Le «Pacte vert» est destiné à faire de l’Europe le premier continent climatiquement neutre au monde d’ici à 2050. (Photo: Gerd Altmann / Pixabay)

Le «Pacte vert» est destiné à faire de l’Europe le premier continent climatiquement neutre au monde d’ici à 2050. (Photo: Gerd Altmann / Pixabay)

Les programmes-cadres européens de financement de la recherche et de l’innovation font la part belle aux projets visant la protection de l’environnement et la lutte contre le réchauffement climatique. Les acteurs luxembourgeois y ont toute leur place.

Les Américains avaient eu le «New Deal» de Franklin Roosevelt dans les années 1930. L’Union européenne aura le «Green Deal» d’Ursula von der Leyen dans les prochaines années… La nouvelle présidente de la Commission européenne a présenté, en décembre dernier, son «Pacte vert» destiné à faire de l’Europe le premier continent climatiquement neutre au monde d’ici à 2050.

Ce document, qui fera l’objet d’une loi climatique attendue pour le mois de mars, compile un ensemble de mesures extrêmement ambitieuses devant permettre aux citoyens et aux entreprises de l’UE de profiter d’une transition écologique durable. Climat, énergie, bâtiments, industrie, mobilité: les domaines concernés sont très vastes et vont privilégier, entre autres pistes d’actions, les investissements dans la recherche et l’innovation de pointe.

«Le Pacte vert nécessite d’importants investissements, dont nous ferons des opportunités d’investissement», a expliqué la présidente von der Leyen en présentant son projet le 14 janvier dernier devant le Parlement européen. «Ce plan, dont le but est de mobiliser au moins 1.000 milliards d’euros d’ici à 2027, montrera la voie et entraînera une vague d’investissements verts.»

Trois piliers

Pour y parvenir, un mécanisme dit «de transition juste» va être mis en place, afin que personne ne soit laissé pour compte et que les régions et les secteurs les plus affectés par la transition vers l’économie verte reçoivent un soutien ciblé.

Ce mécanisme comporte trois piliers: un fonds pour une transition juste, doté de quelque 7,5 milliards d’euros de fonds européens nouveaux, permettant, avec d’autres instruments financiers existants, d’assurer des financements entre 30 et 50 milliards d’euros; un dispositif spécialement créé dans le cadre d’InvestEU (qui rassemble les multiples programmes financiers actuellement disponibles) avec pour objectif de mobiliser jusqu’à 45 milliards d’euros d’investissements; et enfin une facilité de prêt au secteur public de la Banque européenne d’investissement, en vue de mobiliser 25 à 30 milliards d’euros supplémentaires.

La mise en place d’une telle «transition» ne date évidemment pas de ce Pacte vert, et l’Union européenne a déjà, ces dernières années, beaucoup fait – et financé – en matière de protection de l’environnement, de lutte contre le réchauffement climatique et de transition énergétique. L’actuel programme-cadre de recherche et d’innovation Horizon 2020 comprend d’ailleurs une composante «énergie» qui se concentre notamment sur l’efficacité énergétique, les systèmes et le stockage de l’énergie, les villes et les communautés intelligentes, les énergies renouvelables, et le captage et le stockage du carbone.

Des projets luxembourgeois

Pour la période 2014-2018, pas moins de 629 projets s’inscrivant dans cette thématique ont été financés (hors instrument PME) pour un total de 2,9 milliards d’euros injectés par l’Union européenne. Les deux tiers de ces fonds ont été dédiés à des actions d’innovation, le reste étant consacré à des activités de recherche. C’est le domaine des énergies renouvelables qui a suscité le plus grand intérêt, récoltant plus de 40% du budget global.

Au Luxembourg, les financements reçus dans ce cadre se sont élevés à 6,84 millions d’euros, avec un total de 27 projets financés. Parmi les thèmes qui concernent ces projets nationaux figurent l’efficacité énergétique, le financement des énergies durables et la réduction de la pauvreté énergétique, le développement de l’hydrogène vert ou encore la recherche sur les cellules solaires.

Le programme Horizon Europe, qui succédera à partir de l’année prochaine à Horizon 2020, aura un objectif budgétaire de 35% pour les activités liées au climat. Parmi les «nouveautés», le programme intègrera des «» afin d’accroître l’efficacité du financement en poursuivant des objectifs clairement définis. Sur les cinq missions identifiées, quatre portent sur les défis climatiques et environnementaux qui ont un impact direct sur les populations.

Ouvert jusqu’à novembre

Pour mener à bien cette transformation écologique, la Commission européenne a déjà indiqué qu’elle se ferait parallèlement à un grand mouvement de transformation numérique, les données, l’infrastructure numérique et l’intelligence artificielle devant aider à comprendre et à relever les défis environnementaux.

«Dans le programme Horizon Europe, les thèmes du climat et de l’énergie seront regroupés dans un programme commun ‘Climat, énergie et mobilité’, pour lequel un financement global de 15 milliards d’euros sera proposé», explique Sanna Alaranta, Advisor European R&D and Innovation Support chez Luxinnovation. «Au Luxembourg, il existe déjà plusieurs initiatives en cours qui peuvent être exploitées dans le cadre des projets européens. On les retrouve aussi dans le plan national intégré en matière d’énergie et de climat, présenté en décembre dernier. Des initiatives en matière d’économie circulaire telles que Hotspot circulaire de Wiltz ou les actions du Luxembourg Cleantech Cluster de Luxinnovation sont autant d’initiatives qui peuvent servir d’exemples et de plates-formes précieuses pour faire émerger de nouvelles idées et solutions, afin de contribuer à la lutte contre le changement climatique et d’apporter une nouvelle croissance, des emplois et du bien-être aux populations.»

Même s’il entre dans sa toute dernière année, le programme Horizon 2020 est encore ouvert et il reste, jusqu’à l’automne prochain, des possibilités dans les appels à propositions dans ce thème de l’énergie. C’est pourquoi Luxinnovation, en tant que point de contact national pour ces programmes européens de financement, poursuit inlassablement sa mission d’identification et des collaborations pouvant être mises en œuvre avec d’autres acteurs européens, en vue d’un accord plus durable et plus vert pour tous.