339 projets impliquant des participants luxembourgeois ont été retenus, pour un montant de 124,33 millions d’euros accordés par la Commission européenne au cours de la période qui s’est terminée. (Photo: Marie De Decker)

339 projets impliquant des participants luxembourgeois ont été retenus, pour un montant de 124,33 millions d’euros accordés par la Commission européenne au cours de la période qui s’est terminée. (Photo: Marie De Decker)

Le nouveau programme-cadre européen pour la recherche et l’innovation est dans les starting-blocks. Prévus pour durer jusqu’en 2027, ses contours se profilent en ce moment même. Et toutes les idées sont les bienvenues.

Ne dites (bientôt) plus «Horizon 2020», mais dites «Horizon Europe». Comme son nom l’indique, le programme Horizon 2020, qui a commencé en 2014, est sur le point de s’achever.

Et il s’est plutôt bien déroulé du point de vue luxembourgeois, comme en témoignent les dernières statistiques nationales présentées lors du Horizon 2020 Info Day 2019 qui s’est tenu ce jeudi à l’initiative de Luxinnovation: sur la période 2014-2019 (chiffres arrêtés au 9 septembre), 339 projets impliquant des participants luxembourgeois ont été retenus, pour un montant de 124,33 millions d’euros accordés par la Commission européenne.

Le taux de succès des participants luxembourgeois au programme a été, depuis son commencement, de 17,37%, soit près de trois points de plus que la moyenne de l’UE (14,47%), ce qui positionne le Luxembourg au 4e rang européen, derrière la Belgique, l’Autriche et la France. Mais pour la seule année 2018, le Luxembourg a été le pays le plus performant, avec un taux de réussite de 23,7% (17,75% de moyenne pour l’UE).

Ce programme pour la recherche, le développement et l’innovation, le huitième du nom, est, à ce jour, le plus important jamais mis en œuvre par la Commission européenne, avec une enveloppe globale de plus de 80 milliards d’euros.

Une enveloppe de 94,1 milliards

Mais il devrait être largement supplanté par Horizon Europe, pour lequel la Commission européenne a proposé un budget total de 94,1 milliards d’euros. Ce montant ne sera confirmé que lorsqu’il y aura eu un accord sur le cadre financier pluriannuel pour la période 2021-2027.

Horizon Europe se fondera sur trois piliers complémentaires et interdépendants: Le premier (science d’excellence) soutiendra une science fondamentale du plus haut niveau et est supposé renforcer le rôle de premier plan que joue l’Union dans le domaine scientifique.

Le deuxième pilier (problématiques mondiales et compétitivité industrielle européenne) visera à soutenir la recherche portant sur des problématiques de société et des technologies industrielles dans des domaines comme la santé, la sécurité, les technologies numériques et les technologies-clés génériques, le climat, l’énergie, la mobilité, l’alimentation et les ressources naturelles.

Le dernier pilier (Europe innovante), enfin, mettra l’accent sur l’expansion de l’innovation radicale et disruptive, avec la création du Conseil européen de l’innovation qui jouera le rôle de guichet unique pour les entreprises innovantes à potentiel élevé.

Selon les estimations de la Commission, ce programme va, en moyenne, venir gonfler le PIB de l’Union européenne dans une fourchette de 0,08% à 0,19% sur une période de 25 ans, en même temps qu’il va créer jusqu’à 100.000 emplois dans les activités de recherche et innovation pour la période allant de 2021 à 2027.

C’est en avril dernier que le Parlement européen et le Conseil sont parvenus à un accord sur Horizon Europe et ont donné le feu vert à la Commission pour commencer à préparer sa mise en œuvre et sa planification stratégique. La première étape va se concentrer sur les années 2021-2024, avec l’identification des principaux moteurs politiques, des priorités stratégiques et des impacts ciblés à atteindre. Il s’agit aussi de dessiner les contours des premières missions et partenariats européens.

Une voix qui compte

Depuis le début de ce processus, l’accent a été mis sur l’importance de veiller à ce que les efforts de R&D financés par l’UE soient ouverts aux besoins de toutes les parties prenantes, y compris les citoyens. Le but est de ne plus raisonner en termes de «silos» dans lesquels se cantonnent souvent les différentes disciplines de recherche, mais de regrouper les initiatives qui ont pour objectif commun de s’attaquer à des défis sociétaux majeurs tels que le cancer, la pollution accrue des océans, la neutralité climatique, ou encore les villes intelligentes.

C’est pourquoi la Commission européenne avait organisé, fin septembre, trois jours de conférences qui ont permis à plus de 3.000 participants de donner directement leur avis sur des questions scientifiques et de mise en œuvre dans le cadre de dizaines de sessions thématiques et stratégiques différentes.

Parallèlement, un certain nombre de  ont été ouvertes pour recueillir les commentaires d’un plus large public. Et c’est là où les entreprises, quelles que soient leur taille et leur activité, ont une carte à jouer en faisant entendre leur voix.

Ensemble, on va plus loin

Outre une participation directe à ces consultations, elles ont également l’opportunité de s’adresser à l’ de soutien à la R&D et à l’innovation de Luxinnovation, en tant que point de contact national pour les programmes de financement européens.

«Je recommande aux entreprises ou organisations candidates à un tel financement la cohérence et les idées novatrices plutôt que la complexité», explique Luca Ratti, associate professor in European and Comparative Labour Law à l’Université du Luxembourg, coordinateur du projet «Working and Yet Poor» cofinancé par Horizon 2020 après un accompagnement par Luxinnovation.

 «Il faut, avant tout, que le sujet du projet réponde à une problématique réelle et concrète, et non pas à un domaine d’études plus vaste. Cela nécessite souvent d’envisager un partenariat, car la vie réelle pose des questions qui, bien souvent, ne peuvent être résolues par un expert unidimensionnel. Il doit y avoir un effort combiné de différentes expertises afin d’arriver à une analyse approfondie du problème et, si vous avez de la chance, à élaborer une solution.»

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