Satispay devait attaquer le marché luxembourgeois en début d’année. Confinement oblige, Alberto Dalmasso a dû attendre et profite désormais de la traction générée par son opération de cashback de 20%. (Photo: Satispay)

Satispay devait attaquer le marché luxembourgeois en début d’année. Confinement oblige, Alberto Dalmasso a dû attendre et profite désormais de la traction générée par son opération de cashback de 20%. (Photo: Satispay)

Six mois après avoir obtenu sa licence au Luxembourg, la fintech italienne Satispay a pu commencer à se déployer vraiment depuis la fin du confinement. Et rêve d’Allemagne et de Belgique et de France.

«Évidemment, la pandémie, ce n’est pas le début que nous espérions au Luxembourg!» Un an après avoir quitté Londres pour Luxembourg, Brexit oblige, Alberto Dalmasso a retrouvé le sourire avec la fin du confinement. La fintech italienne a lancé une opération cashback depuis le 1er juin et jusqu’à fin juillet: à chaque fois qu’un client utilisera son application mobile de paiement, 20% de ses achats lui seront recrédités, financés par Satispay elle-même.

Ça peut coûter cher, cette stratégie de déploiement…

Alberto Dalmasso. – «Il faut se souvenir comment nous avons commencé notre projet. L’idée était que certains utilisateurs n’avaient pas de carte bancaire ou alors n’avaient pas envie de s’embêter en permanence, pour les petites transactions, à aller retirer de l’argent au distributeur. Il fallait que ce soit simple. Ça l’est. Et j’ai entièrement confiance dans le fait que si les gens l’essaient, ils l’adopteront. Selon nos études, la transaction moyenne avec Satsipay est de 15 euros, contre 45 euros avec une carte de débit et 56 euros avec une carte de crédit. Le cashback a un pouvoir d’attraction de la curiosité. Je préfère cette voie-là à des campagnes de marketing.

Surtout que votre solution «parle» aussi bien aux consommateurs qu’aux commerçants!

«Oui, il n’y a pas d’installation de machine supplémentaire, l’onboarding se fait facilement, les commerçants ont leur argent tout de suite et pas dans une semaine ou dans un mois comme d’autres solutions. Dans chaque ville où nous nous installons – parce que nous nous déployons par ville –, nous invitons les commerçants à essayer, la publicité qu’ils en font eux-mêmes fait le reste. Mais nous montons aussi des opérations de fidélisation avec eux et, par exemple, quand un utilisateur ouvre l’app, il voit les commerçants qui permettent de payer avec nous, ça crée aussi de la publicité. Nous allons continuer à développer des services autour de tout ça pour encourager l’interaction. Avec une carte de crédit, il n’y a pas d’interaction, vous payez et c’est fini. Depuis que nous avons commencé à nous déployer à Luxembourg, nous avons déjà convaincu une centaine de commerçants et Auchan.

Et vous avez quelle ambition à quelle échéance?

«À Luxembourg, je voudrais avoir 100.000 utilisateurs d’ici trois ans. 25% des résidents d’une ville dans laquelle nous nous installons. Par rapport à l’Italie, Luxembourg a un autre avantage, c’est son côté multiculturel. Je ne crois pas qu’à la fin, il n’y aura qu’un champion européen du paiement digital, mais plutôt quatre ou cinq. Après l’Italie et le Luxembourg, nous allons continuer à nous ‘attaquer’ à l’Allemagne, puis à la Belgique et à la France. Passer par Luxembourg va nous permettre de bien comprendre les subtilités culturelles et sociologiques. Parce que nous voulons aussi que l’utilisateur revienne le plus souvent possible dans l’app et tout le monde ne réagit pas de la même manière.»