Le réseau doit apporter réconfort et expérience. Les réseaux sociaux aussi, mais avec modération pour ne pas être spectateur de ce qui se passe, mais acteur, recommande Amélie Madinier. (Photo: Hub@Luxembourg)

Le réseau doit apporter réconfort et expérience. Les réseaux sociaux aussi, mais avec modération pour ne pas être spectateur de ce qui se passe, mais acteur, recommande Amélie Madinier. (Photo: Hub@Luxembourg)

Rester optimiste et être connecté sont les deux clés pour s’en sortir, assure Amélie Madinier, la directrice du Hub@Luxembourg du Crédit Agricole.

«Il y a plein d’entrepreneurs exemplaires en ce moment!» La directrice du Hub@Luxembourg du Crédit Agricole a des trémolos d’émotion dans la voix face au courage des uns et des autres. Elle aussi en position «remote» pour respecter strictement les consignes du gouvernement, Amélie Madinier rappelle les vertus des réseaux et les dangers des réseaux sociaux.

Amélie, c’est le moment, pour tous ceux qui ont votre expérience, de la partager avec de jeunes entrepreneurs ou des entrepreneurs de petites structures qui se sentent parfois très seuls. Donnez-nous des conseils!

Amélie Madinier. – «Certains d’entre eux font déjà preuve de tellement de pugnacité, d’agilité, de courage. Je n’ai pas l’impression d’être mieux placée qu’eux. Mais quand même, à mon sens, il y a deux choses à ne pas perdre de vue: rester optimiste, et rester connecté! La tentation est forte, quand vous vous retrouvez confiné, de regarder les réseaux sociaux et d’assister, en tant que spectateur, à ce qui se passe. Ce n’est pas le moment d’être spectateur! Il ne faut rien lâcher!

Entendu, d’un point de vue philosophique… Mais il est quand même compliqué de rester optimiste. Pouvez-vous nous expliquer quoi faire, concrètement?

«Toute la difficulté est de rester actif alors que tout semble aller mal, je suis d’accord. Alors, commencez par regarder vos chiffres, vérifier trois fois par jour que toute votre équipe, même en position ‘remote’, reste motivée et focus sur le développement. Revoyez la stratégie de communication et adaptez votre vision de votre projet. C’est assez pour avoir du pain sur la planche.

Cela me fait penser à un podcast que j’écoutais récemment dans lequel un influenceur décrivait le jour où il passait son permis moto. ‘Tu dois slalomer entre les plots. Si tu les regardes, tu vas te les prendre. Il faut regarder la porte de sortie!’... Regardez l’issue! Quant au réseau, il faut rester connecté à un réseau d’entrepreneurs, d’experts, d’idées comme celles d’un #YouAreNotAlone. Le réseau doit vous réconforter quand ça ne va pas et vous permettre de gagner du temps avec de bonnes pratiques.

Ce n’est vraiment pas le moment de se concentrer sur sa famille. Ça ne réconforte pas l’entrepreneur tant que ça. Cela ajoute plutôt une pression supplémentaire.
Amélie Madinier

Amélie Madinierdirectrice du Hub@Luxembourg

Nous avons lancé, jeudi soir, une série de webinars à partir d’un questionnaire que nous avons diffusé au sein de notre réseau. La prospection en temps de crise était le sujet numéro 1 pour les start-upper (72%), devant la bonne compréhension des aides publiques (55%), les sujets sur la trésorerie et la facturation (50%), et la communication de crise (40%). Nos webinars vont porter sur ces sujets, et seront parfois en anglais pour permettre au plus grand nombre de comprendre. Jeudi, pour le premier, 85 start-up étaient réunies, avec un avocat, autour d’un sujet sur la gestion du temps partiel pendant un quart d’heure, avant d’entamer une série de 120 questions en l’espace de 45 minutes. . C’est franco-français, mais j’aimerais bien amener ce genre de produit au Luxembourg.

Amélie, en temps normal, les entrepreneurs ne voient pas toujours très souvent leur famille, et elle peut leur manquer. Là, ils vont la voir toute la journée. Est-ce que c’est mieux? Moins bien? Comment gérer cette dimension-là?

«, et je crois qu’elle a eu exactement la bonne attitude. Éloigner tout le monde et les mettre en sécurité. Moi, j’ai trois enfants, et s’isoler devient très vite très compliqué. Il faut pourtant pouvoir s’isoler quatre ou cinq heures par jour sans se poser aucune question sur la famille. Si on est deux, il faut pouvoir passer le relais, au moins pendant ce temps-là, à l’autre. Ce n’est vraiment pas le moment de se concentrer sur sa famille.

Ça ne réconforte pas l’entrepreneur tant que ça. Cela ajoute plutôt une pression supplémentaire. Par exemple, je reçois trois e-mails par jour de la maîtresse qui m’indique quel est le programme – six heures par jour – que je dois suivre pour mes enfants. Sans même parler de la question logistique associée à toute organisation familiale. Là encore, le réseau a de l’expérience à apporter à ceux qui en manquent. Il faut saisir ces opportunités.»

La bonne lecture d’Amélie: .