Ikea France se renseignait sur ses employés, leurs antécédents judiciaires, leur situation bancaire… (Photo: Shutterstock)

Ikea France se renseignait sur ses employés, leurs antécédents judiciaires, leur situation bancaire… (Photo: Shutterstock)

La filiale française du groupe suédois a espionné plusieurs centaines de salariés entre 2009 et 2012. Le tribunal correctionnel de Versailles vient de la condamner à une amende d’un million d’euros. Son ancien PDG, Jean-Louis Baillot, écope de deux années de prison avec sursis.

Ikea France a été condamnée, ce mardi matin, à une amende d’un million d’euros par le tribunal correctionnel de Versailles pour avoir espionné, durant des années, des centaines de ses salariés. 

Selon l’enquête, la filiale française du géant suédois a notamment fait appel aux services de la société Eirpace, spécialisée en «conseil des affaires», pour disposer d’informations sur certains de ses salariés, notamment leurs antécédents judiciaires, leur situation bancaire, leur train de vie… Via ses réseaux, cette société a obtenu des renseignements, par exemple par le Système de traitement des infractions constatées (Stic), réservé à la police.

Deux ans de prison avec sursis pour l’ancien PDG

Outre la société Ikea, 15 prévenus étaient poursuivis dans ce dossier, dont d’anciens dirigeants de l’entreprise, des directeurs de magasins, des fonctionnaires de police…

Reconnu coupable de recel de données à caractère personnel par un moyen frauduleux, Jean-Louis Baillot, PDG d’Ikea France de 1996 à 2012, a été condamné à une peine de deux ans de prison avec sursis et 50.000 euros d’amende. Le ministère public avait requis de la prison ferme. Ayant toujours contesté toute surveillance de masse, Jean-Louis Baillot est «sous le choc», selon son avocat, et envisage d’interjeter appel. 

Jean-François Paris, ancien directeur des risques d’Ikea France de 2002 à 2012, a, pour sa part, reconnu les faits. Indiquant avoir «suivi une consigne formulée par Jean-Louis Baillot» en 2007. Il a été condamné à 18 mois de prison avec sursis et 10.000 euros d’amende.

Si, selon le ministère public, ces pratiques remontaient aux débuts des années 2000, seules celles datant de la période 2009-2012 ont été jugées – les autres ayant dépassé le délai de prescription.