L’impact du réchauffement climatique sur la planète. (Photo: Lyxor ETF)

L’impact du réchauffement climatique sur la planète. (Photo: Lyxor ETF)

Lyxor s’entretient avec Isolde Kostner, plusieurs fois championne du monde de ski alpin et première Italienne à avoir remporté la Coupe du monde de descente. Elle nous explique comment les montagnes ont changé, et les raisons pour lesquelles il est urgent d’agir.

Si la finance et le ski alpin peuvent sembler très éloignés, ils ont en fait beaucoup en commun: préparation, concentration, gestion du risque, capacité à prendre la bonne décision au bon moment, vitesse et qualité de leadership. Tout cela dans un contexte d’attention croissante portée à l’impact du changement climatique. Qu’est-ce que ces concepts signifient pour vous?

Avant tout, un athlète doit se fixer des objectifs. Dans le cas des Jeux olympiques (tous les quatre ans), des Championnats du monde (tous les deux ans) et de la Coupe du monde (chaque année), il s’agit d’objectifs à moyen ou long terme. L’athlète doit ensuite se consacrer à atteindre ces objectifs, en se préparant physiquement et mentalement, en s’entraînant, en se ménageant des temps de repos et en suivant un régime approprié: tout pour être en meilleure forme possible.

Les athlètes doivent prendre des décisions. Par exemple, en descente, ma discipline, vous devez choisir le bon moment pour amorcer un virage, en sachant que même quelques centièmes de seconde peuvent faire toute la différence.

En définitive, tous les athlètes aspirent à gagner et à devenir champions. Il n’est pas facile de gagner, mais se maintenir au sommet et conserver son statut de champion dans la durée est beaucoup plus difficile. À cet égard, selon moi, être champion ne signifie pas uniquement être le premier, mais aussi avoir les capacités et le potentiel nécessaires pour mener l’équipe, donner le bon exemple et apporter des informations et des conseils utiles lors des entraînements. Autant de caractéristiques communes avec le monde de l’investissement.

Et n’oublions pas l’attention portée à l’environnement: le changement climatique est une réalité, et les acteurs aussi bien de la finance que du sport ont un rôle important à jouer pour l’enrayer et empêcher de nouveaux dommages irréversibles.

En quoi avez-vous vu les montagnes changer durant votre vie et votre carrière?

Je suis née dans les montagnes et j’y ai toujours vécu depuis. Les montagnes sont ma passion. Ces dernières années, le temps a radicalement changé: les orages violents sont de plus en plus fréquents, alors qu’il n’y en avait quasiment jamais avant, ce qui provoque des avalanches et des inondations. Cet été, dans le Sud-Tyrol, les pompiers ont enregistré une hausse de 30% des interventions liées à la météo par rapport à l’an dernier.

Depuis plusieurs années, le paysage montagnard s’est aussi beaucoup transformé. Le cycle de la neige a changé, et la neige est aujourd’hui beaucoup plus dure, plus agressive et – contrairement à ce qu’on pourrait penser – plus gelée en hiver qu’elle ne l’était il y a vingt ans, à tel point que les fabricants de skis cherchent désormais à leur donner une meilleure accroche sur la glace.

Un autre exemple concret: celui de la Marmolada, dans les Dolomites, à quelques pas de chez moi. Lorsque j’étais enfant, elle était blanche, couverte de neige même en été, et son glacier était épais et large. Aujourd’hui, il y a plus de glace que de neige, et la glace est de plus en plus grise.

L’évolution du glacier Forni, dans l’Alta Valtellina, est tout aussi alarmante: depuis au moins quinze ans, il s’effondre littéralement en raison du phénomène de «noircissement» – sous l’effet de la pollution, les glaciers perdent leur couleur blanche pour devenir de plus en plus sombres, ce qui accélère leur fonte, car ils absorbent davantage la lumière du soleil. 

On a même retrouvé des particules de plastique sur certains glaciers, ce qui est très inquiétant car les glaciers sont une source d’eau importante pour l’ensemble de l’écosystème montagnard, qui alimente l’environnement et la faune des montagnes.

Intéressons-nous maintenant au monde du ski et aux compétitions de sports de montagne: quels changements avez-vous observés?

L’un des changements les plus visibles est le raccourcissement des pistes de ski. Il y a trente ans, en juillet, au col du Stelvio, toutes les pistes étaient praticables sur toute leur longueur. Mais depuis quelques années, on ne peut plus skier que sur la partie supérieure des pistes. En Italie, il n’est plus possible de s’entraîner sur de longues pistes, ce qui a amené de nombreux athlètes, dès la fin des années 1990, à partir en août s’entraîner en Amérique du Sud, où il existe des pistes bien plus longues.

Les organisateurs de grands événements sportifs n’ont pu que constater la dégradation de l’environnement dans lequel ils ont toujours travaillé, et au fil des ans, ils ont montré un intérêt de plus en plus vif pour la durabilité et la protection de l’environnement. Leur point de vue a complètement changé.

C’est particulièrement frappant en ce qui concerne la construction de pistes. Jusqu’au début des années 2000, on construisait de nouvelles pistes pour chaque compétition, ce qui avait des conséquences néfastes pour l’environnement après l’événement. Par exemple, une fois que les Jeux olympiques d’hiver de Turin en 2006 ont pris fin, la piste de bobsleigh qui avait été construite pour l’occasion, évidemment immense, n’a jamais pu être réutilisée par la suite.

Aujourd’hui, cependant, le concept d’économie circulaire revêt une importance centrale dans ce domaine également, ce qui signifie que les matériaux utilisés pour un événement donné sont ensuite réutilisés à d’autres occasions. C’est un facteur-clé, qui est pris en compte avant même qu’un événement soit planifié: les candidats savent que s’ils ne recourent pas à des pratiques durables, ils seront presque «automatiquement» exclus.

La candidature de Val Gardena pour la prochaine Coupe du monde en 2029, lors de laquelle la station propose de réutiliser les pistes existantes, déjà utilisées lors d’éditions précédentes de l’événement, en offre un bon exemple. C’est un «diktat» qui préside également à l’organisation des futurs Jeux olympiques de Milan-Cortina en 2026: dès le début, il a en effet été décidé qu’ils devaient être durables tant du point de vue économique que social et environnemental.

Le point de vue de Lyxor sur l’investissement climatique

Le climat est un pilier-clé de la stratégie ESG de Lyxor. En 2017, nous avons lancé un qui était le premier du genre au monde. Plus récemment, Lyxor a été le premier fournisseur d’ETF en Europe à créer une gamme complète d’, conçus pour satisfaire aux exigences des indices de l’UE liés à la transition climatique et des indices alignés sur l’Accord de Paris.

Grâce à ces fonds, vous pouvez vous aussi contribuer à limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C (le scénario le plus ambitieux visé par l’Accord de Paris).

Si vous êtes un investisseur professionnel et souhaitez savoir comment aligner vos investissements avec un scénario visé par l’Accord de Paris, , ou . Pour rester informé(e), inscrivez-vous à la .

Les ETF présentent un risque de perte en capital, ainsi que d’autres risques détaillés ci-dessous.