Longtemps, les doigts dans le code, Fabien Amoretti a refusé toute interview, «focus» sur son projet comme dans les meilleurs cours donnés aux start-up. Depuis mars, le fondateur de Farvest, qu’il a quittée à l’arrivée de Docler Holding en 2018, s’est lancé dans une tournée de 22 évènements, principalement en France et au Luxembourg, pour préparer le terrain, pardon, l’écosystème des acteurs de la finance, au lancement d’Hubfinance.
«Nous ne sommes pas un réseau social», prévient l’entrepreneur dans le dossier de presse qu’il a proprement préparé. «L’ambition est de devenir le principal outil de connexion entre professionnels [de la finance, ndlr] et leur générer des signaux d’affaires en continu.»
60.000 entreprises référencées
Dans un monde où la donnée à profusion est peu ou mal exploitée, le roi du marketing s’est concentré sur la valeur à tirer de la donnée pour «qualifier» les 60.000 entreprises et décideurs référencés sur sa plateforme. Fini, le «je vous rappelle prochainement», doit permettre aux uns et aux autres de trouver le bon contact dans le cadre d’un projet précis. Et seulement aux professionnels de la finance, des «grands acteurs» (banques assurances, sociétés de gestion), aux «experts du patrimoine» (family offices, CGP, courtiers) en passant par les «partenaires clés» (associations, avocats, notaires, experts-comptables, fintech et métiers de support).
Outre l’annuaire et le modèle de matching, la start-up propose un profilage détaillé de chaque entreprise (présentation, équipe, typologie de clientèle, interprofessionalité, collaborations, agréments, etc.), un outil de notation des partenaires sur quatre dimensions (offre, process, équipe, corporate) et 16 critères, des scores et classements en continu, des forums sur 12 thématiques et un agenda évènementiel.
700 membres en trois mois et 5.000 l’an prochain
Autant de services qui ne sont pas gratuits, les licences vont de 80 à 900 euros et ont déjà permis à la start-up d’engranger un million d’euros cette année. Et après un premier tour à un 250.000 euros pour lancer la mécanique et l’arrivée au capital de Sandrine Toulouse (ex-Blackrock France, ex-Merril Lynch, ex-DGA d’Ofi AM, et fondatrice d’ALOR), de Claude Hellers (Fundbridge, ex-Fidelity), de (IQEQ, Gatsby & White et également président honoraire de l’Association luxembourgeoise des family office), (KMC Finance, vice-président de l’Association des courtiers d’assurances au Luxembourg), (ex-CEO de La Mondiale Europartner et de Wealins), Rudi Lemeer (CapitalatWork), Hubfinance prépare une deuxième levée de fonds d’ici la fin de l’année pour s’attaquer dans les six prochains mois aux marchés belge et suisse, puis à d’autres pays européens.
De 700 membres ces trois derniers mois, dont presque la moitié d’experts du patrimoine et prescripteurs, Hubfinance a bien l’intention d’aller en séduire plus de 4.000 autres, l’an prochain, pour arrondir ce total à 5.000 membres. Et connecter, Fabien Amoretti, c’est ce qu’il fait de mieux.
Cet article est issu de la newsletter hebdomadaire Paperjam Tech, le rendez-vous pour suivre l’actualité de l’innovation et des nouvelles technologies. Vous pouvez vous y abonner