D’innovations, certains capteurs développés par IEE sont aujourd’hui devenus la norme dans l’industrie automobile. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

D’innovations, certains capteurs développés par IEE sont aujourd’hui devenus la norme dans l’industrie automobile. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Parti du Luxembourg, le spécialiste des capteurs destinés en particulier au marché de l’automobile écoule aujourd’hui ses produits aux quatre coins du globe.

Le signal qui retentit dans l’habitacle lorsqu’un occupant n’a pas bouclé sa ceinture, c’est IEE. «Nous sommes toujours numéro un mondial sur ce marché», explique tout sourire Paul Schockmel, CEO de l’entreprise. Celle-ci est spécialisée dans la conception et la fabrication de capteurs, un marché en plein boum non seulement pour l’industrie automobile, mais aussi dans d’autres segments tant les objets connectés rythment notre vie quotidienne.

Il existe un besoin de capteurs pour contrôler la température et la pression dans les batteries.
Paul Schockmel

Paul SchockmelCEOIEE

Il s’agit par exemple de capteurs dans des dispositifs liés à la santé, dans des bâtiments pour compter les personnes, mais aussi pour le contrôle des batteries. «Il existe un besoin de capteurs pour contrôler la température et la pression dans les batteries pour prévenir les usagers de tout risque, comme l’explosion par exemple», illustre le Luxembourgeois.

Ces activités devraient permettre à moyen terme une diversification des secteurs d’activité d’IEE, actuellement concernée à plus de 90% par l’industrie automobile. Cette dernière est actuellement à un tournant de son histoire, entre l’essor des motorisations électriques d’une part et le boum des dispositifs d’automatisation de la conduite d’autre part. «C’est pour nous clairement une opportunité, aussi bien pour le marché des capteurs que celui des composants électroniques.»

De la Californie à la Chine

IEE a vu le jour en 1989 sur l’initiative de l’Arbed. Celle-ci avait racheté la licence d’une jeune pousse californienne pour la fabrication de capteurs. D’abord axée sur quelques applications médicales, l’entreprise a ensuite croisé la route d’un géant de l’automobile, le groupe Daimler. «Mercedes disait qu’il peinait à trouver une technologie capable de détecter la présence d’une personne dans l’habitacle, notre représentant a fait une démonstration et deux ans plus tard, nous livrions en série pour Mercedes», évoque Paul Schockmel.

Ce marché de niche est ensuite devenu un standard dans l’ensemble de l’industrie automobile, une manœuvre qu’IEE a répliqué avec d’autres innovations comme le capteur de siège enfant qui désactive l’airbag, le détecteur d’enfants abandonnés dans un véhicule ou encore celui pour le démarrage sans contact des voitures pour ne citer que les principaux.

Si l’industrie automobile représente 90% de l’activité d’IEE, Paul Schockmel explique que l’entreprise regarde à accentuer sa présence sur d’autres marchés. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Si l’industrie automobile représente 90% de l’activité d’IEE, Paul Schockmel explique que l’entreprise regarde à accentuer sa présence sur d’autres marchés. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

«Nous avons des relations très intenses avec les organisations en charge de définir les normes de sécurité et de protection», admet le responsable. Qu’il s’agisse de la Commission européenne ou d’Euro NCAP, l’équipementier veut faire entendre sa voix et ses idées: «Il y a toujours des problèmes de sécurité routière à résoudre, plus d’un million de personnes meurent sur les routes chaque année dans le monde.»

Depuis 2013, l’entreprise est . Si son siège et sa plus ancienne usine demeurent au Luxembourg, IEE compte également d’autres manufactures situées en Slovaquie, en France, en Tunisie, au Mexique et en Chine sans oublier cinq centres de recherche sur trois continents.

Le Luxembourg, point de départ des brevets

Pour se distinguer de la concurrence, IEE dit jouer la carte de l’innovation. En étant ainsi le premier sur un marché, l’équipementier s’assure une longueur d’avance notamment en matière de pricing. «Il faut avoir des produits où nous sommes le n°1 avec des marques qui permettent de financer l’innovation, car l’innovation a un prix», dit-il.


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Naturellement, les facilités du régime luxembourgeois de la propriété intellectuelle sont un avantage pour la multinationale dont le parcours des brevets débute au Grand-Duché. L’an dernier, IEE a enregistré un chiffre d’affaires de 547 millions d’euros, stable par rapport à 2021.

Cet article s’inscrit dans une série d’été dédiée aux success stories entrepreneuriales luxembourgeoises. Rendez-vous mercredi prochain avec la société Landewyck.