Hubert d’Ursel, Head of Art Advisory de la banque Degroof Petercam. Maison Moderne 

Hubert d’Ursel, Head of Art Advisory de la banque Degroof Petercam. Maison Moderne 

Derrière le tableau d’un grand maître se cache toujours une histoire. Une histoire qui est passionnante mais qu’il est aussi indispensable de connaître pour déterminer la valeur d’une œuvre, lorsque l’on se place en tant qu’investisseur. C’est un expert capable de retracer cet historique que nous avons rencontré: Hubert d’Ursel, Head of Art Advisory de la banque Degroof Petercam.

En 2019, Jean, résidant en Flandres, contacte Hubert d’Ursel, Head of Art Advisory chez Degroof Petercam. Il dispose d’une œuvre de Keith Haring, acquise il y a 40 ans pour une bouchée de pain. Ayant appris qu’une grande rétrospective de l’artiste aura lieu à BOZAR à Bruxelles quelques mois plus tard, Jean souhaiterait beaucoup partager son tableau avec le public. Après vérification de son côté, et alors que le catalogue de l’exposition était sur le point d’être imprimé, Hubert contacte le responsable de l’exposition en lui expliquant la situation. L’expert précise que le tableau est une œuvre exceptionnelle, peu connue, réalisée un an avant la mort de l’artiste.

Fort d’un carnet d’adresses dont seul un spécialiste de longue date peut disposer, Hubert contacte ensuite les responsables du Tate Modern, à Londres, où l’exposition était en place avant de rejoindre la Belgique. Quatre personnes sont alors envoyées du Royaume-Uni pour analyser le tableau qui se trouve encore dans un minuscule hameau de la Belgique Flamande.

Après analyse, ils décident que l’œuvre sera finalement intégrée à l’exposition. Jean, qui n’est pas un collectionneur, disposait bien d’une œuvre d’art exceptionnelle chez lui. L’expert de chez Degroof Petercam lui a permis de faire connaître cette œuvre tout d’abord, mais il a également permis à ce tableau d’être référencé et donc de disposer d’un historique, précieux pour déterminer sa valeur sur le marché en cas de revente.

Cette histoire illustre bien le service Art Advisory que propose la banque Degroof Petercam à ses clients depuis 2012. La banque, à travers la voix de son expert, a conseillé une personne, mené un travail d’investigation et d’orfèvre, a utilisé son réseau de connaissances pour contacter d’autres experts et a finalement permis à une œuvre d’exister pleinement, pour le grand public comme pour le patrimoine de son propriétaire.

L’histoire de Jean n’est pas un cas isolé. Nombreuses sont les œuvres d’art qui se transmettent de la main à la main entre les différentes générations d’une famille, avant de refaire surface un jour, sans que l’on sache alors d’où elles viennent. Disposer d’un service comme celui que propose la banque privée est alors très utile.

 Les profils de nos clients sont extrêmement variés.

Hubert d’UrselHead of Art Advisory Degroof Petercam

«Les profils de nos clients sont extrêmement variés», précise Hubert d’Ursel avant de poursuivre: «On pourrait synthétiser trois cas de figure. Il y a, par exemple, ce client qui s’intéresse à l’art mais ne connaît pas ‘les codes’ et cherche à être introduit à ce milieu avant d’acheter. Il y a ensuite celui ou celle qui dispose déjà d’une collection mais cherche à affiner ou rediriger son choix d’œuvres d’art. Enfin, il y a de grandes familles qui cherchent à être assistées en vue de transmettre les œuvres d’art dont elles sont propriétaires, de procéder à leur évaluation ou à leur vente», conclut notre interlocuteur. Précisons bien que le service ne vise pas à ce que l’on pourrait nommer de l’art-spéculation, mais bien à du conseil sur l’art-passion.

Le marché de l’art, contemporain notamment, a connu une flambée des prix à partir de l’an 2000. Le marché s’est mondialisé, de nouveaux acheteurs en provenance de Chine, des pays du Golfe et de Russie sont apparus. L’art est donc devenu un actif très prisé des investisseurs, et une centaine d’artistes ont ainsi battu des records de vente. De plafonds à 1 million de dollars à la fin des années 90, nous sommes passés à des plafonds dépassant les 100 millions de dollars 15 ans plus tard. «Imaginez qu’en Chine, depuis 2015, s’inaugurent environ 500 musées par an!», indique Hubert d’Ursel.

Un essoufflement a eu lieu en 2008 au moment de la crise financière. Il ne s’est pas exprimé sous la forme d’une baisse de la valeur mais plutôt par une baisse du nombre de transactions. Depuis, le marché a repris des couleurs et la crise sanitaire que nous traversons n’a pas du tout altéré cette croissance. Le digital a permis de poursuivre l’exposition des œuvres, même si, pour l’acheteur, voir véritablement une œuvre reste indépassable. Au Luxembourg, l’implantation du Freeport, du Mudam, et bien évidemment de la Luxembourg Art Week qui prend de l’ampleur d’année en année, illustre bien ce développement du marché de l’art. Le Brexit devrait lui aussi influer sur le marché de l’art mais ça, c’est encore une autre histoire!

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