Le risque zéro n’existe et n’existera pas, a précisé Carole Dieschbourg: «Les éléments extrêmes se caractérisent par leur vitesse, on ne peut pas éviter tous les risques. Mais la mission est de les réduire, de protéger les gens et d’éviter le pire.» (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Le risque zéro n’existe et n’existera pas, a précisé Carole Dieschbourg: «Les éléments extrêmes se caractérisent par leur vitesse, on ne peut pas éviter tous les risques. Mais la mission est de les réduire, de protéger les gens et d’éviter le pire.» (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Des événements extrêmes tels que les inondations des 14 et 15 juillet risquent de se répéter, prévient Carole Dieschbourg. Il s’agit donc de devenir plus résilient pour y faire face. Et d’avoir des politiques climatiques ambitieuses afin d’éviter leur multiplication.

«S’adapter et devenir plus résilient, tout en mettant en œuvre des politiques climatiques ambitieuses afin d’éviter d’avoir encore plus d’événements extrêmes.» C’est sur ces deux points que s’articulait la réponse de la ministre de l’Environnement, (déi Gréng), suite aux terribles inondations qui ont frappé le pays les 14 et 15 juillet.

En conférence de presse, lundi matin, venait le temps de faire un premier point sur la situation. Or, si les inondations spectaculaires qui ont eu lieu au Luxembourg, mais aussi en Belgique et en Allemagne, ont des causes multifactorielles – surfaces scellées par une urbanisation toujours plus dense, terres gorgées d’eau et imperméabilisées par des semaines de pluie –, le caractère extrême des précipitations est indéniable. De telles masses d’eau auraient donc dans tous les cas été très difficiles à gérer.

De fait, sur 41 stations de contrôles, 15 ont enregistré des niveaux d’eau jamais vus auparavant dans l’histoire du pays, et 10 autres, des niveaux équivalents à une catégorie d’inondation qui ne survient statistiquement qu’une fois par siècle. Le phénomène, en sus d’être extrême, était donc généralisé: «Ce n’était pas seulement local, mais partout dans le pays», constate ainsi Carole Dieschbourg.

De la sécheresse aux inondations

Les mesures pour faire face aux inondations, prévues pour gérer ces crues extrêmes qui n’ont lieu que tous les 100 ans, ont ainsi elles-mêmes été dépassées. «Ces mesures ont beaucoup aidé jusqu’à un certain point, elles ont permis de retarder, mais elles n’ont pas fonctionné sur toutes les localités, car la situation était trop extrême: il y avait trop de pluie, trop de masse d’eau», explique Carole Dieschbourg.

De telles situations, malgré leur caractère exceptionnel, devraient malheureusement devenir de plus en plus fréquentes: la récurrence de telles crues, auparavant centenaire, pourrait ainsi devenir trentenaire. En cause, la crise climatique et environnementale, même si un lien direct n’est jamais évident: «Classer un événement est toujours très difficile, mais, si nous regardons le passé, nous observons qu’ils deviennent plus réguliers», constate Carole Dieschbourg. «Dans nos régions, ce dérèglement climatique se caractérise d’une part par des événements extrêmes comme de fortes pluies et des inondations, et, d’autre part, par des périodes de sécheresse comme nous les avons connues ces trois dernières années.»

Devenir résilient

Il s’agit donc à court terme de s’adapter au changement climatique. Développer davantage de résilience face à de tels événements est incontournable. L’urbanisation, bien sûr, est en ligne de mire: il faut réserver des zones pour des terrains non bâtis, éviter de construire des bâtiments dans des zones inondables, ou les adapter, si c’est le cas, en les installant sur des pilotis.

Il s’agit aussi de renaturer les cours d’eau et de réserver de la place à l’eau, en établissant des structures comme des bassins de rétention pour retenir les eaux lorsqu’elles sont abondantes. Et, pour mettre en œuvre le tout, travailler avec tous les acteurs est indispensable, de la commune aux propriétaires de terrains. Et ce, de manière constante, avec toujours de nouvelles mesures afin de s’adapter à une situation qui évolue constamment.

Pas de risque zéro

Malgré tout, le risque zéro n’existe et n’existera pas, précise la ministre: «Les éléments extrêmes se caractérisent par leur vitesse, on ne peut pas éviter tous les risques. Mais la mission est de les réduire, de protéger les gens et d’éviter le pire.»

Et, à plus long terme, afin d’éviter une multiplication des événements météorologiques extrêmes, des politiques climatiques ambitieuses, notamment en réduisant les émissions de gaz à effet de serre, doivent être mises en œuvre.