L’Hôtel des Postes sera une réhabilitation respectueuse de l’existant et de la valeur culturelle du bâtiment. (Illustration: Post Luxembourg)

L’Hôtel des Postes sera une réhabilitation respectueuse de l’existant et de la valeur culturelle du bâtiment. (Illustration: Post Luxembourg)

Alors que Post Luxembourg a présenté mardi ce que va devenir l’Hôtel des Postes, au centre-ville, revenons sur l’histoire du bâtiment et son affectation dans les années à venir.

L’Hôtel des Postes est un des bâtiments emblématiques de la capitale luxembourgeoise. Il est d’ailleurs classé au niveau national depuis 2018 ainsi qu’au niveau communal, se situant de plus dans le secteur protégé par l’Unesco. Mais c’est aussi un bâtiment qui a subi de nombreuses transformations et qui, derrière sa façade remarquable, cache une imbrication d’ajouts et d’annexes pas très heureuse.

Une activité qui remonte au 19 e  siècle

L’histoire de la poste dans la Ville Haute remonte à 1869, lorsque la première activité postale se trouvait dans les anciennes casernes de la garnison prussienne Beim Piquet. Rapidement, différentes activités sont venues s’ajouter, et ce développement a nécessité un agrandissement de l’aile nord de la rue du Piquet (aujourd’hui rue de la Poste) dès 1902 conçu par Prosper Biwer.

À compter de 1908-1910, l’architecte de l’État Sosthène Weis érigea le bâtiment que nous connaissons actuellement, dans un style néo-Renaissance, en utilisant des pierres locales en provenance des carrières de Dillingen et Ernzen et par l’intervention de talents artistiques luxembourgeois tels que les sculpteurs Claus Cito, Jean Mich et J.-B. Wercollier, ou la maison Schroeder pour l’horloge monumentale. Le gros œuvre est réalisé par un certain Giorgetti, Achille de son prénom.

La façade extérieure est restée intacte, malgré les nombreuses transformations des bâtiments voisins, surtout sur le boulevard Royal. Mais le cœur de l’ilot a, en revanche, subi de nombreuses transformations en plusieurs vagues allant des années 1921-22, puis 1950 pour l’aile nord, et surtout durant les années 1970 où des ajouts peu favorables ont été réalisés, notamment la couverture de la cour intérieure ou l’ajout d’une aile centrale et de différentes extensions. Ce qui rend difficile une lecture correcte de l’intérieur de l’édifice.  

 prévoit, d’ici 2023, d’effacer ces ajouts disgracieux et de retrouver une architecture plus homogène et proche de l’esprit voulu par Sosthène Weis.

Un accent sur le programme plus que sur l’architecture

Post Luxembourg a quitté son siège historique en 2017 dans le quartier de la Gare. Une fois libéré, l’Hôtel des Postes a pu accueillir des travaux ponctuels, liés au remplacement de techniques devenues obsolètes.

pour imaginer ce qui pourrait être développé dans ce bâtiment. C’est ainsi qu’Artea a été choisi par Post Luxembourg pour être co-investisseur et développer le nouveau projet dans le respect des valeurs historiques et culturelles du bâtiment.

Tout en restant propriétaire, Post souhaite pouvoir «ouvrir ce lieu au plus grand nombre», explique le directeur général : «Pour cela, nous avons choisi d’y développer une affectation mixte, avec un hôtel de 85 chambres, un restaurant, un bar, un espace de coworking et un centre de détente/fitness/spa.»

Un des premiers gestes marquants sera de rouvrir la cour intérieure et d’y installer une verrière. «Cette cour sera le cœur du projet, un lieu inspirant, avec différentes composantes comme un restaurant de 80 couverts, un bar à cocktails, des commerces de services et d’aide à la personne», explique Philippe Baudry, PDG d’Artea.

Les co-investisseurs pourront compter sur l’expertise du bureau d’architecture de Romain Schmiz (à qui l’on doit déjà le siège actuel de Post, rue Mercier), avec la collaboration de Jean Schmit Engineering et Inca Ingénieurs-Conseils, et la créativité de Geraldine Dohogne pour les aménagements intérieurs.

«Je souhaite développer une ambiance cohérente entre tous les espaces du projet», précise Geraldine Dohogne. S’appuyant sur son expérience de réhabilitation de l’Hôtel des Postes à Gand, elle développera aussi à Luxembourg un hôtel lifestyle, «un lieu à échelle humaine, où l’on a envie de passer du temps, à la fois accueillant et chargé d’histoire. Pour cela, je souhaite utiliser des éléments intemporels, des matériaux comme le bois, le verre martelé ou la pierre.» Mais à l’heure actuelle, il n’est pas encore possible d’aller plus loin dans le détail. Il reste encore à franchir l’étape importante de l’autorisation à bâtir. C’est seulement après cela que le projet pourra se développer et se préciser au niveau architectural.