Les archives ne permettent pas de donner la date précise. Ce que l’on sait, c’est qu’en 1911, Octave Reckinger a fondé une quincaillerie industrielle à Esch-sur-Alzette. Devenue, 111 ans plus tard, Reckinger Alfred SA. L’entreprise célèbre son anniversaire ce vendredi 2 septembre avec ses clients, et avec son personnel samedi. Son directeur, Michel Reckinger, représente la quatrième génération à la tête de l’entreprise.
En 111 ans, comment l’entreprise a-t-elle évolué?
– «En 1911, la quincaillerie industrielle fondée par mon arrière-grand-père fournissait les hauts fourneaux et les entrepreneurs. Mon grand-père a obtenu une maîtrise en chauffage sanitaire. Quand il a repris, nous sommes donc devenus installateurs. La société a connu un essor dans les années 1970 pour devenir l’un des grands acteurs du secteur du chauffage sanitaire au Luxembourg. J’ai rejoint l’entreprise en 1993, après des études d’ingénieur. Nous avons continué à évoluer lentement mais sûrement et employons aujourd’hui 380 personnes dans toute la panoplie des métiers de la technique du bâtiment, du chauffage sanitaire, de la ventilation, de la climatisation mais aussi de l’électricité et, via notre spin-off Remake, de la rénovation.
Et au niveau du chiffre d’affaires?
«Il est de 50 millions d’euros. Nous connaissons chaque année entre 5 et 10% de croissance.
Quelle croissance espérez-vous pour les prochaines années?
«Nous allons essayer de maintenir le rythme que nous connaissons.
Notre futur est encore très rose malgré les problématiques que nous connaissons aujourd’hui.
Quelles sont vos perspectives, à tous les niveaux, pour les années à venir?
«Nous nous focalisons sur la transition énergétique. Sortir du gaz pour nous tourner vers les pompes à chaleur, le photovoltaïque sur les toitures, l’isolation des bâtiments, le remplacement des fenêtres. C’est pour cela que je crois que notre futur est encore très rose malgré les problématiques que nous connaissons aujourd’hui.
Justement, comment résistez-vous à cette hausse des coûts de l’énergie et des matières premières?
«Une entreprise familiale doit penser à long terme et non au bénéfice rapide. Nous étions préparés. Nous n’avions pas prévu la guerre en Ukraine, mais nous savions que nous devrions sortir du gaz et, d’ici 2030, réduire la consommation de 50%.
La demande des clients en ce sens a-t-elle augmenté?
«Nous sommes en plein dedans. Les gens veulent sortir du gaz pour se tourner vers l’électricité, et nous savons répondre à cette demande.
Quid de la crise sanitaire du Covid?
«Il y a eu un effet, comme dans chaque entreprise, avec davantage d’absences. Mais le bâtiment a été le moins touché, nous n’avons pas à nous plaindre.
Je suis content de savoir qu’il y a une génération derrière moi prête à reprendre le flambeau.
Avez-vous des projets d’agrandissement de vos installations?
«Nous avons acheté le bâtiment à côté de celui que nous avions déjà (à Ehlerange, ndlr) pour le démolir et y construire de nouveaux bureaux d’ici l’année prochaine. Nous n’avons en effet pas assez de place et allons doubler de surface pour arriver à 3.000 mètres carrés.
Quel est le montant de l’investissement?
«10 millions d’euros.
Qu’est-ce qui vous rassure pour les 111 ans à venir?
«Je suis content de savoir qu’il y a une génération derrière moi prête à reprendre le flambeau. J’ai trois enfants (de 18, 21 et 23 ans, ndlr) qui ont choisi des filières à l’université technique. Il y aura une suite, c’est le plus important.»