Dans son projet colossal autour de l’hydrogène, la société française H2V, filiale de Samfi Invest avance avec prudence. Alors qu’elle annonçait au départ la création d’une gigafactory d’hydrogène vert, elle avait revu ses ambitions et avait finalement , faute de débouchés industriels pour son projet initial.
Finalement, elle aura bien pour objectif de produire 30.000 tonnes d’hydrogène vert à partir de 2030, et la production de 150.000 tonnes d’e-methanol pour contribuer à la décarbonation des transports maritimes et aériens. À la clé, 140 emplois devraient être créés, dont 80 emplois directs.
Estimé à 800 millions d’euros, le projet, présenté comme «un maillon essentiel de la filière hydrogène en Moselle», devrait permettre d’éviter chaque année l’émission de 160 tonnes de CO2. Avant cela, il faudra bâtir cette usine, sur d’anciennes friches industrielles de Thionville-Illange aujourd’hui devenues la plateforme E-Log’in 4, à cheval sur les communes de Florange et Uckange. L’emprise du projet tel qu’il est actuellement envisagé serait de 31 hectares. Ce site a été retenu pour son positionnement géographique stratégique et sa proximité avec plusieurs sites industriels.
La future usine sera alimentée par de l’électricité renouvelable et raccordée au réseau avec l’intervention de RTE, ce qui impliquera la création d’une liaison souterraine de 225.000 volts, du site jusqu’à Saint-Hubert, à Uckange. Elle fonctionnerait à raison de 8.000 heures par an, soit 333 jours par an, et fera l’objet d’un classement Seveso (seuil bas) pour des raisons de gestion des risques. Une étude de dangers devra donc être réalisée pour identifier les risques liés et les mesures qui devront être prises.
L’avis des citoyens demandé
Au regard du montant de l’investissement, compte tenu de l’envergure de l’installation et conformément au Code de l’environnement en France, une concertation préalable est organisée afin que la société civile puisse être informée sur le sujet et donner son avis. Elle débute ce lundi 28 avril et durera jusqu’au 20 juin. Dans ce cadre la Commission nationale du débat public a désigné deux citoyens garants de la concertation (Nathalie Durand et Jean-François Trassart) qui auront pour mission de veiller à la qualité et à la transparence de l’information et des échanges.
Tous les citoyens ont la possibilité d’y participer, ; dans les registres mis à disposition dans les mairies définies comme faisant partie du périmètre du projet (Florange, Uckange, Bertrange, Fameck, Guénange, Illange, Richemont, Terville, Thionville et Yutz); ou lors des temps d’échanges prévus. Il s’agira soit de réunions publiques et thématiques, soit de débats dans plusieurs lieux du Thionvillois, selon le calendrier ci-dessous:
– Mardi 29 avril à 18h, réunion publique au Digital Lab d’ArcelorMittal à Uckange;
– Mercredi 30 avril au matin, débat au centre commercial E.Leclerc de Fameck;
– Jeudi 15 mai à 18 h à l’IUT de Thionville-Yutz, réunion thématique sur la contribution du projet à la décarbonation des transports et les débouchés du projet;
– Mardi 20 mai au matin, débat sur le marché de Thionville;
– Mardi 20 mai à 18h à la salle des fêtes Le Diapason à Uckange, réunion thématique sur les enjeux environnementaux et les risques industriels;
– Mardi 3 juin à 18h dans la salle du Casino à Thionville, atelier thématique sur l’emploi, la formation et les retombées économiques du projet;
– Mercredi 11 juin à 18h dans la salle Pablo Neruda à Guénange, atelier thématique sur l’intégration du projet sur le territoire;
– Jeudi 19 juin à 18h au complexe de Bétange à Florange, réunion publique de clôture.
À l’exception des rencontres de proximité, une inscription préalable sur le site de la concertation est recommandée pour chaque temps d’échange. Toutes les informations relatives au projet sont publiées sur le site concertation-h2v-thionville.fr.