La semaine n’est pas du tout… morte. Certes, les «Before Halloween» et les «After Halloween» profitent différemment des vacances de la Toussaint – sauf quand les Before vont à l’after – mais la technologie poursuit son incroyable marche en avant. Morceaux choisis comme autant de bonbons piqués à cet enfant que vous envoyez racketter ces inconnus auxquels vous lui interdisez de s’adresser le reste de l’année.
LES GRINCHEUX CHOUINENT. Logique. «Moi, ton IA, ton ChatGPT, j’en peux plus, j’arrête!», «L’IA sera bientôt hors de contrôle et vous en serez les principaux responsables»… Un an d’ongles incrustés dans le canapé comme un chat qui aurait peur de passer à son bain… et leur petit bonheur de la semaine aura été l’annonce du CEO d’OpenAI (ChatGPT), Sam Altmann, qu’il pensait l’IA potentiellement hors de contrôle au point de créer une équipe de préparation à toutes les éventualités.
Potentiellement, parce qu’il n’existe aucune IA «générale» – dites «AGI» pour avoir l’air branchés – et qu’une discussion d’une heure avec le VP machine learning de Talkwalker, Benedikt Wilbertz, et un haussement d’épaules suffisent à comprendre qu’on a encore le temps… Espérons que les chouineurs saisiront l’opportunité d’Altman, désireux de redorer sa virginité après ses petits soucis avec les régulateurs européens de la donnée: , à saisir d’ici le 31 décembre.
LES OPTIMISMES FONT DES GARGARISMES. Action d’avaler une gorgée des pensées profondes du «Pape de la technologie», Andreessen Horowitz, , et de faire des glou-glou pour en saisir toutes les subtilités… Il y aurait 1.000 manières d’alimenter des heures de polémique à la lecture de sa tribune qui a fait le tour du monde. Retenons, comme ça, pour la forme: «L’économiste a montré que les créateurs de technologie ne sont capables de capter qu’environ 2% de la valeur économique créée par cette technologie. Les 98% restants reviennent à la société sous la forme de ce que les économistes appellent le surplus social.»
Conserver ici une phrase du prix Nobel d’économie 2018 ne sert qu’à un objectif misérable, désolé: il est LE spécialiste des théories sur les choix publics et leurs conséquences. Et alors? Alors que le formateur, Luc Frieden (CSV), ficèle une alliance avec le DP de son «ami» Xavier Bettel, il n’y a que la technologie qui puisse à la fois satisfaire les exigences de productivité, de futur vert, de gestion du vieillissement de la population et de 36 autres dossiers urgents…
Sautez quatre cases si vous n’aimez pas les bons résultats
ET LES MALINS GAGNENT DE L’ARGENT (1). Toussaint rime aussi avec résultats du troisième trimestre pour les géants du cloud – ceux qui permettent aux modèles d’intelligence artificielle de progresser. En juin, Oracle qui est sur une année fiscale décalée, avait annoncé une hausse de son chiffre d’affaires de 17% (18% pour le cloud). «Le Cloud Gen2 d’Oracle est rapidement devenu le choix numéro 1 pour exécuter des charges de travail d’IA générative», précisait le président et directeur technique d’Oracle, Larry Ellison, grâce aux clusters – aux groupes de puces électroniques de premier plan qui permettent d’aller plus vite, beaucoup plus vite.
«Des sociétés de pointe effectuant du développement LLM telles que Mosaic ML, Adept AI, Cohere et 30 autres sociétés de développement d’IA ont récemment signé des contrats pour acheter plus de deux milliards de dollars de capacité dans le Cloud Gen2 d’Oracle.» Ce mardi 31 octobre, l’entreprise américaine annonce avoir reçu le label «Cloud souverain européen» de la Commission européenne à la faveur de son choix de créer deux structures distinctes en Europe, à Madrid et à Francfort, pour répondre aux problématiques de contrôle des données.
GAGNENT BEAUCOUP D’ARGENT (2). Les revenus de Microsoft ont bondi de 27%, dont 24,3 milliards de dollars pour le cloud intelligent, au-dessus du consensus. Dans le détail, le service Azure OpenAI compte désormais 18.000 clients, contre 11.000 clients en juillet. Il faudra regarder comment le marché accueille l’introduction du module complémentaire Microsoft 365 Copilot AI pour les abonnements aux logiciels de productivité existants, qui sera disponible pour les grandes entreprises le 1er novembre, à partir de 30 dollars par personne et par mois.
VRAIMENT BEAUCOUP D’ARGENT (3). À plus de 23 milliards de dollars sur neuf mois (+12%) dont 1,6 milliard de plus de bénéfice, «Amazon Web Services continue d’innover et de fournir des résultats rapides, en particulier dans le domaine de l’IA générative, où la combinaison de nos puces d’IA personnalisées, Amazon Bedrock étant le moyen le plus simple et le plus flexible de créer et de déployer des applications d’IA générative, et notre compagnon de codage (CodeWhisperer) permettre aux entreprises de disposer de l’équivalent d’un ingénieur expérimenté qui comprend tout leur code propriétaire est un moteur de dynamique auprès des clients, notamment Adidas, Booking.com, GoDaddy, LexisNexis, Merck, Royal Philips et United Airlines, qui commencent tous à exécuter des charges de travail d’IA générative», s’amuse le CEO, Andy Jessy.
, mais ce catalogue des usages de l’IA dans tous les domaines est incroyablement parlant.
ENFIN… PAS TOUS NON PLUS (4). Le chiffre d’affaires de Google Cloud au troisième trimestre a augmenté de 22,5% à 8,41 milliards de dollars, soit la croissance la plus lente depuis au moins le premier trimestre 2021, de quoi en faire un «mauvais» élève… Google a déclaré avoir dépensé 8,06 milliards de dollars en dépenses d’investissement au troisième trimestre, «en grande partie» le résultat d’investissements dans son infrastructure technique: des serveurs, et des centres de données en raison d’une augmentation significative des investissements informatiques en matière d’IA, a déclaré la directrice financière, Ruth Porat, plutôt optimiste.
Retour à la case «départ»
JOE BIDEN MET LES PIEDS DANS LE PLAT. Un executive order d’un président américain sur une question technologique, c’est toujours impressionnant. Joe Biden a vu gros, lundi, … qu’il faudra maintenant réussir à mettre en musique! Mais c’est audacieux. Et au passage, on remarque qui propose 72 jobs «IA related», de ce poste au FBI pour 40.000 malheureux dollars annuels jusqu’…. à deux pas (assurés) du bureau du président américain.
ET LES EUROPÉENS… QUOI, LES EUROPÉENS? Impressionnants. Comme d’habitude, tout à fait impressionnants. Le ministre allemand de l’Économie Robert Habeck et ses homologues français et italien, Bruno Le Maire et Adolfo Urso, ont mis en garde contre une réglementation excessive de l’IA au sein de l’UE. Classique. «Nous ne devons pas nous cacher. Nous disposons d’entreprises qui sont, dans bien des domaines, meilleures que les géants américains de la technologie.»
Mais oui, carrément. Et du coup? «Si l’attente dure trois ans et demi, nous n’avons plus aucune chance. Autrement, nous finirons par réglementer un marché qui n’existera plus.» Dixit avec brio le vice-chancelier allemand . Wait, wait, wait. Est-ce que nos politiques ne seraient pas les gouvernants des grincheux décrits plus haut? Soudain, tout s’explique.