Hugo Gernsback avait inventé avant l’heure les lunettes de réalité virtuelle. (Photo: DR)

Hugo Gernsback avait inventé avant l’heure les lunettes de réalité virtuelle. (Photo: DR)

À l’occasion du Luxembourg Film Festival, un nouveau documentaire consacré à Hugo Gernsback va être dévoilé en avant-première. «Tune into the Future» est un long métrage signé par l’artiste Eric Schockmel.

Luxembourgeois d’origine, Hugo Gernsback est connu pour être le père de la science-fiction moderne, éditant et écrivant les premiers comics aux États-Unis. Mais en réalité, cet homme possédait bien d’autres talents et était également, entre autres, un inventeur et un scientifique hors pair. Eric Schockmel, qu’on connaissait pour ses animations artistiques 3D, s’essaie à son premier long métrage avec «Tune into the Future», un film-documentaire qui sera présenté à l’occasion du Luxembourg City Film Festival le 13 mars au Ciné Utopia.

Eric Schockmel travaille depuis environ sept ans sur la réalisation de ce projet. «En mai 2013, j’ai rencontré Bernard Michaux, qui avait à l’époque sa maison de production Lucil Film, et aujourd’hui est partenaire chez Samsa, producteur du film. C’est lui qui m’a proposé la réalisation de ce projet de documentaire sur Hugo Gernsback», explique Eric Schockmel.

Bien avant internet, Facebook ou les smartphones, Hugo Gernsback, qui a grandi au Luxembourg avant de partir aux États-Unis, a inventé de nombreuses nouvelles technologies, comme un prototype de radio sans fil, un système révolutionnaire qui l’amena à vouloir éduquer le public sur la façon dont la science dessinerait le futur. «À travers ces expériences et ses inventions, il souhaitait aussi inciter les jeunes à se poser des questions, à interroger les technologies qui les entouraient pour concevoir le monde de demain et développer de nouvelles technologies capables de répondre aux défis futurs», ajoute Eric Schockmel.

Pour autant, réaliser un documentaire sur ce personnage atypique ne s’est pas avéré si facile. «Nous ne disposions que de peu de matériel d’archives sur Hugo Gernsback. J’ai donc dû mettre en place une stratégie un peu différente de cette habituellement appliquée pour faire un documentaire», détaille le réalisateur. Pour ses recherches, il a pu compter sur l’aide de Paul Lesch, directeur du CNA, et Gérard Kraus, président de Science Fiction & Fantasy Society Luxembourg. «Je suis également allé à la rencontre de la famille d’Hugo Gernsback, ai rencontré ses petits-fils pour mieux comprendre qui il était, son caractère.»

Si au début, le documentaire se concentrait sur le rôle de Gernsback dans le monde de la science-fiction, il s’est rapidement avéré évident que le spectre du documentaire devrait être élargi. «En plus de son activité d’auteur et d’éditeur, Gernsback a aussi œuvré à créer des communautés autour de la technologie. En ce début du 20e siècle, c’est la radio qui a attiré son attention. Il était très impliqué dans l’étude des ondes radio, et cela a aujourd’hui des échos avec le hacking, les réseaux sociaux…», explique Eric Schockmel.

Des expérimentations qui ont conduit plusieurs fois Gernsback à faire des découvertes, mais pas à être le premier à le faire… «Il faisait par exemple partie de la communauté qui a expérimenté la télévision et a été le deuxième à établir une chaîne télé. C’est amusant d’ailleurs comme il y a toujours ces presque succès chez Gernsback. Il n’est pas le premier, mais est le 2e à réussir à faire quelque chose de totalement nouveau et impressionnant. Et cela ne s’est pas passé une ou deux fois, mais vraiment de nombreuses fois! Et plusieurs de ses découvertes influencent le monde de la technologie ou la culture pop telle que nous la connaissons aujourd’hui.»

Afin de guider les spectateurs, la voie de Benny Brown (animateur radio sur Radio 100,7, ndlr) intervient en off. Des extraits d’interviews de spécialistes d’Hugo Gernsback, de la science-fiction, de la technologie viennent s’ajouter aux archives telles que des films et photos de l’époque ou des films de Gernsback lui-même.

«Tout cela est présenté comme si on regardait à l’intérieur d’un mécanisme ancien et futuriste à la fois, comme un view master qui aurait été inventé par Gernsback. Nous avons aussi utilisé les couvertures des magazines qu’il a publiés, ajouté des motion comics pour rendre le tout vivant et ludique.» Un documentaire qui révèle donc à quel point Hugo Gernsback était un personnage bien plus complexe que le simple auteur de SF qu’on connaît aujourd’hui, un visionnaire de nos technologies modernes et un précurseur de nos comportements contemporains.

Avant-première du long métrage (82 min) lors du .

Une version plus courte (de 53 minutes) est également prévue pour une diffusion TV et VOD.