L’écosystème luxembourgeois des solutions technologiques de recrutement compte un nouveau membre. Encore un nouveau membre! «Mais pas un membre comme les autres», nuance Isabelle Weill, qui dirige la filiale de Hunteed au Luxembourg à la House of Startups. «Notre solution met en contact des consultants en recrutement, qu’ils soient indépendants ou dans un cabinet, et des entreprises qui veulent externaliser leur recherche du bon candidat.»
Sur , l’entreprise commence par rédiger une mission, mission revue par l’équipe commerciale pour s’assurer que ses termes vont permettre de «matcher» avec un ou des candidats. Les 1.400 consultants qui sont inscrits gratuitement sur la plateforme, dont 600 sont actifs régulièrement, vont avoir les missions sur des postes pour lesquels ils ont une expertise. Ils vont «qualifier» un candidat, jusqu’à le proposer à l’entreprise, qui va s’épargner la gestion de dizaines de candidatures et qui va pouvoir finaliser le recrutement après son processus «traditionnel». En France et en Suisse, jusqu’à cinq consultants peuvent se voir confier la mission, chiffre qui sera passé à dix pour commencer au Luxembourg.
«Nous avons commencé en France en 2016. L’an dernier, nous avons démarré nos activités en Suisse. En 2021, nous avons réalisé un chiffre d’affaires de 2,5 millions d’euros, en hausse de 140%. Le télétravail nous a bien aidés, parce que toute la phase initiale se passe via des outils à distance», explique Mme Weill. «Notre idée est aujourd’hui de nous intéresser aux marchés luxembourgeois, mais aussi belge et néerlandais. Sur ces marchés-là aussi, il y a une forte tradition de recrutement via des intermédiaires. Il y a aussi beaucoup de similitudes entre la Suisse et le Luxembourg, comme le niveau d’exigence ou les compétences linguistiques, même si les salaires sont plus élevés en Suisse.»
De la rencontre amoureuse à la rencontre professionnelle
Le salaire a un impact… sur ce que va payer l’entreprise pour trouver le bon candidat. Soit elle en reste à la formule basique et devra s’acquitter de 18% du salaire annuel du candidat pour avoir un mois de «garantie» (c’est-à-dire que, si le candidat ne convient finalement pas à l’entreprise, au cours du premier mois, le consultant s’engage à trouver son remplaçant), ou de 20% pour avoir une garantie de deux mois, soit elle souscrit à une des trois formules d’abonnement, de 400 à 1.200 euros plus 15% du salaire et des niveaux de garantie différents, parce qu’elle a beaucoup de postes à pourvoir ou de manière récurrente, comme c’est souvent le cas dans les Big Four.

Actionnaire de la première heure, Isabelle Weill dirige la structure luxembourgeoise de la start-up française. (Photo: Hunteed)
Fondée par l’ancienne directrice générale adjointe de Meetic pendant neuf ans, Sylvie Fleury (actuelle CEO), et soutenue par le serial entrepreneur Marc Simoncini, la start-up, toujours entre les mains de la petite dizaine d’investisseurs initiaux, n’a pas encore eu besoin de lever de l’argent pour doper sa croissance. Elle y pense, forte de ses clients réguliers, comme Airbus, Swatch, Coca-Cola, Fnac, Engie, Leroy Merlin, Auchan, Boulanger ou Bouygues.
Pas étonnant que ses fondateurs soient passés du site de rencontres à un site de recrutement. Entre le salarié et l’entreprise se noue une forme de relation amoureuse. «Disons plutôt que la technologie débarrasse les consultants de leur travail de prospection pour trouver des missions et qu’ils peuvent se consacrer à la dimension humaine de leur travail, trouver le bon candidat», conclut Mme Weill. L’autre intérêt étant que les consultants basés partout sur la planète vont avoir accès à des candidats auxquels les recruteurs locaux ne penseraient pas ou qu’ils ne verraient pas.