En contact quasi quotidien avec les ministres, Nicolas Henckes plaide pour des aides pour assurer la continuité de l’activité économique. (Photo: Maison Moderne/Archives)

En contact quasi quotidien avec les ministres, Nicolas Henckes plaide pour des aides pour assurer la continuité de l’activité économique. (Photo: Maison Moderne/Archives)

Le Luxembourg compte un peu plus de 23.000 indépendants. Nicolas Henckes, directeur de la Confédération luxembourgeoise du commerce, explique les nouvelles mesures du gouvernement qui devraient les concerner.

Beaucoup d’indépendants s’estiment oubliés par le gouvernement alors que la crise sanitaire les frappe durement.  Est-ce une réalité?

. – «En tout cas, ils n’ont pas été oubliés par la Confédération luxembourgeoise du commerce, qui a toujours défendu leurs intérêts! Au-delà de ce constat, il faut convenir qu’ils ne sont pas très bien épaulés par le plan de stabilisation de l’économie. Par exemple, l’octroi de l’aide de 5.000 euros a un champ d’application très restrictif.

On voit que beaucoup essuient un refus, et on s’attend donc à un feed-back négatif de nos membres. Le ministère est au courant de cette situation, et il s’adaptera en fonction de ce qui est constaté. C’est pour cela que nous invitons nos membres à formuler des demandes, car cela aidera à voir où cela coince et à éventuellement élargir le champ d’application. Ce premier plan est un plan d’urgence, donc imparfait, mais qui est en cours d’analyse, et des améliorations seront apportées dans les jours à venir.

Le gouvernement est donc d’accord de revoir les choses?

«De les adapter selon les réalités de terrain, oui, sans aucun doute. C’est bien ce qu’on a ressenti.

Aider à assurer la continuité de l’activité des indépendants coûtera moins cher qu’élargir l’accès au chômage.
Nicolas Henckes

Nicolas Henckesdirecteur de la Confédération luxembourgeoise du commerce

Vous êtes en contact régulier avec les ministres?

«Presque quotidiennement, en tout cas avec le ministre de l’Économie, mais aussi celui de la Sécurité sociale.

Quel est votre argument principal?

«Ce que l’on demande, ce sont des aides pour assurer la continuité de l’activité. On attire l’attention du gouvernement sur le fait que cela coûtera beaucoup moins cher que de mettre des indépendants au chômage, ce à quoi ils ont droit dans certaines conditions.

Certaines associations professionnelles mènent des négociations de leur côté. N’aurait-il pas fallu centraliser le tout?

«C’est le cas pour le secteur économique, puisque tout est centralisé à l’Union des entreprises luxembourgeoises. Il y a maintenant aussi une série d’autres professions, notamment dans le domaine médical, qui ont d’autres ministres comme interlocuteurs et qui connaissent bien les problèmes de leurs membres. Ce n’est donc peut-être pas plus mal ainsi.

L’anxiété est forte parmi les indépendants?

«Oui, il y en a toujours quand vous ne savez pas comment assurer votre activité ou la réorienter. Certains indépendants ont trouvé des missions temporaires auprès de ministères en cette période de crise, mais pas tous. Il faut faire preuve d’agilité, quand c’est possible.

Il faut plus que jamais se serrer les coudes?

«C’est dans une crise de ce genre que l’on voit l’importance de se fédérer, et notamment d’être membre d’une chambre patronale.»