VUCA. Sur la scène magistrale de l’ICT Spring, ce jeudi 30 juin, le ministre de l’Économie, (LSAP), avoue n’avoir croisé l’acronyme que récemment dans une discussion avec un expert du climat. Mais il y a plus de 30 ans que le Collège de guerre de l’US Army enseigne à ses cadets comment survivre dans un monde de «Volatility, Uncertainty, Complexity, Ambiguity».
Entre le Covid, la guerre menée par la Russie à l’Ukraine et ses conséquences actuelles et à venir sur les économies mondiales, le ministre délivre un discours très politique, à un an des élections communales et législatives au Luxembourg, quitte à presque emprunter les codes des ministres issus de déi Gréng… , le ministre retient que la protection de l’environnement et du climat et la digitalisation seront les deux poumons du futur.
Que cela touche une adaptation du réseau énergétique, l’efficacité énergétique dans la construction, la maintenance des bâtiments, l’obsolescence des appareils, la détection des pertes (d’eau ou d’électricité). Que cela justifie la politique luxembourgeoise sur les ressources de l’espace. Que la logistique sera forcément concernée puisque les outils vont apporter leur lot de révolutions. Que la santé va complètement être bouleversée. Que l’industrie a déjà commencé à améliorer ses pratiques. Et de citer les exemples de Husky et de Goodyear.
Et Franz Fayot d’ensuite admettre que la digitalisation s’accompagnera forcement d’un coût et qu’il faudra bien un jour envisager la transformation sous l’angle du rapport bénéfices-coûts.
Un annuaire en ligne des 500 start-up du Luxembourg
«5 milliards d’humains passent sept heures par jour sur leur smartphone, dont 2,5 sur les réseaux sociaux. Moi-même, j’ai fini par installer un compteur de temps pour limiter mon temps sur Twitter et Instagram», explique le ministre. «Nous avons une responsabilité individuelle dans ce qui se passe. Il ne sera pas suffisant de réduire sa vitesse sur la route ou la température quand on n’est pas chez soi si, d’un autre côté, on passe son temps avec les outils numériques.»
Reconnaissant sa responsabilité, «choisir les bons investissements, dans les infrastructures et la recherche et l’innovation», le ministre – qui a aussi annoncé un annuaire en ligne des 500 start-up du Luxembourg – rappelle avoir été coincé dans un ascenseur. «Même le plus performant HPC a besoin d’un électricien pour fonctionner.»
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La responsabilité individuelle, c’est ainsi qu’a commencé l’ avec le discours du CEO de Securitymadein.lu, , qui a rappelé un classique de la cybersécurité: «Le premier problème de la sécurité, c’est vous, moi, nous. Nous tous qui cliquons sur un lien sans nous poser de questions ou qui donnons trop d’informations à de potentiels attaquants jusqu’à ce que nous finissions par nous faire voler nos comptes, nos infos, notre argent ou même que nous mettions nos entreprises et organisations en danger.»
La responsabilité individuelle, c’est aussi ce qu’a souligné le directeur technologique d’Atos, en charge des produits de cybersécurité, Vasco Gomes, à propos des problèmes que commencent à créer l’intelligence artificielle et l’impact énorme et négatif que le metaverse pourrait avoir si on n’y prend pas garde.
Trois maires face à une deepfake
Dernier exemple en date: les maires ou bourgmestres de Vienne, de Berlin et de Madrid ont tous failli être ridiculisés récemment par un faux maire de Kiev lors d’une conversation sur Webex. Le maire allemand est le premier à avoir quitté la conversation, suspectant un faux. Le maire de Madrid a mis 15 minutes de plus et celui de Vienne est allé au bout, n’ayant rien remarqué…
Heureusement, a-t-il dit sur scène, l’Union européenne, larguée sur les questions d’intelligence artificielle, s’est saisie de celle de l’identité du futur, en lançant un appel à candidatures pour un portefeuille souverain – appelons-le comme ça – dans lequel chaque Européen pourra stocker ses vrais papiers d’identité, ses vrais diplômes ou ses vraies factures bancaires. À partir du «wallet», il pourra garantir à chaque instant qu’il est bien l’utilisateur d’un service, le client d’une société ou l’électeur, par exemple.
Une question aussi cruciale pour l’avenir de l’UE que celle de l’énergie dépensée par la technologie. Et de l’énergie, les entrepreneurs en ont mis, sur le plateau unique de la nouvelle version de l’ICT Spring, événement revenu à Luxexpo The Box pour la plus grande joie du directeur de la Chambre de commerce, . Des simulateurs de cockpits de voitures qui ont fait le plein. Des chiens de Boston Dynamics qui reniflent les mollets des visiteurs. Des dispositifs de réalité augmentée ou virtuelle. Dans les travées, tout l’écosystème est là. À l’exception peut-être des clients? Des prospects? Après deux ans de formats hybrides, le réseautage reprend doucement et joyeusement, dopé par les efforts de , les deux codirectrices de Farvest.