance faciale lorsque l’on a des relations d’affaires à distance, dans l’utilisation des algorithmes, etc.», a d’abord répondu Gilles Roth.

«Notre place financière a également acquis une série de nouvelles activités au cours des 20 à 30 dernières années. Nous comptons aujourd’hui plus de 250 entreprises actives dans la fintech. Nous avons aussi Ebay, Amazon, Alipay ici et d’autres très grandes arrivent, qui desservent plus de 1,3 milliard de clients. L’utilisation de l’intelligence artificielle et du numérique est un point extrêmement important. L’intelligence artificielle et le numérique sont les piliers de l’avenir. Nous devons être prêts au niveau de la législation.»

Un impact encore prématuré à évaluer

Georges Mischo a de son côté répondu au volet emploi de la question d’André Bauler. «L’emploi dans le secteur financier continue de croître. Selon les chiffres récents de l’IGSS, le secteur comptait en mars 2024 environ 54.000 salariés, contre 53.600 l’année précédente et 51.900 en 2022. Il n’y a donc pas encore de véritable réduction des emplois en raison des nouvelles technologies. Sur la base du nombre de postes déclarés par les employeurs du secteur financier à l’Adem, on observe que la demande d’analystes pour les domaines du crédit et du risque a augmenté ces dernières années. Au cours des cinq dernières années, une croissance de 91%, soit 287 postes, a été constatée. La demande pour les data analysts a triplé, tandis que les métiers de l’accueil, du front-office et de la gestion administrative ont tendance à diminuer.»

Si les ministres se sont donc voulus rassurants, selon un livre blanc de , «il est prématuré d’évaluer si l’IA entraînera un gain ou une perte nette d’emplois dans le secteur financier, en particulier dans les fonctions administratives».