Max Rollinger, Paul Parries et Julian Rousset ont imaginé un système automatisé de nettoyage des panneaux photovoltaïques.  (Photo: Jonk Entrepreneuren/levygraphie)

Max Rollinger, Paul Parries et Julian Rousset ont imaginé un système automatisé de nettoyage des panneaux photovoltaïques.  (Photo: Jonk Entrepreneuren/levygraphie)

Trois étudiants en «connected buildings & cities» du Lycée des Arts et Métiers ont imaginé un système innovant de nettoyage automatisé des panneaux solaires. Avec le soutien des Jonk Entrepreneuren, ils iront défendre leur projet en Turquie, en juillet à l’occasion du Festival Gen-E.

Optimiser la performance de production d’électricité en assurant un meilleur nettoyage des panneaux photovoltaïques. C’est le projet imaginé par trois étudiants: Paul Parries (21 ans), Max Rollinger (20 ans) et Julian Rousset (28 ans), tous trois étudiants en BTS Connected buildings & cities au Lycée des Arts et métiers. Récemment, lors du concours de pré-création d’entreprise, Young Entreprise lancé par Jonk Entrepreneuren, ils ont remporté le premier prix pour leur invention qui veut optimiser la production d’énergie à partir de panneaux photovoltaïques. De quoi les inviter à créer leur première SARL simplifiée, Bright Cleaning.

«L’énergie solaire devient une solution de plus en plus populaire pour la production d’électricité. Toutefois, le maintien d’un niveau constant d’efficacité des cellules solaires peut s’avérer difficile. L’accumulation de poussière, de saleté, de pollen et de fientes d’oiseaux sur les surfaces des modules peut compromettre leur capacité à capter la lumière du soleil et à produire de l’électricité», expliquent-ils.

Un système autonome monté sur les panneaux

Partant de ce constat, les trois jeunes ont imaginé un système de nettoyage autonome, qui se monte directement sur les panneaux et élimine le besoin d’intervention humaine, garantissant que les panneaux restent propres et efficaces à tout moment. «Notre système utilise une technologie de capteurs avancée pour détecter la saleté et les débris. Dès la détection, le système active un mécanisme de nettoyage qui élimine délicatement la saleté sans endommager la surface. Le processus de nettoyage est lancé automatiquement et peut être programmé en fonction des préférences de l’utilisateur, ce qui garantit une performance optimale des panneaux», détaillent les jeunes inventeurs.

Pour mettre sur pied ce projet, Julian, Paul et Max ont travaillé pendant tout un semestre, à raison de deux fois par semaine, après les cours ou durant les week-ends. «Nous avons été accompagnés par un coach, Luigi Losavio, qui nous a apporté de nouvelles idées et nous a guidés vers des approches auxquelles nous n’avions pas pensé auparavant. Il nous a été particulièrement utile pour la planification financière du projet», relatent Max et ses deux camarades.

Le module imaginé par les trois étudiants peut se fixer sur tous types de panneaux, que ces derniers soient installés sur des toits, ou sur le sol.  (Visuel: Bright cleaning)

Le module imaginé par les trois étudiants peut se fixer sur tous types de panneaux, que ces derniers soient installés sur des toits, ou sur le sol.  (Visuel: Bright cleaning)

D’un point de vue financier, le coût du projet n’est pas encore tout à fait défini, et les étudiants doivent encore construire un prototype pour avancer dans la concrétisation de leur idée. «Nous avons calculé les coûts, y compris le coût de notre module et de toute sa création. Cependant, nous préférons ne pas donner de chiffres pour le moment, car nous sommes en train de revoir notre planification financière et elle pourrait différer considérablement de notre premier calcul.» Ils espèrent aussi se dégager du temps entre les cours et les examens afin d’élaborer leur prototype.

Le coup de pouce de Socom

«Nous devons pour cela nous procurer des panneaux solaires et le matériel nécessaire pour fabriquer le module. Le prototype est essentiel pour tester et simuler notre module», note Julian. Pour le concevoir, ils sont allés à la rencontre de l’entreprise Socom qui leur a donné deux panneaux solaires afin de pouvoir opérer tous les tests nécessaires. «Si le prototype fonctionne correctement et que nous obtenons toutes les autorisations nécessaires, alors nous pourrons envisager de pénétrer le marché», complète Paul.

Mais en attendant, Max, Julian et Paul ont encore du travail… «Si nous souhaitons concrétiser notre projet en une application réelle, le principal obstacle sera le coût. Pour l’instant, nous n’avons qu’une estimation approximative de combien cela pourrait nous coûter, mais si le coût augmente, nous ne pourrons plus envisager de réaliser notre projet de manière concrète», évoquent-ils. Ils prévoient aussi de breveter leur idée et ont créé qui veulent prouver l’utilité de leur concept.

Nous n’avons pas peur que quelqu’un nous vole notre idée, mais nous comptons déposer un brevet.

Paul Parriesétudiant au Lycée des Arts et Métiers en BTS Connected buildings and cities

«Nous n’avons pas peur que quelqu’un nous vole notre idée, mais nous comptons déposer un brevet. Si quelqu’un venait à emprunter notre idée, nous continuerions malgré tout. Le marché des panneaux solaires est assez vaste et nous avons trouvé des moyens de perfectionner notre système qui pourrait potentiellement faire de l’ombre à nos concurrents», livre Paul.

Un calculateur mis à disposition de tous

Parmi les outils qu’ils ont déjà développés, et que l’on peut tester sur leur site de présentation: un calculateur qu’ils ont eux-mêmes mis au point. «Notre simulation s’appuie sur des données issues d’un panneau solaire standard, en prenant en compte une perte d’énergie qui dépend de l’angle du panneau. L’angle est une variable modifiable et la perte dépend de lui: plus l’angle est petit, plus le panneau solaire doit être nettoyé, entraînant ainsi une plus grande perte d’énergie. La perte financière n’est rien de plus que le prix de l’électricité multiplié par la perte d’énergie. Bien que notre simulation soit relativement simpliste, elle illustre aisément les pertes d’énergie d’un système solaire», défendent les trois jeunes gens.

Notre intention est de promouvoir notre projet à travers l’Europe, mais notre objectif principal est d’acquérir de l’expérience.

Max, Paul et Julian

Du 11 au 14 juillet, ils iront le défendre à Istanbul, à l’occasion du festival Gen-E. «Afin de bien aborder notre participation, nous serons coachés par des experts dans différents domaines. Nous nous entrainons à mieux présenter notre idée et recevrons de l’aide pour la création de notre business plan. Notre intention est de promouvoir notre projet à travers l’Europe, mais notre objectif principal est d’acquérir de l’expérience, car ce voyage représente une opportunité incroyable pour nous. Nous devrons présenter notre projet devant le jury le deuxième jour et que le troisième jour, nous serons à notre stand pour discuter de notre projet avec les personnes intéressées.»