Nadia Djenadi, Commercial Director de IKO Real Estate, Julien Pillot, Head of Office Agency chez INOWAI et Eric Dothée, Head of Business Development and Asset Management au sein de IKO Real Estate.  Photo montage : Maison Moderne

Nadia Djenadi, Commercial Director de IKO Real Estate, Julien Pillot, Head of Office Agency chez INOWAI et Eric Dothée, Head of Business Development and Asset Management au sein de IKO Real Estate.  Photo montage : Maison Moderne

Tant du côté des employeurs que des collaborateurs, le bonheur au travail fait l’objet d’une attention croissante. Au-delà de l’aménagement des espaces de travail, la conception d’un bâtiment de bureau, aujourd’hui, peut contribuer au bien-être de ses occupants.

Depuis quelques années, le bien-être au travail est devenu une préoccupation grandissante. Dans ce cadre, la localisation, la conception et l’aménagement des locaux dans lesquels les collaborateurs sont amenés à travailler sont de plus en plus considérés par les dirigeants d’entreprises. «En tant que promoteur immobilier, c’est en 2017 que nous avons constaté pour la première fois la prise en compte du bien-être des employés dans la stratégie immobilière d’une entreprise. Cette année-là, nous avons en effet reçu un cahier des charges intégrant cette notion», confie Eric Dothée, Head of Business Development and Asset Management au sein de IKO Real Estate.

Un changement amené par les Millennials

Auparavant, le bureau était vu comme un espace purement fonctionnel. «Le clivage entre domicile et lieu de travail était très fort, explique Julien Pillot, Head of Office Agency chez INOWAI. Avec l’arrivée sur le marché du travail des Millennials, cette génération qui accorde une grande importance à l’équilibre vie privée/vie professionnelle, la vision de l’immobilier de bureau a évolué.» Petit à petit, les espaces de travail sont devenus plus perméables. Des éléments autrefois réservés à la maison ou aux loisirs y ont été intégrés: sofas, espaces de détente, salle de sport, cafeteria... Et cette tendance devrait encore s’accentuer dans les années à venir puisque d’ici 2025, la génération Y représentera 75% des personnes actives.

Parallèlement, le CEO n’est plus le seul décideur dans le choix des bureaux. «Aujourd’hui, le CFO y est toujours associé, ainsi que le département RH. Avec cette volonté d’accroître leur bien-être en toile de fond, les employés sont également de plus en plus consultés», constate Julien Pillot.

Bien plus que des mètres carrés

Quelles sont les raisons qui poussent les entreprises à veiller au bien-être de leurs collaborateurs ? Plus que jamais, sur un marché de l’emploi de plus en plus tendu dans certains secteurs d’activité, les organisations doivent se distinguer. En offrant des conditions de travail agréables à leurs employés, elles peuvent mieux attirer de nouveaux talents et préserver ceux déjà en poste. Aujourd’hui, les collaborateurs accordent en effet une importance particulière à leur lieu de travail. Ils veulent pouvoir évoluer dans une atmosphère chaleureuse, au cœur d’espaces de bureau agréables et conviviaux. En outre, plusieurs études ont démontré la corrélation positive entre sentiment de bien-être au travail et performance.

Dans ce contexte, une vision plus holistique du bien-être au travail semble apparaître. «Au-delà de l’aménagement intérieur des locaux, qui doit favoriser ce bien-être, les grandes organisations sont attentives à l’immeuble en tant que tel, à sa conception, son environnement, son accessibilité», reconnaît Eric Dothée. Le défi consiste ainsi, désormais, à développer une approche de co-conception avec les utilisateurs finaux des bâtiments, les collaborateurs. «Notre objectif est de prendre en compte leurs besoins et attentes en amont, bien avant la construction», ajoute Nadia Djenadi, Commercial Director de IKO Real Estate.

Un label qui certifie le bien-être

C’est dans cette optique qu’est né en 2014 le label Well Building Standard® certifiant le bien-être dans les immeubles. «Nous passons plus de 90% de notre temps à l’intérieur d’un bâtiment. Celui-ci joue donc un rôle important dans notre bonne santé, souligne Nadia Djenadi. Avec cette certification, les immeubles sont pensés pour créer une expérience humaine positive, améliorer la productivité des collaborateurs et leur attachement à l’entreprise.» À la différence des autres labels du secteur de la construction qui se préoccupent des aspects techniques, le focus est, ici, placé sur les occupants.

Dix concepts sont pris en compte afin d’adopter une approche globale du bien-être: l’air, l’eau, l’alimentation, la lumière, l’activité physique, la température, l’acoustique, les matériaux, l’esprit et la communauté. Concrètement, il s’agit par exemple de garantir une haute qualité d’air intérieur, de proposer une offre de restauration variée ou encore de favoriser l’exposition à la lumière naturelle.

La biophilie ou comment se reconnecter à la nature

La notion de biophilie, qui met en évidence l’existence d’un lien instinctif entre l’homme et la nature, est aussi de plus en plus valorisée dans la conception des immeubles de bureau. «Cette approche consiste à intégrer des éléments naturels dans l’environnement bâti pour favoriser le bien-être cognitif et émotionnel de ses occupants, explique Nadia Djenadi. Murs, terrasses et toitures végétalisés, proximité immédiate avec la nature, choix de matériaux naturels tels que le bois et la pierre naturelle pour les finitions… De nombreux éléments peuvent être mis en œuvre pour répondre à ce besoin spontané de connexion avec la nature

Co-développé par IKO Real Estate et BPI Real Estate pour Bâloise Assurances Luxembourg, l’immeuble de bureaux Wooden intègre pleinement la notion de biophilie. IKO Real Estate

Co-développé par IKO Real Estate et BPI Real Estate pour Bâloise Assurances Luxembourg, l’immeuble de bureaux Wooden intègre pleinement la notion de biophilie. IKO Real Estate

On le voit, les aspects architecturaux, techniques et financiers ne sont plus les seuls facteurs pris en compte dans le choix d’un bureau. Entre architecte, promoteur, constructeur, consultant en aménagement, propriétaire ou locataire et utilisateur final du bien, le marché de l’immobilier reste néanmoins très segmenté. «Tout l’enjeu est de parvenir à créer une synergie entre ces acteurs, de développer une vision plus large et cohérente, en faveur du bien-être de l’occupant», conclut Julien Pillot.

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