Dès le premier jour de l’offensive russe, .
Après trois jours d’offensive et des combats plus intensifs, Julien et Tanya sont occupés à s’organiser pour s’approcher au plus près de la frontière polonaise et roumaine afin de récupérer des membres de leur famille et des proches.
«On veut les récupérer et les mettre à l’abri, ici, au Luxembourg», lance Julien, qui vient d’apprendre que son beau-frère a pris les armes pour défendre son pays. «Il a mis sa famille et sa mère à l’abri à une trentaine de kilomètres de Kiev. Un endroit plutôt calme par rapport à ce qui se passe dans la capitale. Puis il a décidé d’aller se battre», explique Julien pendant que Tanya est au téléphone avec sa mère.
Depuis le début de l’offensive russe, Tanya, avocate, est pendue au téléphone. Elle tente de rassurer sa famille et ses proches. «Elle a une amie, célibataire avec trois enfants, qui tente de passer la frontière polonaise. Mais c’est assez difficile, elle est sous le choc, seule», souligne Julien.
Selon les premiers chiffres des Nations unies, plus de 100.000 Ukrainiens ont fui le pays depuis l’invasion russe, vers les pays voisins, à savoir la Pologne, la Moldavie, la Hongrie et la Roumanie.
Les ramener au Luxembourg
«Je prévois de partir mercredi pour arriver à la frontière polonaise en fin de semaine. Puis je vais redescendre sur la Roumanie. L’idée est de pouvoir les rassembler et les ramener au Luxembourg», planifie Julien. Patron d’une entreprise active dans les télécommunications, il est en train de «monter un convoi». «Je ne vais pas partir tête baissée. Je suis occupé à voir où je peux trouver un minibus, à solliciter mon réseau professionnel pour avec des coups de main. J’ai également un ami en Roumanie qui va me renseigner sur le meilleur itinéraire à prendre. Dans le même temps, on se renseigne pour trouver des logements ici, au Luxembourg. Je vais également voir auprès de ma commune ce qu’il est possible de faire. Je reçois beaucoup de messages de personnes qui veulent aider par de petits gestes», explique Julien.
En tout, Julien et Tanya espèrent pouvoir ramener cinq couples de proches, dont une dizaine d’enfants entre 5 et 12 ans. «On espère trouver une solution pour que la mère de Tanya puisse passer une frontière. Il y a également l’ex-mari de Tanya, qui est le père de sa fille qui est ici avec nous et que je considère comme ma fille. Il y a trois enfants», glisse Julien.
«Mes amis, deux couples avec des enfants, qui ont réussi à quitter Kiev, ont pu se rapprocher de la frontière polonaise qui est complètement embouteillée. Avec la mobilisation générale décrétée par le président ukrainien, les hommes en âge de se battre ne peuvent pas quitter le pays. Donc l’idée est qu’ils redescendent un peu plus bas, du côté de la frontière roumaine afin de trouver un passage dans les Carpates. Pour le moment, ils ont trouvé un lieu pour se mettre à l’abri. Mais ils sont sous le choc, ils ne savent pas trop quoi faire», dit Julien avant d’ajouter: «Une fois au Luxembourg, on fera les démarches administratives afin de régulariser autant que possible la situation.»
Julien a accepté de partager son adresse e-mail si des personnes veulent l’aider: [email protected]