L’hydrogène sera-t-il le prochain or vert? Le groupe bancaire français Société Générale a en tout cas décidé de miser sur cette nouvelle ressource et a créé un certificat qui vise à miser sur la nouvelle filière de production et de distribution qui se met en place au niveau de l’hydrogène produit à partir d’énergies renouvelables.
«Il s’agit clairement d’une thématique de croissance», explique David Seban-Jeantet, CIO de Société Générale Private Wealth Management (SGPWM). «Dans son plan en faveur du climat, la Commission européenne a prévu un montant de 30 milliards d’euros à orienter vers l’hydrogène vert.» L’UE a également calculé que, d’ici 2050, entre 180 et 470 milliards d’euros seront investis dans la nouvelle filière d’hydrogène en Europe.
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L’hydrogène est évidemment une ressource déjà bien maîtrisée. Il est notamment utilisé comme réactif dans des secteurs industriels, comme la chimie, le verre, la métallurgie ou l’électronique, et sert aussi à l’élimination du soufre dans le pétrole pour produire des carburants plus propres.
Six gigawatts d’électrolyseurs en 2024
Mais jusqu’à présent, la quasi-totalité de l’hydrogène – une production mondiale de 63 millions de tonnes par an – est d’origine fossile. «L’intérêt que nous percevons est d’investir dans la nouvelle filière de production d’hydrogène à partir d’énergies renouvelables, comme l’éolien et le photovoltaïque», explique David Seban-Jeantet.
Les processus sont en phase d’expérimentation. Il s’agit, dans un premier temps, de produire de l’électricité par électrolyse de l’eau à partir d’énergie verte. «Le premier marché est celui des électrolyseurs», poursuit le CIO de SGPWM. «Dans le plan européen, cela correspond à la première phase, entre 2020 et 2024, qui doit permettre de déployer six gigawatts d’électrolyseurs, afin de pouvoir produire un million de tonnes d’hydrogène vert en Europe en 2024.»
Le second grand défi technologique dans lequel des entreprises innovantes se lancent est la conception de la pile à combustible, qui permettra de stocker cette électricité transformée en hydrogène après séparation des molécules de l’eau. Elle pourra ensuite être orientée vers les transports ou de nouvelles technologies industrielles. Entre les deux, il faudra s’intéresser au stockage et à la distribution pour lesquels des technologies sont préexistantes.
«Il s’agit donc du développement d’une nouvelle chaîne de valeur que nous voulons couvrir dans son entièreté à travers notre nouveau certificat AMC Hydrogen», explique monsieur Seban-Jeantet. «Cela va donc des fabricants de technologies d’énergies renouvelables aux concepteurs de véhicules fonctionnant à l’hydrogène vert, en passant par les concepteurs d’électrolyseurs et de piles à combustible ou les distributeurs d’électricité.»
Il s’agit donc du développement d’une nouvelle chaîne de valeur que nous voulons couvrir dans son entièreté.
Le certificat, géré depuis le Luxembourg, a été lancé en octobre et a décidé actuellement des investissements dans une quinzaine de sociétés, des start-up, mais aussi des sociétés bien établies, qui apportent une base plus stable. Mais le produit, réservé aux investisseurs qualifiés, est géré activement, ce qui entend que les cibles peuvent bouger selon les nouveaux développements.
«Nous observons des attentes élevées de la part des investisseurs sur le thème de l’hydrogène», poursuit le CIO de SGPWM. «Le sujet semble passionner nos clients et nos webinaires de présentation ont été particulièrement bien suivis.»
Cet article est issu de la newsletter Paperjam Green, le rendez-vous mensuel pour suivre l’actualité verte au Luxembourg.